DESSIN, GRAPHISME, ÉCRITURE TROIS ACTIVITÉS PROCHES MAIS QUE NI LA PRATIQUE NI LA VOCATION NE PRETE A CONFONDRE, CE QUI N’INTERDIT PAS DES PASSERELLES.

L’écriture de droite est celle d’un enfant de grand section maternelle au tout début de la création de la méthode (vers 2000). On peut déjà remarquer la fluidité du geste.

Le lien intime entre l’écriture et lecture montré au 1er article de cette série souligne la place privilégiée et même exclusive de l’écriture dans le champ de la lecture malgré l’évidente parenté entre dessin, graphisme et écriture.

Cette parenté a longtemps laissé croire à un fil conducteur de dessin à graphisme puis de graphisme à écriture sur le chemin de l’écrit à tel point que l’on disait – et on le dit peut-être encore – qu’il faut toute l’école élémentaire pour apprendre à bien écrire. À force de répéter le dessin des lettres on devrait donc bien arriver à bien écrire. Toutefois, en restant attaché au dessin des lettres, l’enfant risque fort d’avoir du mal à s’exprimer si la transcription dans une graphie correcte reste longtemps sa priorité au détriment de l’élaboration de sa propre pensée.

Un des débats sur l’apprentissage de l’écriture à la maternelle porte sur la différenciation à opérer entre dessin, graphisme et écriture (voir texte de D. Dumont sur le site Bien(!)Lire) écrivait la Cellule de veille de l’INRP en page 4 de son bulletin n° 20 de septembre 2006. Elle faisait référence à l’article en lien ci-dessous.”

Dessin, graphisme, écriture. Article écrit en 2004 pour le site BienLire Organe du CNDP à l’époque.
La terminologie a évolué depuis, par exemple, étrécie a succédé à coupes car le mot rend mieux compte de la façon dont est créée cette forme.

Il s’agit donc de ne pas se tromper d’objectif : dessin, graphisme et écriture sont des activités différentes dans leurs pratiques et leurs objectifs même si des passerelles existent entre les trois.

Cette remarque figurait dans la 1ère édition du Geste d’écriture (Hatier 1999) d’où la demande d’article qui m’a été faite par le site Bien-Lire.

Elle a été publiée sans ambiguïté dans les programmes de 2002 (Bulletin officiel Hors série n° 1 du 4 février 2002)

 4.5 Des activités graphiques aux activités d’écriture
Dès qu’ils deviennent capables d’une pensée symbolique et grâce aux interactions verbales des adultes, les enfants découvrent le pouvoir d’expression et de communication des traces que laissent certaines de leurs actions motrices. Au fur et à mesure qu’ils acquièrent le contrôle de leurs mouvements et de leurs gestes, que s’affinent leurs capacités à manipuler les instruments et à utiliser les surfaces qu’on leur offre, ils explorent les multiples possibilités de l’activité graphique : le dessin, le graphisme, l’écriture.
Ces trois dimensions de l’activité symbolique sont exercées à tous les niveaux de l’école maternelle sans jamais être confondues. Par le dessin, l’enfant organise des tracés et des formes pour créer des représentations ou exprimer des sentiments et les communiquer. Le graphisme utilise des enchaînements de lignes simples, rectilignes ou courbes, continues ou discontinues, et des alternances de couleurs qui se rythment et se structurent en motifs. L’écriture est une activité graphique et linguistique dont les deux composantes ne peuvent être dissociées, particulièrement dans le cycle des apprentissages premiers.
Dans ces diverses activités, l’enseignant permet aux enfants de passer d’une activité spontanée à une activité intentionnelle qui réponde à leurs vœux, à leurs besoins mais aussi aux contraintes imposées par l’adulte. La verbalisation des activités permet de donner sens aux productions et de les rendre communicables, elle permet aussi à l’enfant de se repérer et de se situer dans les étapes successives de l’apprentissage.

Les instructions de novembre 2020 le redisent

Le graphisme et l’écriture sont des activités différentes tout en ayant un point commun : elles sont de nature grapho-motrice. Ces activités peuvent éventuellement être présentes en même temps dans les productions des élèves. Elles mettent en œuvre la perception et la motricité mais avec une intention et une façon de faire différentes, ce qui les rend proches sans que jamais elles ne soient confondues.

Vous trouverez l’analyse détaillée d’une fiche de graphisme* extraite d’un cahier d’enfant ici sur mon site en pages personnelles orange de 2005. Ce site présente également plusieurs exemples de rééducation graphique. (Vous retrouverez cette fiche sur le site d’Eduscol qui me l’a récemment empruntée pour illustration.)