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À propos de Danièle Dumont

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LE BILLET DU 29 MARS 2020 – Être confiné et observer l’écriture des lettres.  

Bonjour à tous et toutes qui me suivez depuis le 25 mars dans l’enseignement de l’écriture à vos enfants (ou à vos élèves).

Avant-hier, je vous ai dit que je vous reparlerais de la forme des lettres.  Cliquer ici pour voir.

Les voici, présentées dans l’ordre alphabétique par Stéphanie Leprètre, l’une des rééducatrices et formatrices méthode Dumont, c’est ici : Cliquer ici pour voir

 

Outre la forme, d’autres caractéristiques font la qualité de cette écriture  :  les lettres sont simples, sobres, proportionnées, bien disposées. Vous aurez remarqué aussi la fluidité du geste. C’est que les doigts se plient et se déplient pour monter ou descendre sur le lignage. L’écriture de la lettre f en est une bonne illustration.

Extension / Flexion

Extension / Flexion

Ce mouvement des doigts est rendu possible par une bonne position de la main qui se place dans l’axe de l’avant-bras comme nous l’avons vu avec le ping-pong des bouchons le 27 mars, ce qui la positionne sous l’écriture (et non à côté).

 

La main étant sous l’écriture, le crayon vient se placer dans la commissure entre le pouce et l’index.

Pour illustrer la tenue du crayon vous pouvez vous reporter à cet article-ci  Cliquer ici pour voir . Pour tenter d’éviter les problèmes vous pouvez aussi vous reporter là Cliquer ici pour voir (Vous êtes enseignant-e ? si vous avez Le geste d’écriture dans son édition 2016, je vous invite à lire les chapitres 11, 12 et 13)

La fluidité est facilitée aussi par l’inclinaison du cahier qui, comme la main, se positionne en gros dans l’axe de l’avant-bras : il est penché vers la gauche pour le droitier, vers la droite pour le gaucher.

Réalisée dans de bonnes conditions, l’écriture des lettres ne demande pas d’effort.

L’ordre alphabétique est un ordre conventionnel, c’est-à-dire fixé par convention. Lorsque l’on montre l’ensemble des lettres il est d’usage de les montrer dans cet ordre.  Dans la prochaine vidéo, je vous montrerai un autre ordre de classement des lettres qui en facilite l’apprentissage. Nous l’avons déjà rencontré ici : Cliquer ici pour voir la vidéo sur Eduscol , site ressource de l’Education nationale.

( A ceux qui voudraient en savoir plus  on peut dire aussi  de cliquer ici. )

Sur la vidéo que nous verrons dans le prochain billet, les lettres seront écrites à la main à la suite les unes des autres pas en écriture typographique ( la Cursive Dumont maternelle ou la Cursive Dumont élémentaire) comme dans la vidéo rappelée ci-dessus.

Quand il se sera entraîné à assouplir et tonifier sa main et ses doigts, assouplir son épaule, son coude, son poignet par des exercices de tous les jours (cf. les billets précédents) et qu’il saura faire tout ce qu’il faut pour que ses lignes aillent bien droit et que ses lettres aient de bonnes proportions (cf billets à venir), lorsqu’en plus il aura appris, sans le savoir, dans quel sens tournent les lettres, Tom pourra lui aussi regarder la prochaine vidéo.

Les premiers billets ont pu vous surprendre, vous qui êtes parent. Ce que je vous ai proposé ressemblait si peu à “de l’école”.  Vous auriez mieux compris, peut-être, que je vous dirige vers des “fiches de graphisme” pour “entraîner votre enfant”.  au lieu de cela, je vous ai proposé un regard nouveau sur la vie quotidienne (le réveil, la toilette, les jeux en famille …).

C’est qu’une “fiche de graphisme” est dépourvue d’intérêt s’il s’agit de “la remplir” sans savoir utiliser un crayon et vous savez comme moi que les premières habitudes sont difficiles à déraciner. Mieux vaut donc que ces premières habitudes soient correctes et puis vous verrez la joie de votre enfant lorsqu’il commencera – bientôt – (à la fin du confinement ?) ses premières traces, ses premiers écrits : il les réussira. Mais attention, faire tout cela une seule fois ne suffit pas, il faut qu’il s’y remettre chaque jour. C’est en répétant les mêmes actes sans se lasser qu’on apprend puis qu’on garde les bonnes habitudes. Bien sûr, vous n’allez pas faire de la pâte à tarte tous les jours mais je vous montrerai bientôt un jeu qui remplacera.

Vous qui êtes enseignants, vous avez retrouvé dans les premiers billets, transposées dans des activités privées (ou non), vos habitudes pédagogiques qui font que les enfants acquièrent nombre de compétences en transversalité.   C’est cette conscience de la transversalité des apprentissages qui fait que les pages du 1er cahier d’écriture de maternelle enregistrent les progrès de l’enfant puisqu’il y met en application chaque nouvelle compétence sur trois pages successives au fur et à mesure de ses progrès  cf. cliquer ici pour savoir comment utiliser les cahiers de maternelle.
Cf. aussi les exemples de tableaux de projet dans Le geste d’écriture Edition 2016.

Organisé de cette façon le cahier permet que, vous parents, vous puissiez suivre ce que fait votre enfant  à l’école en apprentissage de l’écriture et comprendre pourquoi ce “cahier d’écriture “ne comporte pas d’écriture (sinon juste un peu en capitales à la fin)

A très vite pour la suite.

Par |2020-04-01T22:35:55+02:0029 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 29 MARS 2020 – Être confiné et observer l’écriture des lettres.  

LE BILLET DU 28 MARS 2020 – FIN DE JOURNÉE – Être confiné et apprendre à tenir et manier le crayon.

Outre la parenthèse pour visiter la formation des lettres avec vos plus grands, je vous ai laissé-s hier en train de montrer à Tom comment il peut améliorer sa technique pour jouer au ping-pong des bouchons. Au fil des billets nous reviendrons aux activités familiales de la journée.
Il fait nuit. Il va falloir penser à aller se coucher. Un dernier jeu après la toilette du soir : les ombres chinoises. Tout le monde connait. Je ne vous explique donc pas la technique
Tom, papa et maman sont installés pour jouer. Ils sont trois. Il y aura donc trois personnages : le lapin, l’oiseau et le loup.

Les ombres chinoises – Extrait du cahier 1 maternelle – Latéralité et tenue de crayon Editions Hatier.

Le petit lapin, c’est Tom. L’oiseau, c’est maman. Le loup, c’est papa. Ou l’inverse. En tout cas, le petit lapin c’est Tom.

Voici donc comment faire – grâce aux dessins de la page 12 du Cahier d’écriture n°1 Latéralité et tenue de crayon, que j’ai fait aux éditions Hatier (il s’agit d’une nouvelle édition du cahier qui sort maintenant). Ici ils sont déplacés les uns par rapport aux autres pour montrer les correspondances.

Pour jouer au ping-pong des bouchons, Tom coinçait son majeur contre son pouce (voir billets précédents). Pour faire l’ombre chinoise du lapin, il décoince son majeur, fait glisser son pouce en remontant le long du majeur et vient caller l’extrémité de son pouce contre la dernière phalange du majeur. Le jeu peut commencer. Voici un scénario possible. Vous pouvez en inventer d’autres. Un conseil évitez que le loup soit méchant sinon votre enfant risque de faire des cauchemars. Le petit lapin se promène dans la forêt. Il arrive dans une clairière. Là il voit un oiseau qui n’arrive pas à s’envoler. Il bat des ailes.

– Que t’arrive-t-il ? dit le lapin à l’oiseau

– Je me suis coincé la patte dans des herbes. Impossible de me dégager, dit l‘oiseau en battant des ailes.

– Je vais t’aider, dit le lapin

Le lapin attrape la touffe d’herbe avec ses dents. Il tire dessus mais il ne tire pas assez fort pour l’arracher.
– Ne t’inquiète pas, nous allons y arriver dit le lapin.

Tout à coup une grosse ombre les recouvre. C’est le loup. Le lapin lâche la touffe d’herbe. L’oiseau arrête de battre des ailes.  Le loup s’approche.

– Que faites-vous ? dit le loup.

– L’oiseau s’est coincé la patte dans l’herbe, bredouille le lapin.

– Laissez-moi faire ! dit le loup.

Il s’approche tout près de l’oiseau, ouvre tout grand sa gueule… et il attrape la touffe d’herbe. Il tire fort et l’herbe cède libérant l’oiseau.

– Merci dit l’oiseau en se retournant. Mais voila que le loup est reparti bien vite. C’est vrai qu’il est si peureux !

Voilà l’histoire – une histoire – que vous pouvez mimer en faisant les ombres chinoises avec votre enfant.

Demain nous poursuivrons avec la façon de prendre le crayon. Cela n’empêche pas de refaire chaque jour ce que je vous ai déjà montré car pour apprendre il faut beaucoup s’entraîner.

(Un plus  : si les contes sur le loup vous intéressent, vous pourrez utiliser bientôt le cahier Le loup pour que votre enfant travaille les diverses compétences nécessaires à l’apprentissage de l’écriture 

Cahier Le loup Différenciation et transversalité
– Editions Hatier

)

 

Par |2020-03-28T22:32:24+01:0028 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 28 MARS 2020 – FIN DE JOURNÉE – Être confiné et apprendre à tenir et manier le crayon.

LE BILLET DU 28 MARS 2020 après-midi – Être confiné et attendre avec impatience de voir comment on forme les lettres – 1

Bonjour à vous qui vous intéressez à l’apprentissage de l’écriture.

Vous suivez mes billets depuis le 25 mars. Je ferai aujourd’hui une parenthèse dans la série de billets destinés aux plus petits. C’est qu’il faut bien penser à la grande sœur ou au grand frère qui est en CP, en CE1 ou plus encore.

Certes il est concerné par le contenu des billets précédents mais il a tellement vu de « choses bizarres » sur Internet qu’il voudrait bien comprendre comment se forment les lettres. Je vais donc l’accompagner avec vous dans sa recherche et je reviendrai à Tom.

Vous avez déjà vu que tout le monde n’écrit pas « exactement pareil ». L’important c’est que la forme des lettres soit respectée. En fait s’il existe 26 lettres dans notre alphabet il n’existe que 7 formes en tout pour tracer les lettres minuscules.

Pour que vous compreniez bien l’importance de connaître la forme des lettres, je vais d’abord vous montrer ce qu’est une forme en prenant l’exemple de la lettre a. Ensuite je vous montrerai « comment ça marche »

Donc tout d’abord la forme en général (et celle du a en particulier). C’est là : Cliquer pour voir la vidéo

Comment ça marche ? Autrement dit comment il se fait qu’à partir de 7 formes on puisse écrire 26 lettres ? Mieux encore, comment à partir de deux mouvements seulement on peut former 26 lettres. Je vous le montre ici  :Cliquer pour voir la vidéo

Voilà ! J’y reviendrai. Pour l’instant Tom nous attend dans le billet suivant pour la suite de sa préparation à l’écriture. (Il n’en est pas encore à apprendre comment former les lettres. Ça viendra mais ne brûlons pas les étapes).

Par |2020-04-01T13:41:54+02:0028 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 28 MARS 2020 après-midi – Être confiné et attendre avec impatience de voir comment on forme les lettres – 1

LE BILLET DU 27 MARS 2020 – Être confiné et apprendre à tenir et manier le crayon.

Bonjour,

Pas de surprise pour ce 5ème billet. Nous sommes toujours en confinement, je vous parlerai donc toujours de ce qui peut se faire à la maison pour assurer une passerelle entre l’avant Coronavirus et l’après Coronavirus dans l’apprentissage de l’écriture (avec parfois de petits à-côté). De nombreux sites ou groupes Facebook proposent des activités diverses. Ces propositions ont leur rôle et il n’est pas question de les discuter ici.

Ce billet, quant à lui, propose à toutes les familles des suggestions pour donner à leur-s enfant-s les moyens de bien apprendre à écrire à travers les actes de la vie quotidienne, et pour commencer sans leur parler ni d’écriture, ni de travail, ni même d’école. On est confiné en famille à la maison et chacun vaque à ses occupations. C’est à travers ces occupations que vont se consolider les compétences nécessaires à l’apprentissage de l’écriture.

Donc rituels quotidiens avant de se lever, pour se déplacer, dans la salle de bain… Je n’en redis pas le détail ici pour ne pas alourdir le billet. En revanche je vais apporter une précision au sujet du lavage de mains. Je vous avais dit qu’il était l’occasion de masser les doigts, d’en connaître le nom. Je n’ai pas attiré votre attention sur deux choses : une qui servira au maniement du crayon, l’autre qui sera utile pour la socialisation de votre enfant.

La première, donc, concerne le maniement du crayon.  Je vous ai proposé de faire jouer votre enfant aux chenilles pressées et au ping-pong des bouchons. J’ai insisté sur l’importance de l’appui du poignet sur la table, un appui normal, pas excessif mais un appui tout de même.
Votre enfant comprendra mieux encore de quoi il s’agit s’il a conscience de ce qu’est le poignet. Lui demander de bien frotter ses poignets lorsqu’il se lave les mains, l’aidera à prendre conscience de cet appui lorsqu’il jouera aux chenilles pressées ou au ping-pong des bouchons puis, plus tard, lorsqu’il devra écrire.

La deuxième chose non dite hier est qu’il vaut mieux fermer le robinet d’eau pour se frotter les mains.  Les mains sont mouillées ; elles sont savonnées. Ensuite on fait mousser en frottant les mains, puis chaque doigt l’un après l’autre, en les nommant. On frotte aussi le poignet. Inutile que l’eau coule pendant tout ce temps. En fermant le robinet, on évitera ainsi du gaspillage. Si on craint une contamination, on prendra un papier essuie-tout pour le fermer, de même qu’on aura pris papier essuie-tout pour l’ouvrir.

Je vous ai montré hier la position à adopter pour jouer au ping-pong des bouchons. Je voudrais insister aujourd’hui sur cette position car je vous ai surtout parlé de la position des doigts et de la position de la main par rapport à la table. Vous l’aurez compris, la main doit être très légèrement soulevée du côté gauche pour le droitier, du côté droit pour le gaucher de façon à ce que la seule partie du pouce qui touche la table soit le côté de son extrémité.

La bonne position des doigts entre eux et la bonne position de la main sur la table ne sont pas suffisantes à assurer un maniement correct du crayon. En effet, si la main est en crosse (images 2 ci-dessous) non seulement le bouchon risque de partir de travers, mais encore et surtout au passage à l’écriture, le crayon sera planté tout droit dans la main au lieu que son corps repose dans la commissure entre le pouce et l’index (image 3 ci-dessous) Chaque mouvement fait pour écrire risquera alors de faire se soulever le poignet ce qui provoquera une instabilité du crayon et un appui trop fort sur la mine pour tenter de compenser.

1                2

3

En conclusion, et ce sera le dernier mot du billet d’aujourd’hui, si l’on veut que le crayon soit placé correctement dans la main et que le poignet ne se soulève pas à chaque mouvement la main doit donc être placée dans l’axe de l’avant-bras lors du jeu des chenilles pressées et lors du ping-pong des bouchons (cf. image 1 ci-dessus).

Comme tout apprentissage, celui du bon positionnement des doigts et de la main nécessite de nombreuses répétitions. Cette période de confinement est favorable à la répétition chaque jour des mêmes activités ; raison de plus pour présenter toutes ces actions comme des jeux et pour s’y impliquer avec joie au lieu de les présenter comme « du travail » ou des obligations scolaires.

La suite demain samedi 28 mars, toujours sur le thème de la tenue et du maniement du crayon.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus la question : vous pouvez vous reporter au livre Le geste d’écriture Editions Hatier 2016 qui consacre plus de 30 pages à a question.

Vous retrouverez aussi des informations utiles sur le sujet sur ma chaîne YouTube https://www.youtube.com/watch?v=1pHldJEIT8w

Par |2020-04-01T13:44:05+02:0028 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 27 MARS 2020 – Être confiné et apprendre à tenir et manier le crayon.

LE BILLET DU 26 MARS 2020 – FIN DE JOURNÉE – Être confiné et apprendre à tenir et manier le crayon.

Demain la journée recommencera de façon identique : Étirement /relaxation. Appui sur les mains pour aller aux toilettes et à la salle de bain. Douche en frottant bien, y compris chaque orteil. Etc.  Lavage de dents après le petit déjeuner (ce qui mobilise l’épaule et le coude dans des petits mouvements brefs).

Revenons au moment où Tom a lavé consciencieusement la table. Propre, débarrassée, la table peut servir de piste de jeu. Vous aurez gardé le bouchon de la dernière bouteille de lait que vous avez vidée (et vous aurez conservé la bouteille pour un autre usage – le bouchon reviendra sur la bouteille une fois le jeu fini).

Vous vous placez chacun à une extrémité de la table. Si vous avez un petit stock de bouchons de bouteille de lait, c’est parfait, sinon ça n’est pas grave, l’essentiel est que vous ayez au moins un bouchon, ou quelque chose d’analogue.

Avant de commencer, vérifiez que Tom soit bien installé. Pour poser ses avant-bras sur la table, il ne doit pas avoir à écarter les coudes. Si c’est le cas, c’est que Tom est assis trop bas. Mettez-lui un coussin ou un oreiller sous les fesses (et profitez-en pour faire un peu de vocabulaire : qu’est-ce qu’un coussin ? Qu’est-ce qu’un oreiller ? Pourquoi ça s’appelle oreiller ? Qu’est-ce qu’un traversin ?  Pourquoi ce nom ? Vous pouvez aussi à cette occasion faire un rappel des couleurs. Faites-le de façon naturelle pas comme un pensum. Au fait, qu’est-ce que c’est qu’un pensum ? Je ne vous donne pas la réponse puisque, si vous me lisez c’est que vous avez accès à Internet. D’où deux pistes pour donner matière à réflexion à Tom : Avec pensum une réflexion sur l’esclavage et sur l’organisation de la société ? Avec la recherche sur Internet une réflexion sur l’évolution de la communication depuis que ses grands-parents étaient petits.) Surtout ne faites pas de fiche !  Laissez venir les questions ou suscitez-les mais ne faites pas un cours magistral, il vous faudra tenir tout le temps du confinement …

Donc, revenons à nos moutons. Les moutons… Bon, nous en parlerons une autre fois.

Donc, Tom est bien installé sur sa chaise. Pour vérifier, il va faire ce que j’ai appelé les chenilles pressées : la moitié de l’avant-bras posé sur la table, le coude pendant le long du corps, il laisse d’abord le poids de ses coudes lui faire descendre les épaules. Il est bien détendu ?  Ça y est. Il peut y aller. Il pianote des deux mains sur la table en avançant les deux bras en même temps et en laissant ses avant-bras toujours en contact avec la table. Selon la dimension de votre table, vous pouvez placer des objets au milieu de la table, vous installer en face de votre enfant et faire la course en pianotant pour voir qui apportera le plus d’objets.

Ça y est, Tom est prêt à jouer au pingpong. Il s’agira de vous envoyer et renvoyer le bouchon d’une pichenette du majeur. Un autre petit détail avant : lequel est le majeur ? Vous avez déjà renommé les doigts à l’occasion du lavage de main. Le majeur, c’est le plus grand doigt. Pour s’en souvenir on peut penser à la majuscule qui est la plus grande lettre. Ou à la majorité qui est le plus grand nombre : ces jours-ci majorité des gens sont confinés dans leur appartement.

Donc Tom lève l’index, plie le majeur, le coince contre la pulpe de son pouce. Et lance son majeur en avant d’un coup sec pour vous envoyer le bouchon. Comme ceci.

                         Le ping-pong des bouchons

A vous de le lui renvoyer, de préférence sans le prendre en main.

Observons ensemble la position : le coté de l’extrémité du pouce touche la table. Le poignet est en contact avec la table (et de préférence vous aurez enlevé tous les bracelets qui gênent ce contact). Le majeur est replié. Il est prêt à se détendre.

A vous de jouer. Nous nous retrouvons ce vendredi 27 mars 2020.

Par |2020-04-17T04:13:51+02:0027 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 26 MARS 2020 – FIN DE JOURNÉE – Être confiné et apprendre à tenir et manier le crayon.

LE BILLET DU 26 MARS 2020 – FIN DE MATINEE– Être confiné et développer sa motricité fine.

Je rappelle que ce billet n’a pas vocation à se substituer aux enseignants. Enseigner est un métier exigeant. Cet épisode du Corona virus aura permis à ceux qui en auraient douté combien « nos » enseignants sont nécessaires à l’épanouissement de nos enfants.
Alors que des quantités de publications, de vidéos apportent des lots d’exercices pour « donner du travail » aux enfants en cette période de confinement, Le billet a pour objectif de proposer une passerelle entre l’avant et l’après en continuant sur un autre mode – ou le même – la pédagogie engagée dans les écoles en matière d’enseignement de l’écriture afin qu’il n’y ait pas de rupture mais qu’il n’y ait pas non plus de saturation. Il s’adresse à tous et tout particulièrement à ceux pour qui le prix d’un crayon ou d’une gomme compte, à ceux qui n’ont pas d’imprimante parce que les cartouches d’encre sont chères. Ne les oublions pas.

Tom a pris son petit déjeuner. Pour l’instant nous ne parlons que de la motricité fine. Le reste (la tenue du crayon, son maniement, la gestion de l’espace etc.) sera pour les autres jours. Il vous aide à desservir la table et il la lave à l’éponge ou à la lavette. Il frotte bien dans tous les sens (ce qui lui fait un exercice de mobilité de l’épaule). Ensuite il la rincera sous le robinet (en expérimentant eau chaude – mais pas trop, attention, sinon elle serait brûlante – eau froide – mais pas si froide que l’eau glaciale des bouteilles mises au réfrigérateur, ce qui donne l’occasion d’un exercice de langage) et il l’essorera le plus possible (ce qui contribuera à lui tonifier la main).

Après vous avoir aidé-e à balayer la maison – nous verrons pourquoi et comment après-demain – Tom vous aidera à faire une pâte brisée qui vous servira à faire des tartes, des quiches ou autres desserts ou entrées. Auparavant, il se lave les mains en insistant bien entre chaque doigt (qu’il nommera au passage) et en les massant, phalange après phalange (ce qui lui fait prendre conscience de sa main et de ses doigts tout en les assouplissant et les tonifiant à la fois).  A chaque extrémité des doigts il frottera bien autour des ongles.

Tom est prêt à vous aider à faire la pâte. Plus tôt auparavant, vous aurez sorti le beurre du réfrigérateur pour qu’il soit ramolli. (En lui faisant essayer de le couper en morceaux et en lui faisant essayer de le malaxer, vous aurez fait observer par Tom qu’à la sortie du réfrigérateur le beurre était dur et que, avec le temps, la chaleur l’a fait ramollir.)

Vous aurez sorti la farine, le sel, le sucre et un verre d’eau (250 g de farine, 125 g de beurre, 1 à 3 cuillérées à soupe de sucre, 1/2 cuillérée à café de sel et 50 ml d’eau). Vous aurez coupé le beurre en petits cubes avec l’aide de Tom. Vous commencez avec lui à émietter le beurre dans la farine puis vous le laissez faire jusqu’à ce que l’ensemble ressemble à du sable (d’où son nom – et vous en profitez pour faire des exercices de langage et de science). Je vous conseille de verser l’eau vous-même car le dosage va dépendre de l’humidité de la farine et si pas assez d’eau peut se corriger en en rajoutant, trop d’eau risque de conduire à des réajustements de beurre si une trop grande quantité d’eau a nécessité un gros ajout de farine.

Voilà donc la pâte faite (et un bel exercice de motricité fine – comme il s’en fait sur ce style à l’école). Lorsqu’elle aura un peu reposé la pâte pourra être abaissée au rouleau à pâtisserie (ou à la bouteille de verre si vous n’en avez pas). Tom vous aidera à appuyer sur le rouleau mais il ne le fera pas seul (cela contribuera à lui tonifier la main).

Nous poursuivrons demain sur la garniture de la pâte à tarte dans l’apprentissage de l’écriture et ce soir sur… la tenue et le maniement du crayon.

(Si on veut conserver une trace de l’évolution des compétences exercées dans ce billet on peut se référer au Cahier 1 (côté Latéralité, tenue de crayon) de la collection Les Cahiers d’écriture Maternelle aux éditions Hatier. On peut aussi voir Ma méthode d’écriture Danièle Dumont et Mon cahier d’écriture Méthode Danièle Dumont aux mêmes éditions Larousse)

Par |2020-03-28T20:21:04+01:0026 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 26 MARS 2020 – FIN DE MATINEE– Être confiné et développer sa motricité fine.

LE BILLET DU PETIT MATIN DU 26 MARS 2020– Être confiné et développer sa motricité fine.

Pour que l’écriture soit fluide il faut des doigts souples et toniques à la fois. En classe, l’enseignant met en oeuvre plusieurs pratiques pour développer la motricité fine. Pour l’heure, nous sommes tous à la maison dans un espace vaste ou restreint, avec ou sans beaucoup de matériel. C’est le matin, Tom, c’est ainsi que nous nommerons votre enfant, héros de l’histoire que je vous propose de suivre, Tom, donc, se réveille.

Vous l’aurez compris, cette histoire est en réalité une suite de consignes destinées à préparer votre enfant à apprendre à écrire. Nous l’avons dit hier, l’apprentissage de l’écriture comporte trois volets : la motricité fine, la gestion de l’espace, la forme des lettres. Aujourd’hui nous parlons de la motricité fine. Plus précisément des tout premiers exercices de motricité fine. Ils ne nécessitent aucun matériel autre que ce qui existe déjà dans un appartement ou une maison.

Je vous rappelle que ces exercices ne devront pas être présentés à votre enfant comme des exercices de classe mais comme des actes de la vie quotidienne. Les apprentissages seront implicites, c’est-à-dire que vous ne les présenterez pas à votre enfant en disant « maintenant nous allons apprendre … », au contraire vous présenterez l’activité comme une activité de la vie courante, ce qu’elle est d’ailleurs.

Rejoignons donc Tom dans son lit. Comme il ne part pas pour l’école, Tom a le temps de rester un peu au lit avant de se lever. Tout d’abord il s’étire. Il s’étire fort. Ses bras et ses jambes sont bien tendus, ses mains aussi. Puis il se détend jusqu’à se sentir tout mou. Il recommence : bien tendu, bien détendu, plusieurs fois. Il est alors bien réveillé et va se lever. Après le passage aux toilettes, il ira à la salle de bain. Il fera ces deux petits trajets à quatre pattes pour se tonifier les mains. Demain il fera les mêmes trajets sur les mains, les pieds étant solidement tenus par vous qui lui ferez faire la brouette. Un jour sur deux ce sera à quatre pattes ou la brouette. Cela lui tonifiera les mains et lui apprendra à les ouvrir. Ainsi il perdra plus facilement le réflexe primitif du tout petit de fermer la main en poing, réflexe qui gêne la préhension et la tenue du crayon.

Le voilà dans la salle de bain. Vous aidez Tom à prendre sa douche. Il se frotte la tête pour bien faire mousser le shampoing. Il frotte fort et se masse le cuir chevelu en utilisant tous ses doigts. Ensuite il s’assied dans la douche et se met en devoir de se laver les pieds. Il passe ses doigts entre ses orteils ; il les nettoie bien un à un. Un pied, puis l’autre. Vous le rincez bien et il sort de la douche. Il vient de faire des séries d’exercices de motricité fine qui, faits chaque jour, contribueront à lui assurer une bonne souplesse des doigts.

Il se sèche le dos en le frottant d’un mouvement de va et vient avec une serviette tenue par les deux bouts. Il mobilise ses coudes et ses épaules pour les assouplir.

Il est temps de déjeuner. Sous votre regard vigilant il sort ce qu’il lui faut pour le petit déjeuner.

Nous arrêterons là notre début de matinée avec Tom ; nous nous retrouverons tout à l’heure.

Par |2020-03-26T16:27:54+01:0026 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU PETIT MATIN DU 26 MARS 2020– Être confiné et développer sa motricité fine.

LE BILLET DU 25 MARS 2020– Être confiné et apprendre à écrire.

Bonjour et bienvenue à vous, les enseignants et enseignantes de maternelle ou d’élémentaire qui vous activez derrière vos ordinateurs. Bonjour et bienvenue à vous aussi les parents dont le rôle auprès de vos enfants s’est doublé tout à coup d’un rôle de précepteur. Et bienvenue à tous les autres bien sûr.

Ce billet arrive tard. Il était prévu de longue date mais n’avait pas encore été mis en place sous cette forme. Le site est en réaménagement comme vous l’avez vu. Les articles vont progressivement y être rapatriés mais en attendant vous pouvez toujours y accéder en activant la fonction recherche.

Compte tenu des événements, le billet aura peut-être une fréquence plus soutenue que prévue.
Ne déplorons pas son arrivée tardive ; elle vous offre le recul nécessaire pour envisager avec sérénité les actions proposées.
Les enfants sont donc à la maison et il va falloir les occuper tout en assurant la continuité pédagogique. Dure tâche que de se substituer au maître ou à la maîtresse ! Faire classe. Est-ce vraiment ce qui est attendu de vous ? Je ne suis pas persuadée. Chacun son métier. En revanche, vous pouvez … faire autrement chaque fois que c’est possible, tout en assurant la continuité pédagogique.
Je vous propose donc, dans ce billet que j’espère quotidien, de vous intéresser à l’écriture puisque c’est mon domaine. De temps en temps nous dériverons un tout petit peu vers d’autres domaines mais ce sera juste un plus… inclus dans la transversalité.
La transversalité ? Qu’est-ce que c’est ? C’est une façon de faire quelque chose sans en avoir l’air. Par exemple, nous verrons demain comment faire de la motricité fine en faisant sa toilette ou en aidant maman à la cuisine.
L’enfant fait quelque chose avec une intention (se laver, aider maman, aider papa…) et à travers cette action (= en transversalité) il acquiert une compétence qui lui servira pour bien écrire mais on ne le lui dit pas, d’une part pour ne pas gâcher son plaisir, d’autre part pour que l’apprentissage se fasse naturellement.

Pour commencer, un peu de théorie : pour enseigner correctement l’écriture, il faut savoir comment elle fonctionne. Elle fonctionne… avec les doigts (il faut donc qu’ils soient souples). Elle fonctionne sur un papier ou au tableau (il lui faut donc être posée sur un support). Elle fonctionne aussi en utilisant des formes (il faut donc que l’enfant connaisse ces formes).

Ce sont ces trois grands axes qui nous guideront.

(Ceux qui souhaitent en connaître plus sur ce « découpage » peuvent voir cette vidéo ci https://www.youtube.com/watch?v=Fw4jc19_03Y et celle-là https://www.youtube.com/watch?v=DQtjHxbqD7k  ou lire la première partie de la dernière édition de mon livre Le geste d’écriture Editions Hatier pages 9 à 72. )

Un mot me frappe lorsque je parcours les réseaux sociaux : c’est le mot travail. Alors que nous nous élevons, à juste titre, contre le travail des enfants à travers le monde, le mot « travail » ressort souvent dans cette situation particulière qui maintient les enfants à la maison : il faut leur donner « du travail » à faire. Je vous propose donc, si votre enfant en est encore à la préparation à l’apprentissage de l’écriture, d’écarter ce mot pour laisser toute sa place au vécu de tous les jours qui développera les compétences nécessaires.

Voilà pour l’introduction. Demain nous parlerons du début de la première étape : Être confiné et développer sa motricité fine.

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Par |2020-04-02T01:57:28+02:0026 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 25 MARS 2020– Être confiné et apprendre à écrire.

1er trimestre de CP. Est-ce bien ou mal écrit ?

Est-ce bien ou mal écrit ?

Comme c’est bien écrit ! Voilà la réaction habituelle devant une telle écriture ou au premier trimestre du CP.

C’est vrai que l’enfant s’est appliqué. Il s’est appliqué à reproduire les lettres qui lui ont été données en modèle. Il s’est appliqué à bien tracer son écriture. A bien la dessiner. Pourtant cette écriture comporte de nombreux défauts. On pourrait passer outre et dire “cela s’arrangera avec le temps”. Malheureusement c’est l’inverse qui va se produire. Les anomalies plus ou moins masquées par l’application vont bousculer l’écriture dès qu’il s’agira d’accélérer le rythme.

Je remercie chaleureusement l’enseignante qui m’a autorisée à utiliser cette écriture. Je vous laisse la regarder et réfléchir et je reviens vers vous dans un instant pour la commenter.

Je vais continuer en bleu foncé pour différencier les étapes de la lecture.

L’une des toute premières choses qui va retenir notre attention, c’est le manque d’assurance du trait : le trait n’est pas très assuré ; on le voit bien sur les grandes boucles et sur le cabossage des lettres rondes. Le geste n’est donc pas automatisé – des quantités d’anomalies vont nous le confirmer. On a déjà un indice dans la différence entre la qualité du trait des formes de 1ère unité (celles qui passent par en bas pour aller de la gauche vers la droite, c’est à dire la boucle, l’étrécie et le rond) et celle des formes de deuxième unité (celles qui passent par en haut pour aller de la gauche vers la droite, c’est à dire le rouleau, le pont et les jambagesjambage bouclé et jambage bâtonné). Cette différence nous dit qu’il réussit mieux ce qui est renforcement de la contrainte – il faut faire un effort plus grand pour monter que pour descendre – alors que la maîtrise du geste d’écriture fluidifie l’écriture.

Redis sans les parenthèses et en raccourci : le trait n’est pas assuré donc le geste graphique n’est pas maîtrisé.

Vous me direz peut-être alors pourquoi s’embêter avec tous ces détails puisqu’une courte phrase suffit ?

C’est que ces observations permettent de supposer d’emblée que l’enfant n’a pas de problème de motricité, chose impossible à dire si on se contente d’un rapide coup d’œil pour “remplir une case”. 

Mais nous n’en avons pas fini avec la maîtrise du geste. On observe une instabilité de l’axe des lettres : les grandes boucles (lettres b et l) sont légèrement renversées de même que le a, le e et le r. Le u est vertical ; le n et le o inclinés. Il y a donc une instabilité de l’axe des lettres. Et là, compte tenu de la prédominance des renversements, il convient de s’interroger sur l’origine du problème. Cette instabilité des axes vient-elle du modèle ou de l’absence de maîtrise du geste d’écriture ou des deux ?
N’oublions pas que la définition du geste d’écriture, concept que j’ai créé il y a plus de 20 ans, englobe tous les processus qui interfèrent dans l’acte d’écriture. (Vous la trouvez en survolant l’expression).

Un coup d’œil sur le modèle (que je ne montrerai pas) dit que l’anomalie ne vient pas de là : ses lettres sont bien verticales. Le suivi d’un modèle aux lettres renversées aurait pu être l’origine du renversement. Ce n’est donc pas le cas.

Reste la tenue et/ou le maniement du crayon. Trait mal assuré, instabilité des axes. Il s’agit là très vraisemblablement d’un défaut de tenue du crayon : elle n’est pas ferme. Sans doute l’enseignante a-t-elle bien appris à l’enfant que le crayon se tient entre la pulpe du pouce et la dernière articulation du majeur et que l’index se pose sur le crayon. (Dernière phalange disent certains par erreur). Pulpe du pouce, dernière articulation du majeur, c’est bon, mais cela ne suffit pas. Pour que la prise soit solide, il faut lui en donner les moyens. 

Il faut donc qu’un point du pouce et un point du majeur entrent en contact en même temps avec le stylo pour le tenir (le pincer dit-on plus souvent? On pourrait dire aussi le prendre en étau). Pour cela je propose de faire deux points sur les doigts de l’enfant : un sur la pulpe du pouce, presque vers son extrémité (et pas sur le milieu), un sur la dernière articulation du majeur. Le crayon viendra se loger là et son corps reposera dans la commissure entre la base du pouce et celle de l’index.

Mais cela ne suffit toujours pas. L’enfant peut très bien tenir son crayon de cette façon (ce qui est tout à fait possible en ce qui concerne l’enfant dont nous parlons) et pourtant ne pas le tenir fermement ce qui semble certain pour cet enfant-là. Pourquoi ?

Voici donc l’histoire du mouchoir. Pour faciliter le positionnement des doigts afin d’assurer une bonne efficacité de la tenue du crayon, je propose de mettre dans la main une boule de coton à démaquiller sur laquelle on n’appuiera pas. Automatiquement, l’annulaire et l’auriculaire vont se placer derrière le majeur et si vous faites cela et que vous essayez d’appuyer avec le pouce contre l’articulation du majeur vous sentirez une forte résistance des trois doigts solidarisés. En revanche, si vous repliez ces deux doigts dans le creux de la main pour y maintenir un mouchoir finement plié, le majeur est seul à tenter de résister à l’appui de l’index. Le crayon s’en trouve en position instable à chaque mouvement des doigts.  Avec la pratique le crayon glissera plus ou moins sur la phalange. C’est alors sans importance pourvu qu’il reste contre l’articulation.

Voilà donc terminée cette première partie de l’observation. Nous y avons appris que l’enfant ne semble pas avoir de problème personnel de motricité fine et que sa prise de crayon demande vraisemblablement à être revue ce qui stabiliserait son trait et l’axe de ses lettres. Cela semble sans doute peu mais c’est énorme pour le confort d’écriture, l’accès à la fluidité du geste, donc aussi la confiance en soi.

Attention les explications données ici concerne cette écriture-là. Pour d’autres enfants les problèmes peuvent être autres.

Pour plus de détail je vous renvoie à l’édition 2016 de mon livre Le geste d’écriture Éditions Hatier et à cette vidéo

Pour la suite de mon cadeau de Noël, je vous dis à cette fin d’après-midi ou à ce soir.


Eh bien voilà, nous sommes jeudi soir, chose promise, chose due.

Voici donc la suite de l’observation qui vise à mettre en évidence et à expliquer ce qui pèche dans cette écriture afin de vous aider à éviter que ces anomalies se reproduisent. Revoilà ci-dessus l’écriture pour faciliter le suivi.

Ce qui frappe également très vite, c’est que le mot n’a pas son unité. On voit des lettres scrupuleusement tracées et scrupuleusement “attachées” les unes aux autres mais, hormis le o, aucune n’appelle la suivante : l’enfant écrit en attaché il n’écrit pas en cursive, il conçoit le mot comme une suite de lettres attachées les unes aux autres.

Comme son nom l’indique, l’écriture cursive court sur le papier, le passage d’une lettre à l’autre y est imperceptible. (CF. Le geste d’écriture, édition 2016 chapitres 6 et 7).

Ici on voit nettement que l’enfant a écrit u puis a écrit l. On peut couper le mot aux ciseaux entre u et l.
Y a-t-il une soudure ? Autrement dit le crayon aurait-t-il été levé entre les deux puis le l aurait été soudé à la finale du u ? Peu importe dans le cas de cette écriture. Ce qui importe, c’est que les lettres sont tracées pour elles-mêmes et non recodées pour s’intégrer à leur environnement (cf. Le geste d’écriture chapitre 6). La même anomalie est présente entre a et n, puis entre e et r avec en plus une double malformation du r (mais nous reviendrons sur les formes elles-mêmes plus tard).

Nous voyons donc clairement que l’enfant n’anticipe pas l’écriture du mot. Il l’écrit lettre à lettre. Si le mot était perçu comme un tout et non comme une suite de lettres, la fin du u et le début du l fusionneraient ce qui nécessiterait un léger recodage des deux. De même la fin du a et le début du n mais avec un recodage plus important pour assurer la fluidité du geste.

Une autre anomalie de ductus entrave la fluidité : la formation des lettres a et g. Les ronds sont attaqués par le dessus donc impossible de fermer le rond par une petite étrécie pour assurer la continuité du mouvement dans l’écriture du a (cf.voir cette vidéo et Le geste d’écriture page 106 et 122). De même impossible de recoder le rond pour enchaîner sur le début du jambage dans la lettre g.

On voit donc avec cette analyse du ductus à quel point il est important de montrer aux enfants le processus de création des formes et le processus de formation des lettres. (Le tableau figure à la fin du cahier 1 CP Apprentissage Éditions Hatier. Vous pouvez aussi en afficher le poster. Il est disponible chez le même éditeur).

Comprendre que la formation des lettres s’adapte à leur environnement donne à l’enfant la liberté d’ajuster son geste donc d’anticiper pour que le mot ait son unité donc que l’écriture soit fluide. L’intégration précoce de mots dans l’apprentissage d’une lettre facilite cet ajustement

Je m’arrêterai là pour ce soir

Que reste-t-il à voir dans cette écriture ?  Eh  bien, ce que l’on a l’habitude de voir en premier : la forme.

La forme des lettres répond à une définition. C’est cette définition qui en fait la lisibilité.  Elle doit donc être respectée au moment de l’apprentissage afin qu’elle puisse progressivement se personnaliser de façon pertinente, c’est à dire en préservant la lisibilité du texte.
Nous allons commencer par la dernière lettre du mot, la lettre r.

Un r est formé d’une attaque de grande boucle (comme si on voulait écrire un l), d’un pont et d’un début d’étrécie  cf. explications ici  ou dans Le geste d’écriture page 108). Ici il forme une sorte de rectangle planté droit dans l’interligne et qui aurait perdu l’un de ses côtés.  Son attaque rigide et verticale impose un arrêt après le e alors qu’il devrait s’enchaîner avec aisance.  Il se poursuit par un plateau légèrement concave au lieu d’un pont ce qui provoque un angle en haut à droite.  L’ensemble de son tracé gêne la fluidité de l’écriture.

Je reviens maintenant tout au début du mot avec la lettre b dont  l’oeilleton renvoie la finale tout en bas presque sur la ligne de base.  Un œilleton est une façon de négocier le passage d’une forme à une autre. Il tend à renvoyer le tracé vers le bas. Ici il ne s’impose pas : la lettre qui suit n’impose pas que la finale du b descende. Il est tellement injustifié que, dans la copie suivante du même mot, l’enfant le fait totalement disparaître le boulanger devient le loulanger (voir illustration ci-dessous)

Je poursuivrai avec une remarque sur la lettre e. Le e a des allures de e apraxique, c’est à dire avec une cassure au début. En réalité il n’est pas apraxique, il faudrait pour cela une cassure juste au niveau de la boucle (ce qui existe sur le modèle) et c’est mieux ainsi, cela évite de bloquer le mouvement.  On y voit poindre une belle intelligence graphique qui se trouve confirmée par les autres e de la page : ils ne sont pas apraxiques non plus alors que ceux du modèle le sont.

Je terminerai avec la lettre o qui tend vers une forme ovoïde comme si l’écriture s’impatientait d’être bloquée dans l’imperfection de sa maîtrise.  Tout comme le e, cette déformation laisse augurer d’une écriture de bonne qualité si l’enfant est bien pris en main pour réduire les anomalies que nous venons de voir ensemble.     

Nous voilà presque arrivés au terme de l’essentiel de ce qui peut être dit des anomalies de l’écriture de ce mot. 

Presque, car je voudrais en effet revenir sur l’absence de fluidité du geste. Si nous comparons ce mot avec le mot qui le suit sur la ligne nous voyons que le “dos bien droit” recherché dans le premier entrave la fluidité. Lorsque l’enfant se laisse aller à un geste plus naturel qui arrondit un peu les grandes boucles, une certaine fluidité commence à apparaître. Cela aussi, c’est de bon augure. 

J’espère que vous avez pris plaisir à la lecture de ce “cadeau de Noël”.

Je vous souhaite, chers lecteurs et lectrices, une excellente fin d’année.

Par |2020-04-05T21:41:12+02:005 décembre 2019|Commentaires fermés sur 1er trimestre de CP. Est-ce bien ou mal écrit ?

Planning des formations et conférences – Année scolaire 2019 / 2020

Depuis de nombreuses années les formations et conférences se succèdent sur l’hexagone, outre mer et parfois même à l’étranger.
Voici le planning pour l’année scolaire 2019/2020.  Vous le verrez plus clairsemé qu’à l’accoutumée, c’est que j’ai décidé d’en réduire le rythme.

Pour des informations sur  l’heure et le lieu des conférences pédagogiques, merci de vous adresser à la circonscription concernée indiquée sur le planning.

Planning_2019-2020

 

Par |2020-02-03T19:17:06+01:0023 juillet 2019|Commentaires fermés sur Planning des formations et conférences – Année scolaire 2019 / 2020

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