L’usage du porte-mine
Une idée circule sur la toile : utiliser un porte mine pour éviter que l’enfant appuie fort. Est-ce une bonne idée ? On pourrait être tenté de dire oui puisque l’enfant va se retenir d’appuyer pour éviter que la (suite…)
Une idée circule sur la toile : utiliser un porte mine pour éviter que l’enfant appuie fort. Est-ce une bonne idée ? On pourrait être tenté de dire oui puisque l’enfant va se retenir d’appuyer pour éviter que la (suite…)
Au cours d’une conversation ce week-end, la question de l’écoute de la consonne a été de nouveau soulevée. Elle est ressortie ces derniers jours au cours d’un autre échange. Plus précisément c’est la production de la consonne de fin de mot qui s’est trouvée questionnée.
Je ne reprends pas ici ce que j’ai écrit au sujet des consonnes en général.
Je redis juste que, à mon avis, on crée plus de difficultés qu’on n’en lève en s’appliquant à faire croire à l’enfant qu’il doit entendre des bruits qu’on appelle à tort des sons. Et on dit “pe” avec un souffle pour le e pour tenter de leur faire entendre le “son” de la lettre p.
Selon la définition que je donne au mot consonne (cf. http://legestedecriture.fr/voyelles-consonnes-et-reflexion-sur-la-terminologie/) une consonne est occlusive par définition. Les définitions sont comme les faits, elles sont têtues : le bruit de l’occlusive est le bruit provoqué par l’ouverture des organes phonatoires nécessaire pour laisser passer l’air. Ce passage provoque un son (une voyelle ou une solsonne) dépendant de l’organisation de la cavité buccale à ce moment-là.
Avant l’ouverture l’air ne passe pas.
À l’ouverture il passe.
Quand il passe, il provoque deux effets à la fois : l’émission du bruit de l’ouverture, l’émission du son qui sort. Le bruit d’ouverture, c’est la consonne. Le son qui sort, c’est la voyelle ou la solsonne.
Donc il n’y a un bruit d’ouverture que lorsqu’il y a un son qui sort. Autrement dit pour que les occlusives soient prononcées on est bien obligé de laisser sortir l’air ; bruit et son (ex. ta) ou bruit et solsonne (ex. ts) sont donc indissociables pour rendre le bruit audible.
Ce qui gêne les jeunes enfants c’est qu’on s’applique à leur dire que lorsqu’ils voient p ils doivent entendre pe et qu’on est persuadé qu’on leur dit cela en prononçant le p seul.
Or prononcer le p seul est impossible puisqu’une voyelle ou une solsonne, fut-elle e ou fut-elle une voyelle ou une solsonne qui n’existe pas dans notre langue, est physiologiquement associée à la consonne. Comme tout le monde, lorsqu’ils voient la lettre p dans un mot ils entendent, pe, pa, pu, pin… ps, pf … mais pas p. Idem à la fin, ou rien selon moi.
Sauf exercice particulier, lorsqu’on écrit, on ne nomme pas les lettres, on produit du sens, on écrit ce que l’on pense, ce que l’on a dans l’esprit. Pour que la relation graphophonologique soit mise en évidence, on oralise sa production au fur et à mesure .
J’en reviens aux consonnes.
Au milieu d’une phrase une consonne (occlusive par définition) qui termine un mot est associée à la première lettre du mot suivant. Et cela quelle que que soit cette lettre : un sac à main / un sac de pommes de terre. Dans le 2ème exemple (2ème mot commençant par une consonne) pour libérer l’air il faut lever une double fermeture, celle du c et celle de d. Les deux déblocages de l’air s’associent à la lettre qui suit et cela donne “cde” (sac de).
Mais, me rétorque-t-on, si c’est le dernier mot de la phrase qui se termine par une occlusive, il faut bien prononcer la consonne en faisant uniquement son bruit. Ex. j’ai perdu mon sac.
Analysons donc la situation :
On peut comprendre aussi en prononçant à la suite : saccade, sac de pommes de terre, sac puis en recommençant en faisant suivre de “a” le mot “sac” prononcé comme d’habitude. (On peut faire la même chose avec le mot iPad). On entendra que la réalisation de c dans saccade, et dans sac de pommes de terre est la même. C’est le bruit qui précède l’émission de a.
Selon moi, dans “C‘est mon sac” soit le c ne s’entend pas, soit son bruit s’entend accompagné d’un son plus ou moins long. Le fait que la production du bruit soit une sorte d’explosion ne change rien au fait que l’air expulsé produit un son. C’est comme faire sauter un barrage. On ne peut pas le faire sauter sans libérer l’eau : il n’y a pas d’abord le barrage qui saute ensuite l’eau qui déferle. L’eau déferle au moment même où le barrage saute.
En disant “C’est mon sac. Ah mais je le veux !” on constatera, en le disant de plus en plus vite puis de plus en plus lentement, que soit on complète le c ,soit on le lie au a qui suit, soit, lorsqu’on prononce plus lentement, on ne l’entend pas .
On retrouve cette question de prononciation dans diverses langues. Par exemple, selon les régions d’Espagne le d final s’entend, s’entend très peu ou ne se prononce pas du tout (par ex. dans Madrid prononcé “Madri”, Salud ! prononcé “Salu” … )
Bien que cursives l’une et l’autre, l’écriture française et l’écriture arabe utlisent des formes différentes et un sens de déroulement différent.
Selon le contexte de l’apprentissage, on peut se demander par laquelle commencer.
Voici quelques observations et réflexions sur le sujet formalisées il y a une dizaine d’années après mon intervention pour des écoles de Tunisie.
LES CONFÉRENCES DE CETTE ANNÉE CIVILE 2018
LES CONFÉRENCES DU 1er TRIMESTRE 2017/2018
Les dernières et avant-dernières conférences de l’année civile ont eu lieu le mercredi 6 décembre à Neuilly sur Seine et le 13 décembre pour la circonscription de Saint-Denis 3.
Attention, sauf exception, ces conférences ne sont pas publiques. Comme vous êtes très nombreux à me demander si j’interviens bientôt dans votre circonscription, je renseigne ce planning quinzaine après quinzaine ou mois après mois afin de limiter le nombre de questions à ce sujet.
Sauf indication contraire, la présence ici de cette information ne vaut pas accord pour que chacun assiste aux conférences. C’est la raison pour laquelle ni l’adresse de la salle ni l’horaire ne sont mentionnés.
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LE DÉBUT DE L’ANNÉE SCOLAIRE :
Après une semaine de formation à Casablanca fin août, les conférences et formations ont démarré en France par Givet le mardi 19 septembre et Rethel le Mercredi 20.
Puis ce fut Saint-Pol le mercredi 27 septembre.
Le mercredi suivant, 4 octobre, un atelier a réuni une soixantaine d’enseignants à Ham.
Puis ce fut dans le Sud :
Le mardi 10 octobre à Six Fours le mercredi 11 octobre à Hyères.Retrouvailles avant le début de la conférence
Le mardi 17 a eu lieu à Pertuis une conférence-débat organisée par Le Groupement Indépendant de Parents d’Élèves qui m’a valu un très beau message que vous pouvez lire en fin d’article ici.
Le mercredi 18 ce fut une conférence pédagogique pour le cycle 2 à Cannes
Le cours de rééducation graphique puis trois journées de cours de pédagogique de l’écriture ont occupé l’ensemble des vacances scolaires.
La reprise s’est faite à Rambouillet, le 8 novembre.
Puis le 15 novembre 2017 une conférence a réuni à Rouen des enseignants de CP et de CE1
Le mercredi 22 novembre la circonscription de Fleury les Aubray accueillait 300 enseignants.
La suivante le mardi 28 novembre à Rombas a accueilli de nombreux enseignants, bien au-delà de ce qui était prévu…
J’avais dit là quelques mots de présentation de mes interventions au congrès d’Albi de l’AGEEM.
En 2016, Le geste d’écriture a changé de collection. Après 16 ans de publication dans la collection Hatier pédagogie, il passe dans une collection plus moderne : Enseigner à l’école primaire.
Offrant plus de place, son grand format autorise une présentation plus aérée donc procure un meilleur confort de lecture. Il permet aussi d’accueillir plus d’illustrations visuelles. De nombreuses photos montrent les activités en cours de réalisation. Avec ses pages aérées, ses photos, ses codes couleurs la nouvelle collection est plus agréable à lire que la précédente.
Si la nouvelle collection apporte confort et agrément de lecture ce ne sont pas les seuls atouts, bien sûr, de cette nouvelle édition. Au-delà de l’aspect matériel dû au changement de collection, la nouvelle édition apporte un véritable plus par rapport aux anciennes.
En effet, avec presque le double de pages des éditions précédentes, l’édition 2016 m’a tout d’abord permis de développer ce qui fait l’originalité de ma pédagogie, au-delà même de la question de l’écriture :
La première partie présente cette pédagogie. Toutes les autres en sont imprégnées. On gagne donc à lire le livre dès le début sans faire d’impasse, en évitant tous les résumés, condensés ou autre présentations censées simplifier car les raccourcis qu’elles opèrent dénaturent ou tronquent forcément le propos.
La nouvelle édition ajoute au tableau de modélisation la présentation schématique du système d’écriture. Le premier est une présentation des différentes étapes de l’apprentissage de l’écriture. La seconde est une présentation du contenu et du fonctionnement du système d’écriture lui-même. Les deux se recoupent bien sûr mais ils n’ont pas la même fonction.
Vous les retrouverez sur ma chaine Youtube sans nouvelle publication depuis quelques temps pour cause de planning surchargé mais qui va bientôt reprendre. Abonnez-vous ! vous serez sûr de ne rien louper et de pouvoir consulter les nouvelles vidéos dès parution.
Cette nouvelle édition présente aussi la façon dont les formes se créent, les unes découlant des autres (processus de création des formes) et la façon dont les lettres sont construites à partir de ces formes (processus de formation des lettres). Elle reprécise l’un et l’autre de ces processus par rapport à l’édition précédente.
L’affichage du poster dans votre classe vous permettra de présenter facilement aux enfants comment se forment les lettres.
La nouvelle édition développe aussi plus que la précédente la notion de sens : Qu’est-ce que faire sens ? Comment l’enfant accède-t-il au sens ? Qu’est-ce qui peut parasiter sa compréhension de l’existence d’une relation graphophonologique ?
Bref, grâce aux avantages de la nouvelle collection j’espère avec cette édition 2016, être au plus près de L‘outil que vous attendiez.
Vous en trouverez le sommaire ici et une présentation plus détaillée là.
Un plus pour préparer votre classe : vous trouverez sur le site la police d’écriture Cursive Dumont maternelle ainsi que la police d’écriture Cursive Dumont élémentaire.
Dans toutes les lettres de notre alphabet il existe au moins un tracé qui se dirige vers la droite par un mouvement concave (y compris les m et n puisqu’ils se terminent en tournant vers la droite pour toucher la ligne). Ce mouvement est donc essentiel pour écrire, donc pour apprendre à écrire. (Au tout début de l’écriture il sert à écrire des e, des l, des i …)
Pour enseigner ce mouvement j’ai inventé un relais de hockey pratique plus efficace que le jeu de croquet que je proposais précédemment mais qui se fondait sur les mêmes principes.
La question m’a été posée de savoir si ce jeu ne posait pas problème aux gauchers. Voici ma réponse.
Ayant le même objectif que les droitiers (encoder la 1ère unité de mouvement – qui sera utilisée plus tard dans l’écriture de toutes les lettres cursives sans exception) les gauchers suivent la même règle du jeu que les droitiers : ils se placent au même endroit et frappent dans le même sens.
Ils font donc “pareil”… mais différemment.
“Pareil” parce que c’est la même règle du jeu. “Différemment” parce qu’ils sont gauchers donc on ne va pas leur faire faire des gestes de droitiers. C’est la même chose lorsqu’ils écrivent : on tient compte du fait qu’ils utilisent la main, donc le bras, gauche et on leur fait avancer un peu plus leur bras sur la table que le fait le droitier. Le geste n’est pas exactement le même mais le déroulement de l’écriture reste le même.
Donc, pour le jeu de hockey, le gaucher se placera comme le droitier sur le tapis, la piste à sa gauche, il se tournera pour poser le palet sur la piste entre les deux rangées de tapis comme le droitier. En revanche, tandis que le droitier restera plus ou moins face à la piste, le gaucher se tournera plus ou moins vers le lieu où il va diriger son palet afin que son épaule gauche pivote pour pousser le palet (alors que l’épaule du droitier “s’ouvre” plus précisément fait écarter son bras du corps.) Il sera ainsi dans une position confortable ; à l’inverse du droitier, sa main droite sera en haut pour servir d’appui, de pivot, et sa main gauche sera en bas pour assurer le mouvement de balancier nécessaire pour pousser le palet.
L’enfant comprend bien que la règle d’un jeu s’applique au jeu en question et que, pour d’autres jeux il y a d’autres règles. La progression des activités : relais de hockey, mime du relais avec le foulard, jeu de foulard, trace du mouvement sur plan vertical lui fait situer à posteriori cet apprentissage dans la préparation à l’écriture.
Cela ne change rien au fait que dans d’autres jeux, y compris le hockey qui suit la règle traditionnelle ou une autre règle, il agira en fonction de son sens de déroulement habituel : de la droite vers la gauche.
Cette préparation à l’écriture n’est pas plus perturbante que de faire écrire un enfant gaucher au tableau. Les programmes moteurs s’adaptent instinctivement.
Pour que l’enfant comprenne ce qu’il doit faire, l’enseignant montre l’activité sans pour autant faire une démonstration explicite de la façon de placer ses mains (sauf exception) ni pour le gaucher, ni pour le droitier, sauf si cela s’avère nécessaire. Certains actes sont instinctifs, naturels l’enseignant n’a pas à intervenir à ce sujet.
Pour comprendre qu’il n’y a pas de risques, il suffit de regarder les barres de t d’un gaucher : sauf s’il a été brimé par un enseignant rigide, le gaucher, qui pourtant a appris à écrire de gauche à droite, trace les barres de t de droite à gauche alors que personne ne lui a dit de le faire. Il suit “la règle du jeu” de l’écriture mais revient à sa propre façon de faire en dehors de cette règle (soulignements, traits de séparation, figures géométriques etc.).
En 2015, la Mission Laïque Française me demandait une conférence dans le cadre de son congrès sur le numérique sur le thème de Communication, citoyenneté, autonomie.
Le thème qu’il m’avait été demandé de traiter était :
NÉCESSITÉ ET INTIMITÉ DE L’ÉCRITURE MANUSCRITE
Quelle que soit la façon dont on comprend cet intitulé, on perçoit bien qu’il aborde deux champs qui peuvent se révéler (suite…)
Le système d’écriture. C’est une expression qui parle à tout le monde. A y regarder de plus près on s’aperçoit que la plupart du temps on entend par là : le système alphabétique ou son équivalent en tant que signes qui permettront que l’écrit soit porteur de sens dans les langues non alphabétiques. Et bien souvent, ce n’est même pas de l’étude du système qu’il s’agit en ce qui concerne l’écriture alphabétique mais juste l’énoncé de la suite des lettres dans l’ordre l’alphabet ou classées par “familles de lettres”. Mais ce n’est pas des lettres que je souhaite vous parler aujourd’hui, c’est du système dans lequel elles prennent vie. Les lettres, ce sera pour une autre fois.
Je viens donc de mettre en ligne la présentation du système d’écriture, c’est là sur youtube.
Bon visionnage !
Lors de la sortie de la police de caractères Cursive Dumont maternelle, nous avions précisé que le fonctionnement de la police est lié à celui des variantes contextuelles de la technologie Open Type. A ce sujet nous avions déploré que Libre office ne mette pas encore en œuvre les variantes contextuelles. Mais voilà qui est fait : La version de Libre Office qui fera fonctionner correctement la police est en cours de finalisation. Elle devrait être disponible très rapidement (Version 5.3). Pour information, voici le lien de téléchargement de Libre Office version 5.3.0 beta 2. , la version d’essai.
La rectification a été faite dans le descriptif .