enfant

Accueil/Tag:enfant

Colloque 2024

Le jeudi 8 juillet 2024, j’ai eu le plaisir d’ouvrir le 10e colloque annuel de mon Cours par deux conférences tout spécialement ciblées sur l’apprentissage (et non l’enseignement) de l’écriture :

  • Le matin : Le geste d’écriture en maternelle, la prise en compte de l’enfant,
  • L’après-midi : Le geste d’écriture en élémentaire , le regard de l’enfant sur les attentes.

Ce fut l’occasion pour les membres de l’ARÉ de découvrir Carine Karachi. Neurochirurgienne de renom, le professeur Carine Karachi est chef de clinique dans le service de neurochirurgie de la Pitié-Salpêtrière à Paris, neurobiologiste au Centre de recherche de l’institut du cerveau et de la moelle épinière et professeur de neurochirurgie. (voir ci-joint jusqu’a 1 minute 56)

Comment ne pas rapprocher de son discours l’importance donnée par la méthode Dumont aux apprentissages procéduraux et son insistance sur la nécessité de laisser la plus grande liberté possible à l’enfant dans sa façon de les acquérir ?

Comment expliquer aux enfants comment on tient la crosse ?

On n’explique pas, on invite l’enfant à participer au jeu en lui tendant la crosse : « Allez vas-y, c’est à toi, allez pousse. »

Comment expliquer à l’enfant dans quel sens il doit aller ?

La disposition dans la salle ne laisse pas d’ambiguïté : l’enfant part du bout de la piste, donc il sait d’où il part. Il se dirige vers le mur d’en face en faisant glisser son palet sur la piste donc il sait où il va. Il n’a donc pas le choix du sens dans lequel aller.

Le geste d’écriture – Méthode d’apprentissage – Cycle 1 – Cycle 2 Différenciation et transversalité Éditions Hatier, 4° édition, 2022, page 84

Guidant l’enfant sans le contraindre, cet enseignement laisse toute sa place à l’expression de la personnalité de l’enfant et favorise chez lui une confiance en soi qui lui permet de construire  la suite de ses apprentissages sur un projet de réussite.

VOIR ICI POUR EN SAVOIR PLUS https://legestedecriture.fr/quand-les-neurosciences-et-la-reflexion-sur-lenseignement-de-lecriture-se-cotoient/

Voir aussi sur le sujet / https://legestedecriture.fr/avant-den-arriver-aux-boucles-sur-papier-histoire-dun-pari/

Par |2024-08-14T11:32:17+02:0014 août 2024|Commentaires fermés sur Colloque 2024

LE BILLET DU PETIT MATIN DU 26 MARS 2020– Être confiné et développer sa motricité fine.

Pour que l’écriture soit fluide il faut des doigts souples et toniques à la fois. En classe, l’enseignant met en oeuvre plusieurs pratiques pour développer la motricité fine. Pour l’heure, nous sommes tous à la maison dans un espace vaste ou restreint, avec ou sans beaucoup de matériel. C’est le matin, Tom, c’est ainsi que nous nommerons votre enfant, héros de l’histoire que je vous propose de suivre, Tom, donc, se réveille.

Vous l’aurez compris, cette histoire est en réalité une suite de consignes destinées à préparer votre enfant à apprendre à écrire. Nous l’avons dit hier, l’apprentissage de l’écriture comporte trois volets : la motricité fine, la gestion de l’espace, la forme des lettres. Aujourd’hui nous parlons de la motricité fine. Plus précisément des tout premiers exercices de motricité fine. Ils ne nécessitent aucun matériel autre que ce qui existe déjà dans un appartement ou une maison.

Je vous rappelle que ces exercices ne devront pas être présentés à votre enfant comme des exercices de classe mais comme des actes de la vie quotidienne. Les apprentissages seront implicites, c’est-à-dire que vous ne les présenterez pas à votre enfant en disant « maintenant nous allons apprendre … », au contraire vous présenterez l’activité comme une activité de la vie courante, ce qu’elle est d’ailleurs.

Rejoignons donc Tom dans son lit. Comme il ne part pas pour l’école, Tom a le temps de rester un peu au lit avant de se lever. Tout d’abord il s’étire. Il s’étire fort. Ses bras et ses jambes sont bien tendus, ses mains aussi. Puis il se détend jusqu’à se sentir tout mou. Il recommence : bien tendu, bien détendu, plusieurs fois. Il est alors bien réveillé et va se lever. Après le passage aux toilettes, il ira à la salle de bain. Il fera ces deux petits trajets à quatre pattes pour se tonifier les mains. Demain il fera les mêmes trajets sur les mains, les pieds étant solidement tenus par vous qui lui ferez faire la brouette. Un jour sur deux ce sera à quatre pattes ou la brouette. Cela lui tonifiera les mains et lui apprendra à les ouvrir. Ainsi il perdra plus facilement le réflexe primitif du tout petit de fermer la main en poing, réflexe qui gêne la préhension et la tenue du crayon.

Le voilà dans la salle de bain. Vous aidez Tom à prendre sa douche. Il se frotte la tête pour bien faire mousser le shampoing. Il frotte fort et se masse le cuir chevelu en utilisant tous ses doigts. Ensuite il s’assied dans la douche et se met en devoir de se laver les pieds. Il passe ses doigts entre ses orteils ; il les nettoie bien un à un. Un pied, puis l’autre. Vous le rincez bien et il sort de la douche. Il vient de faire des séries d’exercices de motricité fine qui, faits chaque jour, contribueront à lui assurer une bonne souplesse des doigts.

Il se sèche le dos en le frottant d’un mouvement de va et vient avec une serviette tenue par les deux bouts. Il mobilise ses coudes et ses épaules pour les assouplir.

Il est temps de déjeuner. Sous votre regard vigilant il sort ce qu’il lui faut pour le petit déjeuner.

Nous arrêterons là notre début de matinée avec Tom ; nous nous retrouverons tout à l’heure.

Par |2020-03-26T16:27:54+01:0026 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU PETIT MATIN DU 26 MARS 2020– Être confiné et développer sa motricité fine.

LE BILLET DU 25 MARS 2020– Être confiné et apprendre à écrire.

Bonjour et bienvenue à vous, les enseignants et enseignantes de maternelle ou d’élémentaire qui vous activez derrière vos ordinateurs. Bonjour et bienvenue à vous aussi les parents dont le rôle auprès de vos enfants s’est doublé tout à coup d’un rôle de précepteur. Et bienvenue à tous les autres bien sûr.

Ce billet arrive tard. Il était prévu de longue date mais n’avait pas encore été mis en place sous cette forme. Le site est en réaménagement comme vous l’avez vu. Les articles vont progressivement y être rapatriés mais en attendant vous pouvez toujours y accéder en activant la fonction recherche.

Compte tenu des événements, le billet aura peut-être une fréquence plus soutenue que prévue.
Ne déplorons pas son arrivée tardive ; elle vous offre le recul nécessaire pour envisager avec sérénité les actions proposées.
Les enfants sont donc à la maison et il va falloir les occuper tout en assurant la continuité pédagogique. Dure tâche que de se substituer au maître ou à la maîtresse ! Faire classe. Est-ce vraiment ce qui est attendu de vous ? Je ne suis pas persuadée. Chacun son métier. En revanche, vous pouvez … faire autrement chaque fois que c’est possible, tout en assurant la continuité pédagogique.
Je vous propose donc, dans ce billet que j’espère quotidien, de vous intéresser à l’écriture puisque c’est mon domaine. De temps en temps nous dériverons un tout petit peu vers d’autres domaines mais ce sera juste un plus… inclus dans la transversalité.
La transversalité ? Qu’est-ce que c’est ? C’est une façon de faire quelque chose sans en avoir l’air. Par exemple, nous verrons demain comment faire de la motricité fine en faisant sa toilette ou en aidant maman à la cuisine.
L’enfant fait quelque chose avec une intention (se laver, aider maman, aider papa…) et à travers cette action (= en transversalité) il acquiert une compétence qui lui servira pour bien écrire mais on ne le lui dit pas, d’une part pour ne pas gâcher son plaisir, d’autre part pour que l’apprentissage se fasse naturellement.

Pour commencer, un peu de théorie : pour enseigner correctement l’écriture, il faut savoir comment elle fonctionne. Elle fonctionne… avec les doigts (il faut donc qu’ils soient souples). Elle fonctionne sur un papier ou au tableau (il lui faut donc être posée sur un support). Elle fonctionne aussi en utilisant des formes (il faut donc que l’enfant connaisse ces formes).

Ce sont ces trois grands axes qui nous guideront.

(Ceux qui souhaitent en connaître plus sur ce « découpage » peuvent voir cette vidéo ci https://www.youtube.com/watch?v=Fw4jc19_03Y et celle-là https://www.youtube.com/watch?v=DQtjHxbqD7k  ou lire la première partie de la dernière édition de mon livre Le geste d’écriture Editions Hatier pages 9 à 72. )

Un mot me frappe lorsque je parcours les réseaux sociaux : c’est le mot travail. Alors que nous nous élevons, à juste titre, contre le travail des enfants à travers le monde, le mot « travail » ressort souvent dans cette situation particulière qui maintient les enfants à la maison : il faut leur donner « du travail » à faire. Je vous propose donc, si votre enfant en est encore à la préparation à l’apprentissage de l’écriture, d’écarter ce mot pour laisser toute sa place au vécu de tous les jours qui développera les compétences nécessaires.

Voilà pour l’introduction. Demain nous parlerons du début de la première étape : Être confiné et développer sa motricité fine.

Jour après jour, vous trouverez tous les billets en cliquant sur l’étoile rouge qui clignote sur la page d’accueil.

Par |2020-04-02T01:57:28+02:0026 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 25 MARS 2020– Être confiné et apprendre à écrire.

Les parents doivent-ils assister aux séances de rééducation ?

Lorsqu’on porte sur la question une réflexion superficielle et/ou de néophyte, il est tentant de penser que la présence des parents au côté de leur enfant pendant les séances de rééducation est une bonne chose. Voilà bien là une démarche démagogique propre à faire plaisir aux parents, à gratifier leur egomais dans la majorité des cas, à être préjudiciable à l’enfant.

C’est bien, en effet, parce que la rééducation de l’écriture ne saurait se satisfaire d’amateurisme et de simplisme, que les séances de rééducation se font en tête à tête, en dehors de la présence des parents.

* La relation duelle rassérène l’enfant qui pourrait se sentir jugé par le regard des parents. Bien qu’il parte généralement d’un bon sentiment, ce regard ponctue trop souvent chaque réussite d’un “tu vois quand tu veux”, sous-entendu que je serais tentée de qualifier de “mortel”. Comment progresser quand on a le sentiment que l’accompagnateur pense qu’on fait exprès de ne pas réussir ?

* En outre, la présence d’un parent décentre l’attention. La relation n’est plus duelle mais tripartite : même s’il reste silencieux, le parent intervient par son regard porté sur l’action de l’enfant, par des échanges de regards avec le rééducateur, par des échanges de regards avec l’enfant, par le rythme de sa respiration avec des soupirs, discrets ou non, au rythme de sa satisfaction ou de sa déconvenue.

* Cette relation tripartite empêche l’enfant d’accéder vraiment aux références, aux repères nouveaux que lui offre le contexte de la rééducation. C’est pourtant grâce à des repères non parentaux que l’enfant peut continuer à se construire. Ceux-ci sont d’autant plus profitables qu’ils touchent à l’un des fondements de l’enseignement et au langage écrit indispensable dans nos civilisations, même avec l’omniprésence du numérique.

* La présence d’un parent le rend acteur direct de la mise au point de la rééducation dont il ignore tout des fondements et du fonctionnement : il risquera d’interférer avec des questions, certes légitimes, mais susceptibles de perturber le bon fonctionnement de la séance par exemple en amenant à verbaliser une action qui, pour être d’une efficacité optimum, devrait rester dans le registre du procédural c’est à dire de l’action.

– Faire participer le parent aux séances de rééducation, c’est nier en partie l’enfant en tant que sujet et l’amener à une fonction d’objet face à “des grands” dont l’entente ou les contradictions valident cette position d’objet.

– Faire participer le parent aux séances de rééducation, c’est ignorer l’existence d’une communication non verbale et le poids psychologique dont elle peut peser.

– Faire participer le parent aux séances de rééducation, c’est ignorer le mode de construction de la personnalité et le rôle de la diversité raisonnée des repères.

– Faire participer le parent aux séances de rééducation, c’est faire fi de la nécessité de comprendre le geste d’écriture et son fonctionnement et transformer une pratique raisonnée, car adaptée à chaque cas, en l’application de recettes dont l’exposé viserait surtout à gratifier l’égo du rééducateur et transformerait la séance en une démarche démagogique.

En conséquence, sauf exception, pour le rééducateur qui applique avec professionnalisme la méthode Danièle Dumont, ce n’est qu’une fois que seront bien établis les exercices à faire entre les séances que le ou les parents accompagnateurs prendra/prendront connaissance des exercices à faire. A ce moment-là, l’enfant montrera ce qu’il sait faire ; les parents mesureront alors la différence entre les résultats avant la séance et les résultats en fin de séance et seront enclins à féliciter l’enfant. Combien de fois ai-je entendu la réflexion émerveillée “c’est toi qui a fait ça mon chéri !?” suivie d’un énorme bisou en récompense. En acceptant le parent à la séance, on prive aussi enfant et parent de cet instant de bonheur décisif car incitatif à poursuivre les efforts.

A la fin de la séance, guidés par l’enfant – qui s’en fera une fierté – les parents pourront essayer eux-mêmes les exercices à faire au quotidien et échanger avec le rééducateur pour comprendre afin d’accompagner au mieux l’enfant dans la réalisation de ces exercices à faire à la maison entre les séances. L’enfant n’aura pas subi le stress du regard parental au cours de ses essais et tâtonnements. Si la mise au point a été délicate, le parent n’aura pas eu l’inquiétude de se dire “il ne va pas y arriver”. Parent et enfant y gagneront en sérénité. La rééducation y gagnera en efficacité.

Bien sûr, il est des cas où, au contraire, la présence d’un parent est souhaitable. Le professionnel compétent sait les repérer, et, loin d’être dans une démarche démagogique, c’est un raisonnement professionnel étayé qui dans certains cas, mais dans certains cas seulement, le conduit à adopter cette pratique.

Pour des exemples de rééducation graphique, c’est ici. Pour des informations sur la formation c’est ici, pour les préinscriptions à la session 2018/2019, c’est là.  Et pour trouver un rééducateur / une rééducatrice méthode Dumont, c’est ici.

Par |2020-03-23T11:01:46+01:001 février 2016|2 Commentaires

Titre

Aller en haut