Avec le temps on prend des habitudes. La pédagogie évolue. Des termes nouveaux apparaissent. On les utilise. Ou pas. Et puis un jour on se trouve avec des interrogations au détour d’une lecture : ces deux mots renvoient-ils à la même réalité ?

Je propose ici quelques précisions pour les professeurs des écoles qui rencontreraient avec inquiétude les termes de “coupe” ou “guirlandes” ou “pont refermé” mais aussi “pont à l’envers”, ou “boucle à l’envers” dans des articles un peu anciens. Voici donc quelques informations pour qu’ils s’y retrouvent par rapport à la terminologie actuelle des formes de l’écriture cursive et qu’elles/ils comprennent les raisons d’être de l’évolution de la terminologie.

Dans les années 90 on parlait de verticales, d’horizontales, de vagues, de ponts à l’endroit, de ponts à l’envers, de boucles à l’envers… et rien de véritablement structuré.

Pour ma part, je présentais 4 “formes de base” : la boucle, la coupe, le rond et le pont.La boucle avance en tournant. La coupe avance sans tourner. Le rond tourne sans avancer. Et le pont “va dans l’autre sens”.La première édition du Geste d’écriture (1999) rendait compte de ce que j’enseignais depuis 6 ans en conférences pédagogiques sur la base d’années de réflexion et d’observations.

La boucle s’est rapidement imposée comme LA forme de base de 1ère unité pour plusieurs raisons dont son lien avec la lecture : c’est la seule forme qui permet d’écrire des mots à elle seule. (“le” “elle” ce n’est pas grand chose mais c’est un début – on peut ajouter  “fée” et “elfe”… pourquoi pas ?).

La coupe, en référence visuelle à une coupe à fruits, c’est ainsi que je nommais ce que j’ai nommé ensuite plus justement (en 2006) l’étrécie pour rendre compte qu’elle dérivait de la boucle. (On passe la boucle dans la machine à étrécir” et il ressort une étrécie). Les graphologues la nomment guirlandes. D’autres, faute d’avoir compris la difficulté que cela ajoute, la nomment peut-être encore pont à l’envers comme il y a trente ans.

Le rond (qui est tout autre chose qu’un cercle) semble avoir toujours été nommé ainsi par tous… dans l’enseignement de l’écriture. En graphologie et en expertise on le nomme plutôt ove.

Enfin le pont est la dernière forme de base que je définissais en ce temps-là . Les graphologues la nomment arcades.

Très vite j’ai compris et montré que la boucle et le rouleau sont les seules et uniques formes de base. Les autres formes en sont des dérivées (par changement de degré d’arrondi ou par changement du lieu d’attaque).

Le rouleau, c’est ce qu’on ne nomme plus “boucle à l’envers” je pense… enfin j’espère… car je vois d’ici l’enfant se contorsionner pour tenter de percevoir comment on fait pour faire “une boucle à l’envers”. De même comment faire pour percevoir ce qu’est un “pont à l’envers” dénomination ancienne de l’étrécie. Je sens aussi son désespoir lorsqu’on lui reproche de tracer des lettres ou des chiffres à l’envers alors qu’on en accepte le principe pour lui faire faire “du graphisme” censé lui apprendre à écrire.

Comme l’a repris Eduscol les formes de l’écriture se résument à 7 (et non à 4) :
– deux formes de base (boucle et rouleau),
– deux dérivées chacune (l’étrécie et le rond pour la boucle) (le pont et le jambage bouclé pour le rouleau)
– et une dérivée secondaire (le jambage bâtonné).
C’est simple. C’est logique. Chaque nouvelle forme est facile à intégrer car elle peut s’appuyer sur les acquis.Bien évidemment apprendre à écrire c’est bien plus vaste qu’apprendre la forme des lettres. Pour une illustration de pratiques de maternelle, c’est ici.   En fait ça commence là
J’espère que ce bref exposé aidera les profs et peut-être du coup certains élèves.

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