apprendre à écrire

Comment fonctionne la modélisation

La modélisation de l’apprentissage de l’écriture se lit en commençant par la fin (finalité -> compétence à acquérir pour accéder à cette finalité -> ce qu’il faut avoir atteint pour construire ces compétences -> compétences de base à mettre en place pour atteindre cet objectif premier). En revanche, c’est bien de gauche à droite qu’elle se pratique (mise en place des compétences de base -> objectif visé par cette mise en place etc.)

Cette modélisation a des exigences qui en font l’efficacité mais aussi la difficulté ; tout doit être commencé de front : latéralisation, développement des compétences motrices, développement des compétences visuo-spatiales et auditives, développement des compétences kinesthésiques commencent à se travailler dès l’arrivée de l’enfant en maternelle (cf. le cahier 1 qui consigne les progrès de l’enfant dans sa préparation à apprendre à écrire).

Cela se fait en transversalité, c’est à dire dans le cadre des multiples activités de la classe, de façon ludique, sans même que l’enfant s’en rende compte sur le moment puisque l’objectif de l’enfant s’inscrit dans le jeu ou l’activité proposés (tandis que celui de l’enseignant a des visées pédagogiques). L’avantage, et il est de taille, est que les enfants écrivent bien lorsqu’ils commencent à écrire, car ils ont préalablement acquis toutes les compétences nécessaires, et qu’ils l’ont fait avec plaisir.

Le calendrier d’Enfantines, école maternelle de La Marsa en Tunisie, offre un superbe exemple de préparation à l’écriture en transversalité.  On y voit, entre autres, des travaux de contrôle visuel des alignements et de la régularité des dimensions (qui concerne ce que j’ai nommé la gestion statique de l’espace graphique) et de positionnement et mobilité des doigts (qui concernent la tenue et le maniement du crayon).  En voici un extrait

 

Les comptines pour apprendre à écrire qui peuvent être écoutées à partir du site font entendre des frappes afin d’inciter les enfants à les suivre. En renouvelant ces frappes sur la table, puis en les réinvestissant ultérieurement au rythme de sa propre évocation mentale en apposant des taches de couleur à l’éponge, et enfin en collant des gommettes selon le même rythme d’espace, l’enfant  s’assure un renforcement auditif de la gestion statique de l’espace graphique.

 

 

Par |2020-11-23T16:48:45+01:0011 juin 2012|4 Commentaires

Rapport 2011 sur l’école maternelle

Rapport sur l’école maternelle Rapport – n° 2011-108 _ octobre 2011

Conformément aux engagements de Vincent Peillon, des rapports de l’inspection générale non communiqués par le précédent ministère ont été mis en ligne

« Les rapports de l’Inspection générale de l’éducation nationale (IGEN) et de l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR) ont désormais vocation à être publiés. Cette transparence contribuera utilement au débat public sur la réussite éducative. »

 

Parmi eux, un rapport sur l’école maternelle :

http://media.education.gouv.fr/file/2011/54/5/2011-108-IGEN-IGAENR_215545.pdf

Je reviendrai plus tard  dire si le coup d’œil que j’ai jeté sur  l’entrée dans l’écrit correspond à ce que m’en dira une lecture approfondie. Ce que j’en ai aperçu et les commentaires que j’ai lus laissent à penser que le rapport, état des lieux dans un certain nombre d’écoles dont la liste est donnée en annexe,  dresse un bilan des pratiques et les condamne pour l’essentiel.

A partir de ce survol, il me semble qu’en ce qui concerne l’écriture il y a des risques que soit proposé de jeter le bébé avec l’eau du bain. Mais, je le redis, il me faudrait consacrer à sa lecture le temps nécessaire pour en faire une analyse approfondie avant d’affirmer.

Sur la base du survol, donc, que j’en ai fait et de la lecture de certains commentaires comme ceux des Echos (cf. ci-dessous) je retrouve vis à vis de l’écrit sensiblement le même schéma que celui que j’ai rencontré à l’occasion de mon mémoire de maitrise de linguistique fonctionnelle : la préparation à l’écriture semble quelque chose d’ignoré, d’inconnu. On retrouve les notions de graphisme, de dessin et d’écriture mais soit il s’agit que les premiers préparent à la dernière – [lbfenix id= »129″ title= »ce qui est combattu depuis longtemps déjà »] Lettre d’information n° 20 de l’INRP, septembre 2006, page 4 :  « Un des débats sur l’apprentissage de l’écriture à la maternelle porte sur la différenciation à opérer entre dessin, graphisme et écriture (voir texte de D. Dumont sur le site Bien(!)Lire)« .[/lbfenix] -soit il s’agit de proposer d’entrer de plain pied dans l’écriture.

Ni l’une ni l’autre de ces deux propositions ne saurait pourtant se concevoir pour une pédagogie adaptée : l’écriture se prépare. La préparation à l’écriture est le lieu privilégié où , bien avant l’utilisation d’un outil scripteur et d’un support pour recevoir la trace écrite, peuvent être mises en place des activités travaillées en transversalité, adaptées au niveau de chaque enfant, lui permettant une analyse de son action à postériori et, partant de là, une conscientisation de ses apprentissages étape après étape, à son propre rythme.

Préparer l’enfant à accéder à une écriture fluide et bien géré est tout autre chose que de lui faire faire des lignes de … lettres/graphisme/signes… ou de lui apprendre à reconnaître et dessiner les lettres de l’alphabet. Cela se met en place progressivement, au rythme des activités qui correspondent réellement à son niveau, donc à ses possibilités, en prenant en compte les différences dans l’organisation de l’activité du groupe sur un même projet.

Ce que j’appelle le geste d’écriture inclut tous les préalables. Le geste d’écriture est un ensemble de processus qui vont de la prise du crayon à la production d’un texte sur un support. Il comprend donc :

  • l’usage de la main adaptée (gauche ou droite),
  • la tenue et le maniement du crayon,
  • la mise en œuvre du geste qui donne forme à l’écriture,
  • le dépôt de la trace sur le support,
  • la nécessaire réflexion pour que la trace fasse sens.

Il y a donc beaucoup à apprendre avant d’arriver à la trace écrite. Tout cela se fait en transversalité à partir des jeux, des activités de découverte, des ateliers musicaux… Tout cela a pleinement sa place dès le début de l’école maternelle.

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0202082371892-education-nationale-les-failles-revelees-par-les-rapports-secrets-327805.php

Par |2020-11-23T16:48:52+01:0010 juin 2012|0 commentaire
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