Objectif : Faire comprendre au lecteur la façon dont se forment les lettres pour un enseignement optimum de l’écriture cursive latine.
RÉPONSES AUX QUESTIONS DE LA LEÇON 3 (2ème partie)
Voici maintenant les réponses à la deuxième série de questions de la 3ème leçon. Celles dont la réponse n’était
pas toute prête dans la leçon.
En relisant ces questions pour vous guider vers la réponse, je me suis rendu compte qu’il valait mieux commencer par la question 3 avant de tenter de répondre à la question 1. Je les ai donc interverties. A la série de question suivante :
QUESTION 1 : Pourquoi est-il préférable d’écrire des mots plutôt que des lettres isolées ?
QUESTION 2 : Vous avez remarqué que dans les enchaînements de boucles je ne place jamais plus de deux grandes boucles de suite. Même chose pour les grandes étrécies. Pourquoi ?
QUESTION 3 : A quoi sert-il de faire écrire des lignes de lettres ?
QUESTION 4 : Pourquoi ne pas utiliser de lignage pour l’exercice suivant : ?
se substituent les mêmes questions dans un autre ordre :
QUESTION 1 : A quoi sert-il de faire écrire des lignes de lettres ?
QUESTION 2 : Pourquoi est-il préférable d’écrire des mots plutôt que des lettres isolées ?
QUESTION 3 : Vous avez remarqué que dans les enchaînements de boucles je ne place jamais plus de deux grandes boucles de suite. Même chose pour les grandes étrécies. Pourquoi ?
QUESTION 4 : Pourquoi ne pas utiliser de lignage pour l’exercice suivant : ?
QUESTION 1 : A quoi sert-il de faire écrire des lignes de lettres ?
Tous les cahiers, qu’ils soient publiés par un éditeur (cahiers scolaires ou parascolaires) ou fabriqués de façon artisanale par l’enseignant, prévoient de faire tracer des lignes de lettres. A quoi cela sert-il ?
Si la formation des lettres s’apprend à partir du processus de création des formes et conjointement du processus de formation des lettres, de toute évidence les lignes de lettres ne servent pas à apprendre à les écrire dans le sens de “apprendre comment elles s’écrivent”.
A quoi servent-elles donc ?
Elles servent à vérifier que la formation de la lettre est bien comprise ainsi que son positionnement dans le lignage c’est à dire qu’il n’y a pas de confusion dans la dimension des lettres. C’est un entraînement qui n’a pas lieu d’être prolongé si la lettres est comprise et réussie d’où la suggestion de faire écrire par demi-lignes de lettres dans le cahier 1 de CP “apprentissage” que j’ai fait aux éditions Hatier (page 2)
–> A savoir en plus : Les lignes de lettres servent en plus à s’assurer que l’enfant sait tenir sa ligne et tracer les lettres verticalement.
QUESTION 2 : Pourquoi est-il préférable d’écrire des mots plutôt que des lettres isolées ?
A l’intérieur d’un mot la lettre se module en fonction de son environnement : son attaque s’adapte à la lettre qui précède, sa finale s’adapte par anticipation à la lettre qui suit : la fin du l de ‘le’ et celle du l de “lit” ne sont pas les mêmes. Cette finale peut aussi différer si la lettre est isolée ou en fin de mot. Ecrire des lignes de lettres propose à l’enfant la répétition d’une même lettre toujours à l’identique et risque d’entraver la fluidité lorsqu’il s’agira d’écrire du texte. L’enfant pourra alors percevoir l’écriture comme étant une écriture “en attaché” (je fais des lettres et je les attache au fur et à mesure) au lieu d’une écriture cursive.
Cette modulation des formes en fonction de la lettre qui précède et en fonction de la lettre qui suit pour donnr à l’écriture sa fluidité s’appelle le recodage.
–> A savoir en plus : cet article vous parlera de fluidité https://legestedecriture.fr/17357-2/#more-17357 et vous l’illustrera
QUESTION 3 : Vous avez remarqué que dans les enchaînements de boucles je ne place jamais plus de deux grandes boucles de suite. Même chose pour les grandes étrécies. Pourquoi ?
sur les illustrations que je vous ai montrées
ou que je montre ailleurs ,(cliquer pour voir), les grandes boucles et les grandes étrécies se présentent isolées ou par deux mais pas par groupe de trois ou plus.
En avez-vous trouvé la raison ?
C’est que si ces “gammes” sont destinées à l’apprentissage de l’écriture trace écriture, il n’en reste pas moins que l’objectif de l’écriture est de produire du sens. Cet objectif le lie intimement à la lecture donc à l’agencement orthographique des lettres. Or, dans notre langue française à part effleurer et effleurement aucun mot ne comporte trois lettres à grande boucle consécutives, ou plus de trois lettres.
De même aucun mot de la langue française ne comporte trois lettres à grande étrécie consécutives ou plus de trois lettres.
Donc cette occurrence étant absente de la langue française, la présence de trois grandes boucles consécutives ou plus ou trois grandes étrécies consécutives ou plus dans des exercices préparatoires à l’écriture n’est pas pertinente.
–> A savoir en plus : Toute activité de préparation à l’écriture devant être pensée en fonction de l’objectif, cet impératif est souligné implicitement par la définition de l’objectif de la modélisation de l’apprentissage de l’écriture publiée depuis 2004 dans Le geste d’écriture : Obtention d’une écriture cursive fluide, claire, bien disposée dans la page ou dans le lignage autorisant directement l’accès à la fonction sémantique de l’écriture. Les documents d’accompagnement des programmes publiées par EDUSCOL et de nombreuses circonscriptions le citent.
QUESTION 4 : Pourquoi ne pas utiliser de lignage pour l’exercice suivant : ?
Cet exercice constitue un entraînement à la fluidité de l’écriture. Il fait passer de la boucle à l’étrécie et il peut être complété de toute variation boucle/étrécie/boucle/étrécie ou boucle/étrécie/étrécie/ ou boucle/boucle/étrécie/étrécie etc. La fluidité du mouvement entraînera la tenue de la ligne.
–> A savoir en plus : parallèlement à la préparation à la gestion dynamique de l’espace graphique qui prépare à la création des formes et à la formation des lettres se préparent la posture, la tenue et le maniement du crayon, la gestion statique de l’espace graphique. L’encodage visuel nécessaire à la bonne tenue de ligne et à l’équilibre des proportions et la motricité fine des doigts doivent donc être aboutis lorsque l’enfant en arrive à cet exercice. Il n’y a donc pas lieu de confiner cet exercice dans un lignage. Si la ligne n’est pas tenue, les proportions ne sont pas pertinentes, si la posture, la tenue et le maniement du crayon ne sont pas acquis, alors les activités préparatoires n’ont pas été faites ou ‘ont été insuffisamment.
Sources : Thèse de doctorat Université René Descartes Paris 5, Danièle Dumont, 2013
Le geste d’écriture Danièle Dumont Éditions Hatier 1ère édition 1999, 2ème édition 2006, 3ème édition 2016
Pour le geste d’écriture en maternelle vous prendrez plaisir à consulter la série Enseigner l’écriture. Une dizaine d’articles vous y est proposée.
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