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Voyelles, consonnes et… ? Réflexion sur la terminologie

Devant les difficultés de certains enfants, la question de l’écoute des consonnes mérite d’être soulevée.

Les faits existent. On peut les accepter, s’en accommoder, les nier. On ne peut pas les supprimer.  Je ne vais pas me lancer dans une théorie détaillée d’autres l’ont fait bien avant moi . Pour des détails fournis on peut voir là  ou là ou encore sur bien d’autres sites,  celui-ci encore…  Je veux juste parler de choses simples. Lorsque je parle, l’air sort de ma bouche librement, ou bien il est entièrement bloqué, ou bien il est entravé.  Lorsqu’il sort librement on produit une voyelle. Tout le monde est d’accord là-dessus.  Le reste est appelé “consonne”. (J’élude la question des semi-…  voyelles ou consonnes. On me le pardonnera je pense.) C’est dans ce regroupement du “reste” que les problèmes apparaissent : certaines “consonnes” laissent passer un peu l’air on peut les entendre (par exemple ssssss). D’autres ne le laissent pas passer du tout, et c’est là que commencent les problèmes.

Je propose donc les distinctions suivantes :

Voyelle = qui porte la voix
Consonne = cum-sonare = qui sonne avec, donc qui ne peut pas sonner sans… (le mot “consonne” existe depuis longtemps, mais je souhaite revenir sur son application stricto sensu à tout ce que nous appelons des “consonnes”.
Solsonne = solus-sonare = qui sonne seule.

Je reprends dans un autre ordre :

La voyelle porte la voix : j’ouvre la bouche et je fais aaaaa, ooooo etc.
La solsonne “sonne seule” : je ferme un peu la bouche et je fais sssssss,   zzzzzzz, etc.
La consonne … ne peut “sonne” qu’avec :

Pour prononcer la lettre p je ferme d’abord la bouche puis… je l’ouvre pour prononcer la lettre. Mais quand je l’ouvre l’air sort, donc la voix sort donc je prononce une voyelle et ça fait : pe, pa, pi etc.

Je peux aussi ouvrir la bouche mais pas trop. Seulement, pour prononcer la lettre, il faut “débloquer le son” comme quand j’ouvre la bouche pour faire ta, et ça fait par exemple ts ou tz

En résumé :

– Je peux dire : aaaaaaaaaaaaaa en continue, donc sans marquer de temps d’arrêt : a porte la voix, c’est une voyelle
– je peux dire : ssssssssssssss idem : s sonne seule, c’est une solsonne
– mais je ne peux pas dire tttttttttttttttttttttttttt sans marquer un arrêt entre les t : t ne peux pas sonner seul, c’est une consonne.
– Je peux faire aaaaaaaaaaaa, sssssssssssssss, taaaaaaaaa, tsaaaaaaaaa, mais pas tttttttttttttttttttt

 Voir aussi sur le sujet le lien avec la pédagogie Montessori 

Par |2020-08-06T15:40:46+02:0018 juin 2017|2 Commentaires

Dumont, Montessori, lettres rugueuses et phonologie

Mon article sur les consonnes et les solsonnes a suscité des réactions :  remplacer le son de la lettre par son nom serait contreproductif, me dit-on.

On sait mon intérêt pour tout ce qui peut éviter aux enfants d’être en difficulté et mon implication pour cette cause dans le domaine qui est le mien, celui de l’écriture. On ne sera donc pas étonné que je réponde à cette réaction.

J’introduirai ma réponse par une pensée pour Giordano Bruno qui m’est devenue un rituel et surtout par le rappel de la dénégation légendaire de Galilée après son abjuration : e pur si muove !

Un autre rappel, plus modeste et plus personnel, mais qui touche tout de même ceux qui porteront intérêt à la lecture de cet article : celui de, plus encore que la difficulté, l’impossibilité que j’ai vécue, il y a quelque 15 ans je crois, de faire comprendre qu’il existait une différence entre objectif de l’enfant et objectif de l’enseignant, que cette différence engendrait tout naturellement une différenciation et que cette différenciation optimisait les apprentissages (Cf. pages 37 à 51 du Geste d’écriture et diverses pages où elle est mise en application). Du chemin a été fait dans les esprits depuis.

Donc, revenons aux lettres rugueuses. Il m’a été fait remarquer que dans la pédagogie Montessori tout un travail sur la phonologie précède la présentation des lettres rugueuses.

Je suis persuadée de son grand intérêt et il n’est pas du tout question que je propose de le supprimer ni de lui substituer quoi que ce soit.

Le propos de mon article est de répondre à l’objection : nommer la lettre au lieu de la prononcer créerait des difficultés en embrouillant l’enfant dans son accès à la lecture.

Je suis bien d’accord avec cette observation. Sauf que je n’ai pas proposé de “nommer la lettre au lieu de la prononcer, POINT”. J’ai écrit la proposition suivante : L’enfant dit le nom de la lettre après l’avoir repassée et , selon la consigne qui lui sera donnée, il prononce un mot qui commence par la lettre puis, éventuellement, un autre qui la contient ailleurs. L’existence d’une relation graphophonologique est conservée et elle est réajustée à la réalité.

Ma proposition est donc bien la suivante : Après avoir suivi puis nommé la lettre – et c’est ce qui permet de savoir que l’enfant l’a identifiée – l’enfant dit un mot qui commence par la lettre et un qui finit par la lettre : il montre alors qu’il en a compris l’articulation. Il le montre d’autant plus qu’il ne s’agit pas pour lui de redire ce que d’autres ont dit, d’essayer de refaire ce que d’autres ont tenté de faire devant lui  – mais n’ont eu que l’illusion d’y arriver (pe, pe’, pf’) -, il s’agit pour lui de montrer qu’il a compris de quoi il s’agit donc qu’il sait manipuler la lettre en question.

Bien évidemment il ne s’agit pas non plus que l’enfant redise le mot qu’il vient d’entendre prononcer par un camarade ou par l’enseignant mais bien qu’il dise un mot auquel il a pensé. Il peut être aidé en cela par une planche  de dessins dans lesquels il devra en chercher un qui convienne. (C’est ni plus ni moins que ce que proposaient, en illustration  de  chaque lettre, les pages des dictionnaires de mon enfance).

J’espère avoir répondu à l’objection.

Par |2020-03-23T10:47:35+01:0018 juin 2017|0 commentaire

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