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Les formes de base et leurs dérivées

L’écriture du corps des minuscules cursives latines se compose uniquement de deux unités de mouvement : les deux vont de la gauche vers la droite. 

La 1ère y va ”en passant par en bas” , la 2ème ”en passant par en haut”.

Le mouvement concave, mouvement de 1ère unité a pour forme de base la boucle (avec une petite boucle on peut former la lettre e). Le mouvement convexe, mouvement de 2ème unité, a pour forme de base le rouleau (avec un rouleau assorti d’un rond ouvert sur la droite on forme la lettre x).

L’une et l’autre ont deux attributs : un degré d’arrondi et un lieu d’attaque.

Elles dérivent en changeant l’un des attributs.

– La 1ère dérivée s’obtient en changeant le degré d’arrondi  : pour la 1ère unité il s’agit de l’étrécie (obtenue en étrécissant la boucle, c’est ce qui permet d’écrire, par exemple la lettre i) ; pour la 2ème il s’agit du pont ( obtenu, de même, en étrécissant le rouleau, en doublant un pont on obtient les deux tiers de la lettre n, il faut lui ajouter un début d’étrécie pour qu’elle soit complète).

– La 2ème dérivée s’obtient en changeant le lieu d’attaque : pour la 1ère unité il s’agit du rond (obtenu en commençant le tracé en haut à droite; pour la 2ème il s’agit du jambage bouclé, lequel a une dérivée secondaire, le jambage bâtonné.

Les lettres de forme simple sont toutes issues de la 1ère unité  : les lettres e et l pour la boucle, les lettres i, u et t pour l’étrécie, la lettre c pour le rond. Toutes les autres lettres ont au moins deux formes différentes ou identiques (par exemple  la lettre n est formée de deux ponts et d’une attaque d’étrécie ; la lettre f est uniquement composée de la boucle : une grande boucle en étirant les doigts vers le haut et immédiatement une boucle inférieure  obtenue en ramenant les doigts dans la main puis un début d’étrécie à sa fermeture).

Pour en savoir plus , mis à part les articles du présent site, je vous invite à consulter Le geste d’écriture, méthode d’apprentissage – Cycle 1 – Cycle 2 aux éditions Hatier et Une bonne écriture – Choix ou nécessité ?  aux éditions Nathan.

Le présent article est issu des travaux de recherche de l’auteur. Comme l’ensemble des articles du présent site et des concepts qui y sont développés sur l’enseignement et l’apprentissage de l’écriture à partir de leur modélisation, il en est la propriété intellectuelle. Les éditions Hatier et  Nathan, chacune pour ce qui les concernent en détiennent la propriété patrimoniale. Toute reproduction ou adaptation sous quelque forme que ce soit est illégale sauf autorisation express de l’auteur et passible de poursuites pénales. 

Par |2019-02-21T21:24:43+01:0014 octobre 2014|0 commentaire

LE PROGRAMME 2014 POUR LA MATERNELLE – LA PRÉPARATION A L’ÉCRITURE

C’est par des activités hors écriture propres à la petite enfance qu’on apprend

–  à tenir et manier le crayon,

– à tenir la ligne et à réguler espaces et dimensions

– et qu’on encode le mouvement le plus essentiel à sa réalisation, celui qui va de la gauche vers la droite par un geste concave et que j’ai nommé mouvement de 1ère unité.

Cette préparation peut commencer dès l’entrée en maternelle. Plus elle est commencée tôt, plus elle reste dans l’univers du jeu, plus elle est efficace à la condition que l’enseignant ait une conscience claire de l’ensemble de ses objectifs, qu’il veille aux réinvestissements et qu’il n’introduise la relation à l’écriture qu’au moment opportun afin de limiter le stress et les surcharges cognitives, moment qu’il lui appartient de déterminer au cas par cas.

Par |2019-02-21T21:18:17+01:0014 octobre 2014|0 commentaire

Le programme 2014 pour la maternelle – L’explicite et l’implicite

Le tout jeune enfant est dans le jeu. Sauf cas particulier, le lien entre son activité préparatoire et l’écriture ne peut pas lui être directement accessible, il demande une démarche intellectuelle qui est celle de l’enseignant. L’enfant apprend un savoir-faire qui se complexifiera dans d’autres activités et ce n’est souvent que plus tard, au moment de l’émergence de l’écriture, que la relation entre la dernière tâche et l’écriture sera amenée par l’enseignant qui suscitera alors une réflexion sur l’ensemble des activités préparatoires réalisées de proche en proche.

Si, à chacune de ses actions, on explique à l’enfant que ce qu’il va faire lui servira à apprendre ceci ou cela, si à chacune de ses actions on l’informe que ce n’est pas gratuit mais qu’il y a une finalité propre à l’école, quid de l’univers du jeu, univers de prédilection de l’enfant ? Quid des apprentissages implicites qui pourront ultérieurement, une fois acquis, donner lieu à explicitations pour dissocier l’objet de la tâche de l’objet du savoir ?

Quid aussi des liens vers des savoirs propres acquis par apprentissage implicite fonction du milieu socio-culturel propre à chaque enfant ? Ne risquent-ils pas d’être trop canalisés, voire réduits, par l’explicite qui focalisera toute l’attention de l’enfant puisque c’est l’attente de l’école ?

L’art de l’enseignant consiste justement à savoir à quel moment il pourra faire analyser la tâche a posteriori et en faire tirer les conclusions en matière d’apprentissage. A partir de là,  il pourra faire expliciter le projet qui suivra et la construction de la démarche qui en permettra la réalisation. La fierté d’avoir accompli une tâche sur laquelle il peut apporter un regard constructif, celle d’avoir appris par ce biais et d’avoir compris comment il a fait pour apprendre motivera l’enfant pour progresser dans ses apprentissages et il aura échappé à la surcharge cognitive qui aurait entravé son action (Cf. aussi la théorie de Sweller sur la charge cognitive.).

Par exemple :

Les enfants jouent avec des petites voitures. L’enseignant observe et propose de garer les voitures ‘’sur un parking’’. Il laisse faire les enfants et, au moment où ils disposent les voitures, il fait remarquer au fur et à mesure que certaines sont dans le passage, d’autres trop près ou trop loin de la voiture qui vient d’être garée etc. ou bien il incite les enfants à le découvrir eux-mêmes, le tout avec pour objectif de faire encoder le contrôle visuel des contingences spatiales qui seront celles de l’écriture (alignement/tenue de ligne, voitures garées droit/verticalité des axe, espacements cohérents/régularité des espaces).

Les enfants apprennent alors tout en restant dans le jeu. Cette acquisition d’un savoir est d’autant plus performante et pérenne que les enfants y auront pris plaisir et que le réinvestissement pourra ensuite se faire dans d’autres activités soit spontanément soit par rappel verbalisé (‘’tu te souviens quand nous avons…’’).

Le réinvestissement se poursuivra de proche en proche jusqu’à l’écriture manuscrite cursive et donnera aux enfants le plaisir de découvrir qu’en jouant à tel jeu ils ont appris à écrire et, en conséquence, qu’écrire, c’est facile.

Suite de l’exemple  :

Après une séance d’observation d’un jardin potager et après plantation, les enfants représentent le jardin en collant des dessins de légumes : ils commencent à coller les images vers la porte – qui se situent en haut à gauche sur la feuille – ils observent leur production au fur et à mesure qu’ils collent : si les images ne sont pas alignées, alors les légumes sont dans l’allée ou en tout état de cause la rangée est mal faite et ”gênera le passage du jardinier”. S’ils sont trop prêts les uns des autres, ”les légumes se gêneront pour pousser”, s’ils sont trop éloignés ”le jardinier perd de la place”. Seul ou guidé par l’enseignant, l’enfant rectifie au fur et à mesure et vérifie la production finale. Certains enfants observeront spontanément que c’est ”comme les voitures sur le parking”. L’activité suivante sera de faire des étiquettes en collant les lettres formant le nom des plantes qu’on aura mises en terre. L’enseignant donne alors des feuilles sans lignage et discute avec les enfants de la façon de placer les lettres. Il amène progressivement les enfants à analyser la tâche précédente et à comprendre l’objet du savoir acquis avec ladite tâche : l’enfant a appris à aligner des objets sur une ligne horizontale virtuelle, à les espacer régulièrement (dans d’autres activités il aura aussi appris à les placer bien verticaux). Par delà l’alignement des objets, il a appris à contrôler l’horizontalité d’une ligne et la régularité des espacements qui seront plus tard ceux de l’écriture et qui sont, pour l’heure, ceux des mots à coller sur les étiquettes. L’enseignant en suscite ou propose ensuite le réinvestissement dans une nouvelle activité qui poursuit la progression vers l’apprentissage de l’écriture tout en explorant d’autres domaines.

Cette façon de procéder offre le double l’avantage d’alimenter la motivation de l’enfant en préservant l’aspect ludique de l’objectif et de lui procurer le plaisir de découvrir qu’il a appris quelque chose qu’il va pouvoir réinvestir, ce qui est propice à lui donner le goût d’apprendre.

Elle suscite aussi l’explicitation des nouvelles actions en faisant comprendre à l’enfant qu’une tâche est porteuse de savoirs ; je pense aussi qu’elle suscite la mise en oeuvre de liens implicites vers des savoirs propres à l’univers socio-culturel de chaque enfant, liens qui n’auraient pas forcément été activés au préalable.

Par |2019-02-21T21:23:22+01:0014 octobre 2014|2 Commentaires

Le système d’écriture – Fonctionnement global

Par habitude lorsqu’on parle du système d’écriture, on se réfère aux écritures qui nous sont étrangères ou qui ont précédé la nôtre et dont l’exposé de l’évolution est susceptible de nous éclairer sur notre écriture actuelle (les hiéroglyphes, l’écriture cunéiforme…). On pense aussi à la relation grapho-phonologique, à (suite…)

Par |2021-06-05T20:03:38+02:0016 juin 2014|4 Commentaires

De l’échelle d’Ajuriaguerra à la méthode Danièle Dumont

Lorsque, au début des années 80, j’ai commencé mes premières rééducations en écriture, je me suis référée, comme tous les rééducateurs, à l’échelle d’Ajuriaguerra (Ajuriaguerra dirigeait le laboratoire d’anatomie pathologique du Centre neuro-chirurgical à l’Hôpital Henri Rousselle de Paris.

Cette échelle, dite d’Ajuriaguerra, est l’aboutissement d’un travail de longue haleine sur la génétique de l’écriture mené essentiellement par Hélène de Gobineau à partir de l’immédiat après-guerre au laboratoire de psychologie de l’enfant dirigé par René Zazzo au même hôpital Henri Rousselle.

Elle recense les spécificités de l’écriture de l’enfant, d’où son nom, échelle E. Elle avait pour vocation de situer le niveau graphique de l’enfant sur deux bases conjointes :

  • des items recensant les difficultés motrices, EM,
  • des items de “forme”, EF, recensant le contournement de ces difficultés motrices.

Des tableaux étalonnés permettaient de situer l’âge et la classe auxquels renvoient les scores. L’échelle E n’est pas et n’a jamais été une échelle de dysgraphie. En revanche un ratio EM/EF est censé soulever ou non une suspicion de dysgraphie. Compte tenu de l’inadéquation actuelle de cette échelle en l’état (cf. plus bas), il serait imprudent d’utiliser ce ratio c’est pourquoi je ne l’explicite pas plus.

L’objectif de l’échelle E était donc « d’essayer d’isoler les composantes qui contribuent à donner au graphisme son aspect enfantin ou, au contraire, son aisance ». Génétique de l’écriture et étude de la Personnalité, Hélène de Gobineau et Roger Perron , Delachaux et Niestlé , Neuchatel, Paris, 1954, Première partie, essai d’une génétique de l’écriture, chapitre 1er position du problème.

La recherche qui a conduit, entre autres, à l’élaboration de l’échelle a porté sur des enfants normaux des deux sexes de 6 à 14 ans, des adultes normaux classés en trois sous-groupes selon leur niveau culturel ainsi que « des malades mentaux, névrosés dont l’affectivité et le comportement sont particulièrement infantiles, et des adultes débiles mentaux. Ceci pour tenter de distinguer ce qui, dans les composantes E (caractéristiques graphiques spécifiques aux enfants), revient au développement somatique, affectif ou intellectuel. » Génétique de l’écriture et étude de la Personnalité, op. cit.

L’échelle d’origine a été remaniée en 1958 au décès d’Hélène de Gobineau  et ses 37 items ont été réduits à 30 : 14 items de forme destinée à compenser les difficultés motrices et 16 items signalant des difficultés motrices.

Échelle d'Ajuriaguerra, dite aussi échelle des composantes enfantines.

Échelle d’Ajuriaguerra, dite aussi échelle des composantes enfantines.

Chaque item – appelé composante enfantine – est affecté d’un coefficient de pondération de 0 à 3 qui dépend de sa disparition ou de sa persistance avec l’âge et le niveau scolaire.

 

 

Comme je l’ai indiqué plus haut, le rapprochement du résultat avec les tableaux de fréquence d’apparition en fonction de l’âge et de la classe avait pour objectif de permettre de déterminer un âge graphomoteur.

Or, les modèles donnés actuellement aux enfants comportent souvent des composantes enfantines.  On y trouve une écriture sans mouvement (coefficient 2), des m et n aux ponts très collés, descendant bien droit sur la ligne (coefficient 2),  des p tracés en deux morceaux (coefficient 1), des a en deux morceaux également : un rond puis une “canne à l’envers” qui lui est adossé (coefficient 3), de même que des d, q ou  g (coefficient 2), des soudures (coefficient 3) c’est à dire des raccords occasionnées par des arrêts pour placer des points sur les i, des barres aux t ou des accents au lieu d’attendre la fin du mot pour les tracer. On y trouve parfois aussi des collages rendus nécessaires par l’arrêt du tracé pour attaquer d’en haut les t, i ou u ( coefficient 1)

Si toutes ces caractéristiques-là sont présentes dans un même modèle, et que l’enfant suive le modèle, c’est la moitié des items de forme qui vont être cotés. Cela incite donc à la prudence dans les conclusions à tirer d’une cotation. Ceci conduit aussi à s’interroger plus avant.

L’échelle d’Ajuriaguerra date d’une époque où les enfants de l’école élémentaire écrivaient au porte-plume. Qu’en est-il de la validité des items ?

Une reconsidération complète de chaque composante enfantine, le recoupement de l’échelle d’Ajuriaguerra avec les publications du psychologue allemand Heiss sur les composantes de l’écriture en général *, mes recherches empiriques et universitaires sur le fonctionnement de l’écriture et la modélisation de son apprentissage  m’ont permis de développer une méthode personnelle de rééducation graphique en me faisant comprendre sur quoi doit porter la rééducation, évitant ainsi que le symptôme soit confondu avec sa ou ses causes.

Ma méthode repose en effet sur la prise en compte immédiate des causes de l’anomalie graphique grâce à une observation fine que j’ai mise au point sur la triple base de l’échelle d’Ajuriaguerra, des publications de Heiss et de la modélisation de l’apprentissage de l’écriture que j’ai développée.

Il ne s’agit pas de l’enrichissement d’une méthode existante mais bien d’un rapprochement personnel entre ces deux chercheurs qui ne se sont jamais côtoyés.

Chaque cas y est traité à la fois en fonction des spécificités de l’acte d’écriture en général et des spécificités de l’acte d’écriture dans le cas en question, ces dernières incluant la prise en compte de la personnalité de la personne à rééduquer. Chaque rééducation est donc unique.

Grâce à cette acuité dans le diagnostic et dans la conception des exercices de rééducation, la rééducation graphique est de courte durée. Chez un rééducateur expérimenté, sauf cas pathologique lourd, elle dépasse rarement 6 séances.

Les rééducateurs Méthode Dumont sont des psychomotriciens, des ergothérapeutes, des kinésithérapeutes,  des enseignants…  qui ont suivi et assimilé le cours. Un cours intense, qui ne se prête pas à un listing de recettes comme ont voulu le faire quelques très rares ex-étudiantes qui sévissent maintenant sur la toile (Celles-là ne sont pas sur la liste des rééducateurs méthode Dumont).

Il s’agit bien d’un cours à part entière qui demande assiduité, réflexion, capacité de compréhension, prise de recul par rapport aux idées reçues et à ses propres pratiques, et une intelligence qui ne se limite pas à l’application de formules mathématiques et qui ne soit pas atrophiée par des certitudes.

Ne sont autorisées à se réclamer de ma méthode que les personnes qui ont suivi mon cours et réussi l’examen d’école, qui continuent à se former comme tout professionnel -quel que soit le domaine – sérieux et conscient des réalités de sa tâche, notamment à travers le forum dédié et les colloques annuels et, cela va de soi, qui respectent la déontologie.

* Dans le sillage d’un certain Gross dont toute trace a disparu pendant la guerre, Heiss dégage trois rythmes de l’écriture : le rythme de mouvement, qui montre comment l’écriture est portée par le mouvement , le rythme d’espace, qui montre comment le scripteur emplit l’espace, s’y dirige et l’organise et le rythme de forme qui montre la solidité de la forme, son originalité et son adaptabilité.

Chez Hélène de Gobineau, à côté de l’échelle E existe une échelle A, réputée être une échelle d’autonomie et une échelle P recensant des composantes de personnalité. Cette dernière a pour objectif de déterminer la personnalité du scripteur comme le laisse d’ailleurs entendre l’intitulé de son livre. Existe également une échelle dite d’exnormalité qui, comme son nom l”indique, recense ce qui dépasse une certaine norme.
Chez Ajuriaguerra, à côté de l’échelle E existe une échelle de dysgraphie composée de trois rubriques La mauvaise organisation de la page, la maladresse, les erreurs de formes et de proportion.

Par |2019-02-20T17:33:15+01:0025 juillet 2012|0 commentaire

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