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Dialogue sur la montée des difficultés d’écriture

Question : Je me permets de vous faire part d’un échange avec ma collègue de CM2 proche de la retraite qui me faisait remarquer ce matin que sur ces 30 élèves, seuls, environ 5, écrivent correctement. Elle s’inquiétait fortement de cette tendance grandissante.

Etant maître E sur 4 écoles je constate cet état de fait qui selon moi vient non seulement d’un manque en maternelle et aussi d’une baisse importante de l’exigence de façon plus générale ; notamment des parents.

M’appuyant sur vos ouvrages, n’étant pas spécialiste en didactique de l’écriture, je m’aperçois qu’il est difficile de changer des habitudes qui avant tout partent des volontés. Je continue à croire aussi que ce changement doit aussi se faire en partenariat important avec les parents.

Je souhaiterais ainsi avoir votre avis concernant des remédiations au niveau du cycle 2 (CP, CE1), cycle 3 qui apparaissent, pour moi, peu fructueuses si elles n’impliquent pas plusieurs acteurs. Le fait est aussi que je peux voir, au mieux, les élèves au maximum 2 fois 40 mn dans la semaine (avec des jours d’intervalle). Le changement doit-il impliquer une aide massée ?

Ma réponse :

L’accroissement des difficultés d’écriture et, pour une part, des difficultés générales des enfants face à leur scolarité est une conséquence logique d’un ensemble de paramètres dont vous évoquez quelques aspects. Votre position de maître E vous a fait percevoir l’étendue du problème et réfléchir aux causes possibles.

Vous évoquez le manque en maternelle. Ce pourrait être effectivement une raison. Toutefois : à l’époque où l’école maternelle n’était pas généralisée, les enfants apprenaient à écrire en CP. Apprendre aux enfants à écrire est d’ailleurs l’une des vocations du CP. On ne peut donc pas évoquer le manque d’enseignement de l’écriture, dans la mesure où manque signifie « absence de ».

On constate aussi que les enfants qui avaient fréquenté les écoles maternelles du passé n’avaient pas particulièrement de problème d’écriture.

Vous évoquez aussi une baisse de l’exigence de façon plus générale. Vous avez raison. A mon avis, cette baisse de l’exigence repose sur un ensemble de confusions : écrire est devenu « produire de l’écrit ». L’écriture en tant que trace disparaît du projet et la qualité de la réflexion est estompée par la nécessité de produire. Je pourrais développer ici un long plaidoyer en faveur de l’acte d’écriture (qualité de la trace et qualité de la réflexion qui la motive).

S’est installée une confusion entre graphisme (trace non codifiée) et écriture (trace socialement codifiée donc se référant à un métalangage) et entre encodage procédural (encodage des automatismes) et encodage sémantique (encodage de la description de la trajectoire ou des tracés).

Cette confusion parle d’elle-même :

–       D’un côté (métalangage + encodage procédural) l’enfant a encodé un geste qui se met automatiquement en place pour créer des formes dont il a appris le fonctionnement du système. Exemple écriture du mot «lu» l’enfant de maternelle voit une grande boucle dont il sait qu’elle forme la lettre l et il la trace automatiquement, sur cette grande boucle s’enchaînent deux petites étrécies dont il a appris qu’elles forment la lettre u et il les trace automatiquement ; avec un peu d’habileté ses yeux voient « lu » et son esprit se dit « lu ».

–       de l’autre (graphisme et encodage sémantique par le biais de la verbalisation) le même enfant dans le même exemple voit un tracé dont il se dit qu’il démarre sur la ligne qu’il monte en courbe vers la droite jusqu’au 1er interligne, qu’il tourne en haut vers la gauche. Il doit ensuite penser à redescendre jusqu’à la ligne et à tourner pour remonter droit jusqu’au 1er interligne puis redescendre juste sur le trait etc.

Dans le 2ème cas d’une part il faudra bien des répétitions, donc bien du temps à l’enfant pour qu’il automatise son geste, d’autre part il ne peut pas avoir l’esprit libre pour percevoir la relation graphophonologique qui lui donnera la clé de l’accès au sens de ce qu’il écrit.

Par ailleurs, il semblerait que, au fil du temps, l’adulte ait peu à peu calqué les exigences posées à l’enfant sur les variations constatées dans l’écriture de l’adulte qui en maîtrise la technique. Sous le prétexte que l’adulte n’avait pas une écriture parfaitement calligraphiée on a accepté chez l’enfant des inégalités de toute sorte qui n’ont rien à voir avce les inégalités portées par le rythme de l’écriture fluide de l’adulte.

 

Vous évoquez plus précisément une baisse de l’exigence des parents. Personnellement, les parents que j’ai côtoyés étaient plutôt exigeants. C’est normal puisqu’ils me conduisaient les enfants en rééducation. En revanche, j’ai eu l’occasion d’entendre des parents et des enseignants – et même des personnes qui prétendent faire de la rééducation d’écriture – dire que la tenue du crayon n’avait pas d’importance. C’est ne pas vouloir se rendre compte d’une réalité parfaitement tangible : des positions et maniements du stylo inadaptés créent des tensions dans les doigts ou le bras, parfois même jusque dans l’épaule. Si on écrit beaucoup ainsi on risque non seulement de souffrir mais encore de se trouver bloqué par une crampe de l’écrivain.

 

M’appuyant sur vos ouvrages, n’étant pas spécialiste en didactique de l’écriture, je m’aperçois qu’il est difficile de changer des habitudes qui avant tout partent des volontés. Je continue à croire aussi que ce changement doit aussi se faire en partenariat important avec les parents, dites-vous.

Effectivement, les habitudes sont difficiles à changer. Ceci dit, si on donne aux enseignants de bons outils, c’est-à-dire de bonnes instructions, il n’y a pas de raison pour qu’ils n’adhèrent pas.

 

Pour répondre à votre interrogation : « Je souhaiterais ainsi avoir votre avis concernant des remédiations au niveau du cycle 2 (CP, CE1), cycle 3 qui apparaissent, pour moi, peu fructueuses si elles n’impliquent pas plusieurs acteurs. » je dirais que sauf si – quel qu’en soit le motif – l’enfant ne fait pas le travail demandé, une rééducation mené par un rééducateur compétent ne sollicite pas plus les parents et les enseignants que pour une bienveillante attention.

 

Le fait est aussi que je peux voir, au mieux, les élèves au maximum 2 fois 40 mn dans la semaine (avec des jours d’intervalle). Le changement doit-il impliquer une aide massée ? En ce qui vous concerne, vous maîtres E, vous pouvez apporter une aide dans le cadre de difficultés bénignes d’écriture. Si vous le souhaitez vous pouvez utiliser les cahiers que j’ai créés pour cela chez Hatier :  le cahier 2 de CP-CE1 – Perfectionnement, et, pour aller un peu plus loin et pour englober également la copie, le cahier Remédiation. Votre compétence à guider les enfants et un petit travail quotidien entre les séances devraient permettre une bonne amélioration.

En revanche, il est préférable que les cas plus lourds soient dirigés vers des professionnels spécialement formés à la rééducation de l’écriture.

Par |2019-02-20T16:41:25+01:0016 octobre 2012|0 commentaire

Obliques des M et N

Question : En lisant votre livre, j’ai trouvé des réponses à tout un tas de difficultés rencontrées par mes élèves. Après des alignements en salle de jeux, puis sur la table, etc, je les ai vus coller des étiquettes horizontalement sans repères et sans aide, même si mes réalisations ne sont pas aussi jolies que le calendrier mis au début du site ! Merci pour votre travail. Nous rencontrons des difficultés dans l’écriture des majuscules d’imprimerie pour obtenir que les obliques des N et M par ex soient vraiment obliques. Nous avons essayé l’observation des enfants descendant sur le toboggan : est-ce une solution ? Y en a t-il d’autres ? Merci de votre réponse.

Ma réponse : Vous soulevez-là une question fort intéressante qui me sera l’occasion de repréciser le rôle du contrôle visuel et ce  qui relève de l’encodage procédural.

La place de l’enseignement des capitales dans Le geste d’écriture en montre les bases de l’apprentissage : il se place juste après la gestion statique de l’espace graphique qui fait place à l’apprentissage de la tenue et du maniement du stylo ( pages 75 /76 de la nouvelle mouture – août 2012) .

La gestion statique sert au contrôle visuel des contingences spatiales de l’écriture dont vous avez souligné la réussite mais les premières traces graphiques celles laissées par l’apprentissage de la tenue et du maniement du crayon. Ce sont des verticales. leur rectitude est due au bon déplacement des doigts. De la même façon, les obliques sont obtenues par le mouvement des doigts.

Autrement dit, ce ne sont pas des référents visuels qui guident l’enfant dans l’apprentissage* des formes mais un encodage procédural. Je vous suggère donc de leur faire faire la “course aux zigzags ” – que vous avez dû voir dans le livre et le cahier . Ils la font les yeux ouverts, les yeux fermés d’un geste vif. Jamais au ralenti et surtout jamais en verbalisant.

Ensuite vous montrez au tableau un aménagement de cette “course aux zigzags” en dépliant bien droit les doigts  au début et en les repliant bien droit à la fin pour faire le M. Vous ne ralentissez pas trop votre geste et vous leur proposez de le faire en fermant les yeux pour commencer. Quand ils sauront écrire M, l’accès à N devrait être facile.

* Une fois les formes de base et leurs dérivées connues, elles sont les référents visuels qui servent à analyser les lettres pour bien les écrire. Elles constituent le métalangage indispensable pour bien voir les lettres.

Donnez-nous des nouvelles.

 

Par |2019-02-21T20:31:06+01:0030 septembre 2012|0 commentaire

L’école maternelle de demain

Le lecteur trouvera en lien la synthèse d’une formation que j’ai donnée en 2008 aux formateurs des enseignants de maternelle et d’élémentaire de l’académie de Reims (Inspecteurs, Inspectrices, Conseillers et Conseillères pédagogiques, maître formateurs et formatrices).

L’essentiel de la méthode reste valable mais j’ai revu depuis l’organisation des formes. Je peux dire actuellement qu’elles se répartissent en deux unités lesquelles ont pour forme de base la boucle et (suite…)

Par |2021-11-26T15:30:33+01:002 septembre 2012|0 commentaire

J’apprends à bien tenir mon crayon

Comment apprendre à un enfant à tenir un crayon ?

Mais tout d’abord, comment tient-on un crayon ? Entre le pouce et l’index dit-on habituellement. Ce n’est pas sûr…

Avec le Petit Plus J’apprends à bien tenir mon crayon, vous apprendrez à votre enfant à pincer le stylo entre la pulpe du pouce et le côté de la dernière articulation du majeur ; l’index vient se placer dessus pour le guider. Essayez, vous verrez que la prise est plus solide que pouce/index.

Savoir tenir le crayon ne suffit pas. Il faut aussi apprendre à le manier. Le Petit Plus vous guidera pour l’apprendre à votre enfant que vous conduirez aussi du maniement du crayon jusqu’à l’écriture.

Pour apprendre à tenir le crayon

Pour apprendre à tenir le crayon

Les dernières pages montrent comment en sachant faire tourner ses doigts on en vient à savoir écrire.

Par |2019-02-20T20:41:35+01:001 septembre 2012|0 commentaire

Cahier 3 CP/CE1 – Les majuscules

Vers la fin du CP ou en CE1 il est temps de passer aux majuscules. Les majuscules cursives sont ornées d’enroulements. Très vite, dès le collège, on les abandonne pour des modèles plus simples. Le cahier 3 Les majuscules tente de concilier les deux en réduisant les boucles sans pour autant les supprimer.

A ce stade, l’enfant a acquis des habiletés grâces auxquelles il apprendra plus vite à voir puis reproduire les majuscules.  Pour aider à en voir les détails, chaque lettre est décrite. Comme pour les minuscules on y “attrape le geste” en repassant vivement plusieurs fois de suite sur les modèles.

Cependant, ce cahier n’est pas un simple entraînement à la forme des lettres ; c’est aussi un cahier d’exercices. Chaque page propose aussi des phrases sans majuscules. Lorsqu’ils les recopie, l’enfant place les majuscules là où elles doivent être.

 

Par |2019-02-21T20:22:12+01:001 septembre 2012|0 commentaire

Cahier de perfectionnement – CP/CE1

Une fois toutes les lettres apprises, il peut être intéressant de revenir sur certains détails difficiles.

C’est l’objectif du cahier 2, Perfectionnement.

Ce cahier reprend les spécificités des lettres en les groupant par caractéristiques : les zones occupées, la nécessité ou non de s’arrêter avant ou après etc. Il reprend un à un les enchaînements difficiles, ceux qui le sont modérément, comme “se”, ceux qui le sont plus nettement, comme “ve”, jusqu’à ceux qui sont la hantise des apprentis scripteurs, à savoir “br” et “vr”.

 

xxx

Par |2019-02-21T20:09:50+01:001 septembre 2012|0 commentaire

Premier cahier de CP

Le premier cahier de CP est destiné à tous les enfants.

Ceux qui ont suivi la méthode en maternelle y trouveront des révisions sécurisantes

Ceux qui ne l’ont pas suivi y découvriront l’écriture de toutes les lettres, leur agencement les unes par rapport aux autres, des mots outils et la mise en situation des lettres dans des mots puis des phrases.

Les frises de bas de page consolident le repérage du lignage fait en début de cahier. Les chiffres sont placés en fin de cahier pour être traités à tout moment.

Grâce aux exercices proposés en début de page, l’enfant apprend la forme des lettres en utilisant un métalangage simple pour l’analyser (exercice 1), puis assouplit son geste en repassant vivement la lettre (exercice 2).

S’il n’a pas appris le métalangage en maternelle, l’enseignant le sécurisera en lui montrant, pour commencer, que l’écriture ne comporte que deux unités  (cf. Le geste d’écriture Cycle 1 – Cycle 2 Édition 2012) donc deux formes de base et que le reste ne consiste qu’en des dérivations par rapport à ces deux formes. Il l’invitera à les reproduire sur une feuille, puis, sans se montrer rigoriste,  à reproduire les cinq autres formes.

Fidèle aux principes qui guident la méthode, le cahier ne présente qu’une seule nouvelle difficulté à la fois.

Par |2019-02-21T20:06:01+01:001 septembre 2012|0 commentaire

Troisième cahier de maternelle

Avec le cahier 2, l’enfant a appris les lettres les plus simples e, l, i, u, t, c, o, a, d, n, m et p et les a mises en mots et en phrases. Le cahier 3 L’écriture courante, le fait réviser et progresser jusqu’à l’ensemble de l’alphabet.

Le cahier 3 présente toutes les lettres de l’alphabet : étude de la lettre en pages de gauche, mise en situation dans du texte en pages de droite. Deux pages en fin de cahier sont consacrées aux chiffres. Elles seront utilisées sans périodicité prédéfinie.

Il commence par des révisions :

– révisions de la tenue et du maniement du crayon,

– révisions de la perception de l’espace et du geste,

– révisions des premières lettres .

Le geste formateur des lettres est réinvesti. Les lettres connues y sont confrontées les unes aux autres afin que l’enfant en ré-analyse la forme en fonction des formes de base et dérivées qu’il a déjà apprises. L’automatisme du geste graphique en est renforcé puisque, au vu de la forme, l’enfant peut ainsi convoquer immédiatement le bon geste.

L’automatisme de la production des formes de base et dérivées, donc des lettres, libère l’esprit pour que l’enfant puisse oraliser afin de penser au fur et à mesure ce qu’il écrit aidé en cela, bien sûr, par la préparation collective de l’écriture des phrases .

L’accès aux lettres plus complexes devient facile puisqu’elles agencent les formes déjà connues (la boucle, l’étrécie, le rond, le pont et le jambage bâtonné) ou introduisent les nouvelles formes dont le nombre se limite à deux (le pont refermé et le jambage bouclé) . Ces nouvelles formes étant des dérivées (dérivées du pont) leur apprentissage est aisé lorsque les enfants en sont à ce stade.

Par |2019-02-20T20:38:49+01:001 septembre 2012|0 commentaire

Deuxième cahier de maternelle

Une fois acquises les compétences nécessaires pour apprendre à écrire (gestion statique de l’espace graphique, formation de la 1ère forme de base), l’apprentissage de l’écriture en lui-même peut commencer.

C’est l’objet du cahier 2 de maternelle.

Avec le cahier 2, non seulement l’enfant apprendra à écrire, mais il apprendra aussi qu’il faut réfléchir avant d’écrire.

Les activités préparatoires suggérées concernent donc non seulement l’écriture de la nouvelle lettre mais aussi son usage dans des mots et des phrases de façon produire un écrit qui ait du sens.

N’apportant qu’une seule nouvelle difficulté à la fois, la progression conduit peu à peu l’enfant à percevoir intuitivement l’existence de la combinatoire et son fonctionnement. Peu à peu l’enfant apprendra toutes les lettres les plus simples de l’alphabet en les mettant toujours en situation dans du texte.

 

Par |2019-02-20T20:37:34+01:001 septembre 2012|2 Commentaires

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