La rééducation spécifique de l’écriture demande une formation à part entière.
On y apprend à observer l’écriture,
à en comprendre le fonctionnement,
à traiter la cause du problème.
Autrement dit, on y apprend d’abord voir l’écriture pour comprendre le geste d’écriture dans son ensemble et être capable d’analyser le fonctionnement de l’écriture à traiter. C’est ensuite qu’on y apprend à rééduquer.
Ainsi, tandis qu’on risque d’attribuer une ligne mal tenue à une mauvaise volonté de l’enfant à qui on dit depuis longtemps “tiens ta ligne !”, le rééducateur pourra y voir, selon les cas :
*une mauvaise position de la main qui cache l’écriture, l’enfant ne voit donc pas la ligne,
* un soulèvement du poignet qui rend instable le contact du stylo avec le papier,
* un mauvais maniement du crayon qui induit directement cette mauvaise tenue de ligne car il nécessiterait un énorme effort permanent pour rectifier la trajectoire,
* un cahier placé trop droit et trop près du corps, des coudes trop écartés,
* des troubles visuels (qui ne seront pas de son ressort),
* une difficulté de lecture (qui ne sera pas de son ressort).
Autant de cas qui nécessitent une remédiation différente, voire l’intervention d’un autre professionnel.
Par exemple, si le rééducateur soupçonne des troubles visuels, il suggèrera de consulter aussi un orthoptiste via un ophtalmologiste. S’il constate, sauf en début CP, que l’enfant tient sa ligne lorsqu’il écrit un texte connu et ne la tient plus lorsqu’il est obligé de recopier un texte, il pourra suggérer de consulter aussi un orthophoniste qui vérifiera les compétences en lecture.