le geste d’écriture

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Des questions sur l’enseignement trilingue

Des questions récurrentes m’ont été posées au sujet des classes trilingues (français/arabe/anglais) et tout particulièrement pour l’écriture arabe. En voici une liste. J’y répondrai aussitôt que possible après la conférence du 15 avril.

1- En maternelle à quel moment, entrer dans l’écrit en arabe?en anglais?

2- Quel est le degré d’exigence demandé en GS en écriture (harmonie des lettres, proportionnalité, taille…)?

3- Quel bagage linguistique nécessaire l’élève doit-il acquérir avant d’entrer dans l’écrit (les 3 langues)?

4- En cas de tonus inadapté, de maladresses (manipulation, graphomotricité..), quels outils mettre en place? Comment aider cet enfant à écrire en cursive ou du moins à entrer dans l’écrit?

5- En arabe : les activités de graphisme qui préparent à l’écriture, en quelle période les commencer en MS et GS?

6- Existent-ils des activités graphiques concernant uniquement l’arabe ou l’anglais qui peuvent être mis en place?

7- Si on peut entrer dans l’écrit en arabe dès la GS ou le CP, peut-on utiliser des lignes Seyes comme en français?

8- En GS, peut-on commencer l’entrainement à l’écriture de quelques jours de la semaine ou du mois en cours en suivant un modèle en pointillé, sur fiche plastifié par exemple? quel serait la taille idéale du modèle à proposer?

9 – comment bien cadrer l’écriture d’un élève? par une seule ligne, 2 lignes, mettre des interlignes?

10- quels supports à mettre en place pour préparer le geste graphique et dans quel ordre? (sable, pâte à modeler…) ?

11- L’entrée dans l’écrit signifie-t-elle entrée dans le geste graphique, ou entrée dans de la sémantique de l’écrit, dans l’encodage, dans la reconnaissance globale de mots ?

12- Comment justifier l’entrée précoce dans l’écrit dans le contexte linguistique de la diglossie des pays de langue arabe.

Par |2015-06-18T00:24:11+02:0013 avril 2015|0 commentaire

Conférences pédagogiques

Mes conférences pédagogiques (au minimum 100 personnes) seront désormais organisées directement en collaboration avec les Éditions Hatier.  Voir ici mon calendrier de conférences et formations pour l’année scolaire 2015/2016

Leur thème général est sans surprise : l’enseignement du geste d’écriture. Trois options se présentent. D’autres peuvent être envisagées à la demande.

1 –  Cycle 1 – Préparation à l’apprentissage et apprentissage de l’écriture en maternelle dès la TPS

A partir de la TPS mais quelle que soit la classe

  • Tenue et maniement du crayon
  •  Gestion de l’espace
  •  Préparation au geste de base

En plus pour les MS et GS

  • Le système de formation des lettres et leur enchaînement
  • L’accès au sens et le début de la réflexion autonome

2 – Cycle 2  – L’apprentissage de l’écriture en élémentaire

  • Tenue et maniement du crayon.
  • Respect du lignage : dimensions et tenue de ligne
  • Le système de formation des lettres et leur enchaînement.
  • Accès au sens et aide à la réflexion

3 –  Le geste d’écriture dans le cadre de la prévention de l’illettrisme

Les conditions des ateliers par petits groupes restent inchangées.  Ils se déroulent généralement sur 2 journées ou 3 journées. Le premier trimestre de l’année scolaire ils ont eu lieu à La Seyne sur Mer, Lunel, Orange, Saint-Denis de la Réunion, Saint-Paul de la Réunion, Strasbourg, Tourcoing .

Par |2019-02-21T21:32:28+01:004 avril 2015|9 Commentaires

L’échelle d’Ajuriaguerra

L’échelle dite d’Ajuriaguerra recense les  spécificités de l’écriture de l’enfant constatées à partir de l’observation de l’écriture de plusieurs centaines d’enfants d’écoles élémentaires.

Elle est construite sur la base d’une recherche menée par Hélène de Gobineau (et Roger Perron) sous la direction de … René Zazzo.

Les résultats ont été publiés en 1954 aux Editions Delachaux et Niestlé dans Génétique de l’écriture et étude de la personnalité – Essai de graphométrie. L’ouvrage concernait à la fois l’échelle A, échelle d’autonomie (appelée aussi parfois échelle des écritures d’adultes), l’échelle E dite des composantes enfantines,  et l’étude d’indices d’exnormalité. Ces échelles avaient été élaborées après examen et tri sélectif des items définis par les résultats de la recherche.

Suite au décès prématuré d’Hélène de Gobineau, les ”cahiers” (exercices d’observation) annoncés dans Génétique de l’écriture, n’ont jamais vu le jour.

L’échelle a été reprise et complétée par l’équipe d’Ajuriaguerra.  De nouvelles écritures d’enfants sont venu compléter le corpus. L’échelle a été réexaminée et ramenée à 30 items : 14 dits de forme, 16 dits de motricité.

Le rapprochement entre l’âge des enfants et la fréquence d’apparition des items a permis d’attribuer à chaque item un coefficient de pondération. Le score obtenu permettrait de connaître l’âge graphomoteur.

Actuellement cette échelle n’a plus aucune utilité en tant que telle. En revanche les items qui la composent gardent tout leur intérêt à la condition de savoir en diagnostiquer l’origine, ce que l’échelle elle-même ne dit pas. Cette échelle E n’est pas une échelle de dysgraphie et elle n’a pas été conçue comme telle.

Pour plus d’informations … 

 

 

Par |2019-02-21T21:26:01+01:0024 novembre 2014|0 commentaire

Accentuation des capitales

Question

Enseignante en MS je me pose cette question: “Faut-il mettre les accents et les points sur les lettres écrites en capitales d’imprimerie?” Auriez-vous également des modèles d’écriture des lettres écrites en capitales d’imprimerie? Merci beaucoup, vos réponses sont attendues également par mes collègues!!!

 Ma réponse

L’écriture renvoie au sens via la lecture. Si on n’est pas lecteur expert, c’est à dire si on n’a pas acquis l’habilité nécessaire pour accéder au sens au fil de la lecture, comment lire UN VEAU, DE L’EAU, UN PREAU, UN FLEAU sans l’aide des accents ? Comment lire les prénoms ANAÏS, ÉLOÏSE sans leur tréma si on ne les connait pas ?

L’accent est donc alors indispensable pour différencier EAU et ÉAU : il remplit son rôle de signe diacritique, c’est-à-dire signe qui sert à différencier. Ici il s’agit de différencier la relation au son pour accéder au sens. Il en va de même du tréma (MAIS/MAÏS).

Pour sa part, l’accent grave sur les lettres a et u n’en change pas le son : a/à, ou/où. En revanche il change le sens du mot. Il s’agit donc là encore d’un signe diacritique, son écriture est indispensable.

Il en va de même des accents circonflexes sur les lettres autres que E : ils ne changent pas le son mais ils changent le sens du mot, SUR/SÛR, MUR/MÛR… Leur présence est donc nécessaire

Les signes diacritiques (accents, trémas, cédilles) doivent donc être placés sur les capitales. C’est une question de lecture, d’orthographe d’usage et d’orthographe grammaticale.

En revanche, le point sur les i fait partie de l’écriture de la lettre minuscule. Sans point le i minuscules n’est plus un i. Ce n’est cependant pas un signe diacritique car il ne marque pas une différence entre un i qui n’aurait pas de point et un i complet. En conséquence, il n’y a pas lieu de placer un point sur le I capital.

Plus d’informations et exercices d’application pour cycle 3 dans « Une bonne écriture – Choix ou nécessité ? » Collection Questions d’enseignants Éditions Nathan, à paraître prochainement.

Formation des lettres capitales avec exercice d’écriture dont devinettes pour l’école maternelle et le début du CP dans  J’apprends à tracer les lettres capitales collection le petit Plus Éditions Belin

Les claviers ne comportent ni accents grave ni accent aigus sur les capitales mais on peut en mettre selon le code suivant : À Alt+ 0192, Â Alt+ 0194, Ç Alt+ 0199, È Alt+ 0200,  É Alt+ 0201, Ê Alt+ 0202, Ë Alt+ 0203, Î Alt+ 0206, Ï Alt+ 0207, Ô Alt+ 0212, Ù Alt+ 0217. Û Alt+ 0219, Ü Alt+ 0220.

 

Par |2020-03-23T11:03:06+01:006 septembre 2013|8 Commentaires

Progression du livre de lecture et utilisation du cahier d’écriture

Les questions sur le lien entre écriture et lecture sont récurrentes. En voici deux. J’y répondrai d’abord de façon générale (A), ensuite livre par livre en commençant par les deux livres dont il est question ci-dessous (B). Enfin, je répondrai aux autres détails des questions (C).

Questions

1) Je me permets de vous envoyer ce message, car je fais ma première rentrée dans quelques jours (je suis donc PES) et j’ai un CP/CE1. J’ai commandé vos fichiers d’écritures car j’en ai entendu beaucoup de bien, seulement voilà, l’écriture ne suit pas du tout la progression de mon manuel de lecture (Ratus) : est-ce que je peux dissocier l’écriture et la lecture ou est-ce qu’au CP il n’est pas préférable de faire des va-et-vient entre encodage et décodage?
Et si je modifie la progression de vos cahiers d’écriture, il me semble que c’est leur enlever leur intérêt.

D’autre part, peut-être sont-ce des questions stupides, mais avec ces cahiers, il s’agit de n’écrire que ce que l’on sait écrire, est-ce que ça veut dire que je ne dois pas faire écrire à mes élèves leur prénom ou la date dans le cahier du jour ?

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2) J’ai une classe de cp/ce1 avec 6cp. C’est ma première année avec des cp. J’ai acheté « Le geste d’écriture » et les cahiers d’écriture de cp. J’ai lu sur votre site et sur le forum edp que vous recommandiez d’abord d’apprendre et de revoir toutes les lettres cursives (cahier d’apprentissage 1) jusqu’à la Toussaint puis de passer au cahier de perfectionnement (cahier 2).

Je souhaite suivre votre méthode d’enseignement de l’écriture. Je me pose évidemment la question de l’articulation entre l’apprentissage de la lecture et celui de l’écriture. (En lien avec la progression phonologique de mon manuel de lecture)

La progression phonologique de mon manuel de lecture « A l’école des albums » est la suivante (pour les périodes 1 et 2)

Sons / graphèmes

Période 1 : a – i , y – o – r – é – p – au – es [é] – on , om – c, qu – l – u – d – eau

Période 2 : oi – f – s ss ç – ou – e – er – b – ê,ai – an, en, em – j,g – n – v – z , s – c – ez – è

Je dois trouver une progression adaptée à ma méthode de lecture pour éviter que les enfants fassent uniquement le « dessin des lettres » en suivant les différentes lettres et digraphes telles qu’ils sont proposés dans cette dernière.

Je me pose trois questions :

1) Comment faire pour suivre la logique de mise en place du geste graphique (de votre méthode) tout en tenant compte de mon manuel de lecture et de sa progression ? (et ceci sans dénaturer votre méthode !)

2) Si l’enfant sait écrire toutes les lettres avant la Toussaint, forcément les élèves auront appris à écrire ces lettres (et certains mots les contenant) avant l’étude du son correspondant dans le manuel.

L’enfant risque donc d’écrire ce qu’il ne sait pas encore lire. Comment faire ? La solution est-elle de considérer, lorsque cela est impossible de faire autrement, que la leçon d’écriture tient le rôle d’une première présentation de la lettre et du son qu’elle fait, préliminaire à la leçon de lecture qui viendra plus tard ?

3) Et si cette solution est valable, ne risque-t-elle pas non plus de séparer la méthode de lecture de la méthode d’écriture ? Et donc de ne pas articuler les deux méthodes.

Ma réponse :

A ) Réponse générale

A l’entrée au CP les enfants sont familiarisés avec les lettres de l’alphabet. Lecture et écriture peuvent être dissociées. On peut choisir aussi de ne pas dissocier la progression de la lecture et de l’écriture tout en suivant les deux méthodes en même temps. En effet, suivre la méthode d’écriture n’impose pas de changer la méthode de lecture.

Dans les deux cas, l’apprentissage de la lecture commencera par une prise de contact avec le livre quelle que soit la méthode. On profitera de cette période pour faire un rappel de la tenue du stylo et une prise de contact avec le cahier. Les pages 5 et 6 sont consacrées à cette prise de contact.

Vous aurez lu auparavant les pages 2 et 3 de présentation du cahier et de suggestions et consignes afin d’en optimiser votre utilisation. Vous y aurez vu que les exercices sont à doser en fonction des besoins et des possibilités de enfants.

Dans le même temps, vous ferez la séance ‘’écrire c’est facile’’. Dont voici le tableau des formes.

Pour cela, vous aurez repéré dans le livre de lecture à quelle page interviennent les lettres qui utilisent des formes de 2ème unité (rouleau – que certains considéraient jusqu’ici  comme une ‘’boucle à l’envers’’ – , pont, jambages bâtonnés ou jambages bouclés). Jusqu’il y a peu, entraînée par les habitudes professionnelles,  je considérais le pont comme la forme de base de 2ème unité. L’étude du système et des relations intrasystémiques poursuivie après ma thèse m’a montré que c’était là une erreur : les deux formes de bases ont obligatoirement les deux mêmes attributs, attaque à gauche et  arrondi. Le pont ne possède pas ce dernier attribut puisqu’on peut le continuer tout droit indéfiniment. C’est le cas, en revanche, du rouleau – qui servira à former s, x, z).

Ensuite, vous aurez regardé où se trouve la 1ère lettre ronde.

Selon le niveau des enfants et selon le livre que vous utilisez vous arrêterez votre séance à la fin de la 1ère unité ou avant le rond, sauf si une lettre de 2ème unité* se trouve dans les toute premières pages (*j’appellerai ainsi les lettres qui utilisent une 2ème unité sachant que la 1ère unité est présente dans toutes les lettres).

Si vous utilisez le cahier dans l’ordre de ses pages, vous commencerez l’écriture à proprement parler soit en même temps que la lecture, soit un peu avant, soit un peu après. Répondez bien aux questions des enfants sur ce qu’ils ont écrit. Au besoin suscitez discrètement leurs questions : ils doivent impérativement comprendre que l’écriture fait sens.

Des exercices concernent l’enchaînement des lettres, cela ne fait pas sens, bien sûr, mais c’est un exercice d’acquisition d’une écriture fluide. D’autres concernent des mots et très rapidement des phrases. Faites mettre les mots isolés dans des phrases afin que l’enfant accède au sens. D’autres exercices concernent les mots outils. Leur utilité n’est plus à démontrer.

Si vous associez écriture et lecture repérez dans le cahier les exercices qui peuvent être faits pour que l’enfant n’écrive que ce qu’il a appris à écrire. Progressivement le cahier se remplira mais ce sera dans le désordre (ce qui somme toute, importe peu).

A très vite pour des exemples complets de liaison entre méthode Dumont et manuels de lecture.

 

Progression lecture et progression écriture – Ratus

Par |2020-03-23T11:03:28+01:001 septembre 2013|2 Commentaires

Ne pas confondre formes et lettres

Cet article me semblait inutile car tout enseignant sait bien ce qu’est une lettre.

Mettant en avant une formation récente à l’enseignement de l’écriture qu’elle a donnée , on peut lire sur le site d’une non enseignante “la lettre e est la forme de base de l’écriture”.

Si la lettre e n’est composée que d’une seule forme (la boucle) elle ne peut pas être réduite à une forme. Confondre forme et lettre relève de la même ignorance que confondre chiffre et nombre. L’une sert à composer l’autre mais l’une ne se résout pas à l’autre. Cette confusion peut être une gêne pour la perception de la relation graphophonologique par le jeune enfant. La compréhension de l’acte d’écriture, et plus précisément de ce que j’appelle le geste d’écriture, implique chez l’enseignant la compréhension de ce qu’est le langage et la compréhension de ce qu’est la lecture.

Lorsque j’ai crée le concept de forme de base en 1993 puis, plus tard, de proche en proche j’ai conceptualisé le système d’écriture, j’ai voulu fournir aux enseignants des outils pour comprendre et enseigner l’écriture.

Une “forme de base” est à la base de quelque chose et non un simple élément juxtaposable. Elle suppose donc des “produits dérivés”. L’écriture se compose donc de formes de base et de leurs dérivées.

Les formes de base sont les concrétisations des deux unités de mouvement. La boucle est la forme de base de 1ère unité. Le rouleau est la forme de base de 2ème unité (2ème car, n’existant seul dans aucun lettre, il a besoin de la 1ère unité pour exister)

Il existe donc deux formes de base : la boucle et le rouleau. Celles-ci ont deux attributs : un lieu d’attaque et un degré d’arrondi. En changeant l’un des deux attributs on obtient deux dérivées : l’étrécie et le rond pour la boucle, le pont et le jambage pour le rouleau.
Les premières dérivées sont obtenues en changeant le degré d’arrondi ; les deuxième en changeant le lieu d’attaque. En changeant le degré d’arrondi du jambage, on obtient une dérivée secondaire : le jambage bâtonné.

Pour aller plus loin … 

 

Par |2019-02-21T20:58:20+01:0013 avril 2013|0 commentaire

J’apprends à bien tenir mon crayon

Comment apprendre à un enfant à tenir un crayon ?

Mais tout d’abord, comment tient-on un crayon ? Entre le pouce et l’index dit-on habituellement. Ce n’est pas sûr…

Avec le Petit Plus J’apprends à bien tenir mon crayon, vous apprendrez à votre enfant à pincer le stylo entre la pulpe du pouce et le côté de la dernière articulation du majeur ; l’index vient se placer dessus pour le guider. Essayez, vous verrez que la prise est plus solide que pouce/index.

Savoir tenir le crayon ne suffit pas. Il faut aussi apprendre à le manier. Le Petit Plus vous guidera pour l’apprendre à votre enfant que vous conduirez aussi du maniement du crayon jusqu’à l’écriture.

Pour apprendre à tenir le crayon

Pour apprendre à tenir le crayon

Les dernières pages montrent comment en sachant faire tourner ses doigts on en vient à savoir écrire.

Par |2019-02-20T20:41:35+01:001 septembre 2012|0 commentaire

Qu’est-ce que la modélisation?

Que nous dit le langage ?

Le langage organise le monde afin que des communications puissent s’établir entre les individus. Pour une organisation optimum, d’une part il est important d’interroger le langage pour bien savoir de quoi il s’agit, d’autre part, une fois le langage interrogé, il est important que la terminologie soit claire et structurée pour s’y retrouver soi-même et se faire comprendre.

La question de fond est donc : Qu’est-ce que l’écriture ? Qu’est-ce que l’acte d’écriture ?

S’interroger sur ce qu’est fondamentalement l’acte d’écriture me semble donc la condition sine qua non d’une réflexion approfondie sur son enseignement. Je ne parle pas de la syntaxe ni du lexique mais du geste d’écriture.

Si l’on considère :

–  que l’écriture est une trace,

–  que pour que cette trace soit visible elle nécessite obligatoirement un support,

–   que sa production sur le support nécessite un geste,

–  que cette trace a une destination, celle de consigner une pensée à l’attention d’autrui ou de soi-même,

–   que pour que cette pensée remplisse son office elle doit être comprise par le destinataire,

alors on peut dire que « l’écriture est le produit d’un geste qui gère l’espace pour créer et déposer sur un support des formes codifiées non symboliques dont l’agencement en lettres puis en mots constitutifs de phrases ou isolés permettra au lecteur qui connaît le code de saisir le sens de l’écrit. » Le geste d’écriture Éditions Hatier, collection Hatier pédagogie, Paris, 2ème édition 2006, page 13.

La présence du lecteur dans cette définition attire l’attention sur une dimension spécifique de l’écriture parmi les activités graphiques, à savoir son statut de langage. Ayant pour fonction d’organiser le monde (au sens de “dire le monde”), le langage est utilisé pour communiquer. L’importance culturelle capitale de la communication tant sur le plan des relations sociales que de l’expression de soi implique donc que l’objectif de l’apprentissage de l’écriture ne fasse en aucun cas l’économie de cette dimension.

L’acte d’écriture inclut donc en amont la préhension, la tenue et le maniement de l’outil scripteur et en aval la production de sens. C’est ainsi que je peux préciser l’apprentissage de l’écriture : Apprendre à écrire c’est apprendre à communiquer au moyen d’un geste qui gère l’espace pour laisser sur un support une trace codifiée non symbolique formant des lettres constitutives de mots inscrits dans des phrases ou isolés dont le sens pourra être compris directement par le lecteur qui connaît le code.

Il s’ensuit une démarche particulière à l’apprentissage de l’écriture – par opposition au dessin ou au graphisme : l’acte d’écriture a pour finalité de produire du sens ce qui implique obligatoirement la réflexion.

Cette nécessité de la réflexion du scripteur pour qu’il y ait écriture aurait pu échapper sans une interrogation linguistique sur le procès d’écriture qui m’a conduite à proposer la définition ci-dessus de l’écriture et de son apprentissage.

A partir de là on comprendra aisément que la modélisation de l’apprentissage de l’écriture est bordée en aval par l’acte d’écriture lui-même. Elle comprend, menées en parallèle, toutes les actions qui convergeront vers elle et elle s’arrête au moment où l’écriture apparaît puisqu’alors elle est aboutie.

Elle nécessite qu’on prenne en compte le geste à faire  pour créer des formes adaptées, l’espace investi par ce geste et l’espace sur lequel se déposeront les formes.

L’encodage, dans la mémoire procédurale, du geste à faire pour créer les formes se double d’un entraînement des organes scripteurs indispensable à la fluidité du geste. D’où la nécessité d’apprendre à tenir et à manier le crayon.

L’apprentissage de l’écriture ne saurait donc se passer ni de “l’apprentissage de ce qu’il faut faire pour, ensuite, apprendre à écrire correctement” ni de la perception de la dimension sémantique de l’écriture.  Toutefois, si le tableau ci-dessous n’élude pas le premier (cf. comment apprendre à tenir un crayon si on n’arrive pas à plier son pouce et qu’on attrape tout en pliant la pouce vers l’intérieur ?), il ne peut toutefois pas prendre en compte la deuxième car il ne concerne que la construction de la réalisation de la trace. Cependant il est nécessaire que cette trace soit réussie pour qu’elle autorise directement l’accès à la fonction sémantique de l’écriture.

C’est cette nécessité que j’ai voulu souligner en inscrivant dans la finalité son objectif d’autoriser directement l’accès à la fonction sémantique de l’écriture.

Tronquer le tableau de sa mise en place des compétences de base, comme j’ai eu l’occasion de le voir, supprime tous les apprentissages premiers qui servent à construire correctement les suivants. Limiter l’apprentissage de l’écriture à la reproduction d’un modèle  respecte certes le contenu du tableau mais pas l’esprit de la méthode que je propose car elle inclut l’indispensable réflexion qui, dès les premiers écrits, donne sens à l’écrit dans l’esprit de celui qui écrit.

La modélisation de l’apprentissage de l’écriture, autrement dit la description schématique des processus de l’apprentissage de l’écriture, se présente ainsi  (que soit remercié ici Michel Fayol de qui j’ai appris, au cours d’une conférence en 2002, comment présenter sous forme de tableau la modélisation que j’avais conçue depuis des années) :

MODÉLISATION DE L’APPRENTISSAGE DE L’ÉCRITURE

Modelisation

A voir aussi la vidéo ici

Par |2021-04-17T02:44:08+02:0019 juillet 2012|0 commentaire

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