Comment éviter l’installation d’une mauvaise écriture ? Comme faire pour y remédier ?

Pour éviter que s'installent de mauvaises habitudes, un enseignement rationnel du geste d'écriture est souhaitable dès la maternelle. Au sortir de la maternelle, les enfants ainsi formés manient correctement le crayon ; ils ont une écriture fluide aux dimensions et espaces réguliers ; ils tiennent la ligne même sans lignage. Ils n’ont pas forcément vu toutes les lettres mais leur écriture est de qualité et les formes de base et dérivées sont connues. Ils apprendront donc facilement les lettres qui viendraient à leur manquer. Cet enseignement se poursuivra au CP. Il commencera au CP si ça n’a pas été fait avant. Les cahiers d'écriture que j'ai publiés aux éditions Hatier sont un bon support d’apprentissage tant en maternelle qu’en élémentaire. On pourra parfaire les acquis du cahier 1 apprentissage de CP avec le cahier 2 perfectionnement. En cas de besoin on pourra utiliser le cahier Remédiation en aide personnalisée. On gagne à faire appel au plus tôt à un rééducateur/une rééducatrice en écriture si nécessaire. Sans pour autant qu’ils cherchent à se substituer à l’enseignant les parents peuvent veiller à quelques détails qui ont leur importance : la tenue du stylo, le choix du stylo, la position du cahier...

Comment se déroule une séance de rééducation en écriture ?

S’il s’agit d’un enfant, en début de séance le rééducateur le  reçoit avec ses parents : instant bref où est repérée l'évolution objective (écriture des cahiers de classe) et subjective (avis des parents, de l'enseignant aux dires des parents et de l'enfant, et avis de l'enfant lui-même). Le rééducateur observe tout d'abord l'écriture actuelle. Il observe ensuite l'écriture des débuts puis son évolution (il aura pris soin de demander d’apporter les échantillons d’écriture nécessaires). Enfin, il regarde l'enfant (ou l'adulte) écrire. Cet ensemble d'observations lui permet de comprendre la problématique et de prévoir une stratégie de remédiation adaptée aux troubles de l'écriture qu'il aura constatés. Il l'ajustera au fur et à mesure au cours de chaque séance et en fonction des progrès d'une séance à l'autre. La rééducation de l'écriture commence dès la 1ère séance. J'ai par habitude de conseiller aux professionnels que j'ai formé(e)s de ne rédiger un bilan à remettre aux parents que s'il est expressément demandé. Alors que la consignation au dossier de toutes les observations est indispensable, la rédaction d’un bilan à destination des parents n’est d'aucune utilité immédiate. Si un bilan se révèle nécessaire en cours de rééducation graphique, les observations du moment s’ajouteront aux observations initiales et à la progression de la rééducation. Le rééducateur en écriture procède à un test de latéralité s'il s'avère nécessaire. Le rééducateur en écriture n'est pas un répétiteur, il n'est donc pas là pour faire écrire et réécrire mais pour construire au cours de chaque séance la stratégie de remédiation qui fera progresser. Il donne donc des exercices quotidiens à faire entre les séances. C'est sur l'aboutissement de ces exercices qu'il construit la séance suivante guidé par les observations qu'il a faites au début. Il s’ensuit qu’une séance de rééducation de l'écriture ne peut pas être préparée à l’avance et que l’espacement des séances sera fonction de l’évaluation du temps nécessaire pour que les exercices fassent effet.

Combien faut-il compter de séances ?

La mise en relation permanente des causes et des effets et une réflexion suivie sur le geste graphique de l’intéressé permet un nombre réduit de séances. Hors cas pathologique sévère - qui nécessite par ailleurs une prise en charge par un autre professionnel - on compte en moyenne 4 à 6 séances. Une rééducation bien conduite et normalement suivie donne des résultats significatifs dès la 3ème séance. Généralement les cas de graves dysfonctionnements (comme les troubles neuro-moteurs par exemple) n’arrivent pas au rééducateur en écriture puisqu’ils sont pris en charge directement par les professionnels qui interviennent dans le domaine concerné et traitent donc d’autres problèmes avant que soit envisagée la rééducation graphique.

Comment devient-on rééducateur en écriture ?

La rééducation spécifique de l'écriture demande une formation à part entière. On y apprend à observer l'écriture, à en comprendre le fonctionnement, à traiter la cause du problème. Autrement dit, on y apprend d'abord voir l’écriture pour comprendre le geste d'écriture dans son ensemble et être capable d’analyser le fonctionnement de l'écriture à traiter. C'est ensuite qu'on y apprend à rééduquer. Ainsi, tandis qu’on risque d’attribuer une ligne mal tenue à une mauvaise volonté de l'enfant à qui on dit depuis longtemps "tiens ta ligne !", le rééducateur pourra y voir, selon les cas : *une mauvaise position de la main qui cache l'écriture, l'enfant ne voit donc pas la ligne, * un soulèvement du poignet qui rend instable le contact du stylo avec le papier, * un mauvais maniement du crayon qui induit directement cette mauvaise tenue de ligne car il nécessiterait un énorme effort permanent pour rectifier la trajectoire, * un cahier placé trop droit et trop près du corps, des coudes trop écartés, * des troubles visuels (qui ne seront pas de son ressort), * une difficulté de lecture (qui ne sera pas de son ressort). Autant de cas qui nécessitent une remédiation différente, voire l'intervention d'un autre professionnel. Par exemple, si le rééducateur soupçonne des troubles visuels, il suggèrera de consulter aussi un orthoptiste via un ophtalmologiste. S'il constate, sauf en début CP, que l'enfant tient sa ligne lorsqu'il écrit un texte connu et ne la tient plus lorsqu'il est obligé de recopier un texte, il pourra suggérer de consulter aussi un orthophoniste qui vérifiera les compétences en lecture.

 

Pour être efficace, l’écriture doit être facile à réaliser et facile à lire. Elle doit donc être claire, lisible et fluide.

La rééducation d’écriture concernent aussi bien les écritures

CE2 enfant précoce“chahutées” comme celle de cet enfant précoce (En deux séances l’écriture est déjà très nettement améliorée ; il reste à la parfaire mais c’est sur la bonne voie : elle n’est plus un handicap)

 

que les écritures lentes, comme celle de cette adolescente qui n’arrivait plus à prendre les cours, Lenteur(Avant rééducation l’écriture avait belle allure. Il s’agissait cependant plus d’un dessin de lettres que d’écriture : chaque soir l’adolescente était obligée de recopier les cours pris par une de ses amies car elle était incapable de suivre le rythme – pourtant normal – des enseignants.)

Mauvaise stratégie de déplacement de la main

ou que celles qui ont mauvaise allure ou dont la mauvaise stratégie dans le maniement du crayon finit par provoquer des douleurs dans le bras ou le dos.   (Avant rééducation l’enfant écrivait en faisant tourner son poignet. Sa ligne d’écriture suivait donc les mouvements du poignet et la dimension des lettres avait du mal à se stabiliser. Une simple rééducation de la stratégie de maniement du stylo a rectifié l’écriture en peu de séances)

Toutes ces rééducations ont été menées en peu de séances 3 à 5 maximum.

Autres exemples de rééducation – Ces exemples concernent exclusivement des   rééducations que j’ai faites moi-mêmeAttention : de nombreuses personnes me questionnant sur le sujet je précise que le  nom rééducation-écriture figurant dans l’angle inférieur droit de la page à laquelle renvoie ce lien est le nom de mon site en pages personnelles orange – que j’utilise peu maintenant. Ce nom m’a été emprunté sans mon avis et crée des confusions. (La date qui figure dans l’angle inférieur droit a été imposée par une restructuration des sites orange et ajoute à la confusion)