Utiliser sa main gauche pour écrire ne signifie pas qu’on soit gaucher. On peut utiliser sa main gauche parce qu’on veut faire comme quelqu’un qu’on aime ou qu’on admire (c’est le mimétisme) ou parce qu’on veut être comme lui (c’est ce qu’on appelle l’identification).
Certains enfants utilisent leur main gauche en croyant faire comme le droitier qui est assis en face d’eux. C’est ce qu’on nomme l’effet miroir. Une fois qu’on a l’habitude d’écrire de la main gauche, cette main est entraînée à écrire. Si on change de main parce qu’on est droitier, les débuts seront moins réussis de la main droite que de la main gauche ; c’est normal. Avec la rééducation graphique ce sera vite l’inverse.
Il est fréquent que dans un couple de jumeaux l’un soit droitier, l’autre gaucher. Si chez deux jumeaux de la même latéralité, l’un écrit bien l’autre écrit mal, il est possible que celui qui écrit mal ne le fasse pas de la main qui lui convienne, y compris s’il s’agit de vrais jumeaux. Sa latéralité est donc vérifier.
Cette question en soulève une autre : celle du changement de main scriptrice . Mon enfant a été testé pour sa latéralité : il est droitier mais il écrit de la main gauche. m’écrit une maman. Il a 10 ans. N’est-il pas trop tard pour qu’il apprenne à écrire de la main droite ?
L’écriture est commandée par le cerveau. Ce n’est donc pas un réapprentissage total de l’écriture. Il s’agira juste de lui apprendre à faire bouger ses doigts correctement et à déplacer son bras pour écrire avec souplesse. Il ne s’agit pas de faire « de la gymnastique des doigts ». Ça ne lui apprendrait pas à tenir et manier le crayon.
Les exercices sont spécifiques et doivent être guidés par le rééducateur/la rééducatrice afin de correspondre exactement à l’objectif général mais aussi aux besoins et aux possibilités de l’enfant. Bien sûr, il/elle en profitera pour améliorer aussi l’ensemble de son écriture si nécessaire. C’est l’affaire de 5 à 6 séances maximum.
Voir son enfant taper dans un ballon du pied gauche incite à le dire gaucher. Certes, mais gaucher du pied. Pas forcément de la main. S’il hésite entre écrire de la main gauche et écrire de la main droite, ce n’est pas la latéralité du pied qu nous guidera. C’est celle de sa main qu’il faut vérifier.
On peut, en effet, être gaucher du pied et droitier de la main ou inversement. Même chose pour l’œil. Une méthode pour vérifier la latéralité de l’œil : Fixez un objet au bout d’un crayon. Faites-le tenir par l’enfant bras tendu et demandez-lui de viser un objet fixé au mur. Passez derrière lui et bouchez-lui un œil. Enlevez votre main et bouchez-lui l’autre œil. Sa réaction spontanée vous dira de suite quel est l’œil directeur. Essayez, vous comprendrez (Comme son nom l’indique, l’œil directeur est celui “qui dirige”. Lorsque l’enfant vise avec son œil directeur, il ne se passe rien puisqu’il voit comme avec les deux yeux ouverts. Lorsqu’il vise avec l’autre œil l’enfant a l’impression que l’objet a brusquement bougé puisque l’œil directeur a été neutralisé – donc,, disons pour simplifier, puisque “l’oeil qui regarde n’est plus dirigé par l’autre”) .