L’écoute des sons en maternelle, voire au CP porte souvent à confusion entre son et bruit. Cette confusion risque de perturber l’enfant qui croit devoir entendre ce que justement l’oreille n’entend pas. Ainsi on entend la syllabe “pa” mais pas un hypothétique son de la lettre p, suivi de celui de la lettre a.
J’ai écrit plusieurs articles sur le sujet il y a maintenant 3 ans, entre autres :
https://legestedecriture.fr/ces-enfants-qui-nentendent-pas/
https://legestedecriture.fr/et-pourtant-ca-marche/
https://legestedecriture.fr/voyelles-consonnes-et-reflexion-sur-la-terminologie/
Dans les nouveaux programmes (juillet 2020) on peut lire ceci au sujet de la conscience phonologique
“L’unité la plus aisément perceptible est la syllabe. Une fois que les enfants sont capables d’identifier des syllabes communes à plusieurs mots, de les isoler, ils peuvent alors s’attacher à repérer des éléments plus petits qui entrent dans la composition des syllabes. Parce que les sons-voyelles sont plus aisés à percevoir que les sons-consonnes et qu’ils constituent parfois des syllabes, c’est par eux qu’il convient de commencer sans vouloir faire identifier tous ceux qui existent en français et sans exclure de faire percevoir quelques sons-consonnes parmi les plus accessibles.Pour développer la conscience phonologique, l’enseignant habitue les enfants à décomposer volontairement ce qu’ils entendent en syllabes orales:en utilisant le frappé d’une suite sonore, en «découpant»oralement des mots connus en syllabes, en repérant une syllabe identique dans des mots à deux syllabes, puis en intervertissant des syllabes, toujours sans support matériel, ni écrit ni imagé. Ces jeux phoniques peuvent être pratiqués en grand groupe, mais l’enseignant privilégie l’organisation en petits groupes pour des enfants qui participent peu ou avec difficulté en grand groupe. Dans le courant de la grande section, il consacre des séances courtes de manière régulière à ces jeux, en particulier avec les enfants pour lesquels il ne repère pas d’évolution dans les essais d’écriture. Pour ceux qui en sont capables, des activités similaires peuvent être amorcées sur des sons-voyelles –notamment ceux qui constituent une syllabe dans les mots fréquentés –et quelques sons-consonnes. Ces jeux et activités structurées sur les constituants sonores de la langue n’occupent qu’une part des activités langagières
Aujourd’hui j’ai le plaisir de lire sur un document d’Eduscol la précision suivante. Je vous le fais partager :
Il est attendu des enfants en fin d’école maternelle, la capacité de discriminer des syllabes, des sons-voyelles et quelques sons-consonnes (hors des consonnes occlusives comme p, b t, d, k, g, voire m, n, dans une moindre mesure, ces sons étant difficilement perceptibles).
Voilà donc qui est susceptible d’éviter bien des tourments à certains enfants (et bien des inquiétudes à certains enseignants.