DIFFERENCIATION ET TRANSVERSALITE
Le concept de geste d’écriture.
Créé il y a plus de 25 ans, le concept de geste d’écriture rend compte de tout ce qui se passe dans l’acte d’écriture à partir du moment où l’on s’apprête à prendre le crayon jusqu’au moment où on écrit en produisant le sens qu’on a en tête. C’est tout cela qui se met progressivement en place dès l’arrivée en maternelle quelle que soit la classe (TPS, PS, MS). Cette mise en place n’est pas soumise au hasard. Il ne s’agit pas de prérequis mais bien d’acquisitions qui font partie intégrante de l’apprentissage de l’écriture et de la production de sens.
Double différenciation et transversalité.
Un tandem dans lequel l’objectif de l’enfant et celui de l’enseignant diffèrent : l’enfant a pour objectif de jouer ou d’accomplir une tâche qu’il s’est fixée ou que l’enseignant lui a fixée ; l’enseignant a pour objectif de faire en sorte qu’à travers cette action l’enfant acquiert un ou des savoirs qui le feront progresser. C’est le premier volet de la double différenciation. Exemple type : les enfants plantent des fleurs le long de l’allée du jardin de l’école. L’enseignant veille à ce que l’allée soit réussie (plantes bien alignées et régulièrement espacées ) pour préparer l’enfant à une bonne tenue de ligne. https://legestedecriture.fr/enseigner-lecriture-5-double-differenciation-et-transversalite/
Double différenciation et transversalité (suite 1).
Un tandem dans lequel la tâche à accomplir peut varier d’un enfant à l’autre en fonction de ses choix, de ses possibilités et du stade qu’il a atteint dans le projet pédagogique. C’est le deuxième volet de la double différenciation. (exemple-type : des enfants qui connaissent encore mal les couleurs trient des fleurs par couleur ; d’autres qui ont du mal avec la régularité des espacements les planteront le long de l’allée du jardin de l’école.)
Double différenciation et transversalité ( suite 2)
Démultiplication des centres d’intérêt, répétition des actions dans des contextes différents, la transversalité est intimement associée à la double différenciation. Elle s’impose pour chaque action réalisée par l’enfant. Elle opère dans tous les projets. L’exemple du jardinage mentionné ci-dessus est un exemple type : il peut induire du dessin, libre ou dirigé, de la confection d’étiquettes portant le nom de la plante ou celui de l’enfant, des séances d’observation des végétaux etc. et, en tout état de cause, un encodage visuel de la linéarité et de la régularité des espaces qui, répété dans d’autres projets fera que, à terme, l’enfant écrira droit ( et, qui plus est, sans avoir besoin de lignage ).
L’écho des neuro-sciences.
Cantonner la double différenciation et la transversalité à la gestion des contingences spatiales de l’écriture serait une erreur. Elles jouent aussi sur la formation des lettres et la fluidité du geste en les préparant par le relais de hockey, https://legestedecriture.fr/avant-den-arriver-aux-boucles-sur-papier-histoire-dun-pari/ première étape incontournable en direction d’un solide apprentissage de l’écriture. N’oublions pas non plus tout ce qui concerne la préparation à la tenue et au maniement du crayon.
Une préparation pertinente à l’écriture mise en œuvre dès l’entrée en maternelle (TPS, PS ou MS), éviterait bon nombre de difficultés. Si nous nous tournons vers les neurosciences, nous croisons les conclusions de la neurochirurgienne Carine KARACHI lorsqu’elle dit que ce qui est appris dès la toute petite enfance met en œuvre des processus neuronaux qui marqueront la personne pour toute sa vie. https://legestedecriture.fr/quand-les-neurosciences-et-la-reflexion-sur-lenseignement-de-lecriture-se-cotoient/
Les risques de mise en difficulté.
Par extension du rapprochement avec les neurosciences, ce qui dans les apprentissages de TPS, PS et GS s’oppose aux apprentissages à venir viendra en contrarier l’apprentissage en fixant un fonctionnement inadapté. Tout hiatus marqué entre des apprentissages inadaptés et les attentes de la GS et du CP crée un sentiment de soi dévalorisant, source de dépression et ou de révolte. Nombre d’enfants risquent ainsi de se trouver en difficulté pédagogique et psychologique en école élémentaire mais aussi dès la fin d’école maternelle.
Le rejet de l’école et la révolte suite à une mise en difficulté ne font-ils pas écho à cette pensée de Maya Angelou : les gens oublieront ce que vous avez dit, ils oublieront ce que vous avez fait, mais ils n’oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir ?
https://legestedecriture.fr/lecole-face-a-ses-objectifs/#more-2615
Pour accéder à des vidéos expliquant les outils que j’ai conçus pour vous, vous pouvez suivre les liens listés ici dans ma bio.
Des outils réaffinés pour tenter de limiter les risques de mise en difficulté.
Les livrets d’accompagnement des nouveaux cahiers 2 et 3 d’élémentaire téléchargeables gratuitement sur le site des éditions Hatier introduisent cette année une relation forte avec la libre expression de sa pensée : tandis que celui du cahier 1 explique comment accéder à une écriture fluide, les livrets d’accompagnement des cahiers 2 et 3 montrent comment tirer parti d’un exercice d’écriture pour que chaque enfant fasse des recherches qui enrichiront sa culture ( livret du cahier 2 ) et dise librement ce qu’il a envie de dire ( livret du cahier 3 ).