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À propos de Danièle Dumont

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Trois questions majeures au sujet de l’écriture manuscrite

Dans quelques jours c’est la rentrée. Cette année comme les précédentes n’échappera pas aux nombreuses questions sur l’écriture manuscrite. Et reviendront les trois questions majeures sur son enseignement.  Je vous propose quelques pistes pour y réfléchir.

Pourquoi apprendre à écrire  de sa main ?

Depuis longtemps tous les documents officiels sont imprimés. MAIS pour qu’ils aient de la valeur, nombre d’entre eux doivent être complétés d’une mention manuscrite : Lu et approuvé, Bon pour pouvoir, Bon pour solde de tout compte, ou encore des textes de plusieurs lignes lorsqu’il s’agit de se porter caution pour un loyer ou de témoigner en justice par exemple, mais pas seulement.

Sans écriture manuscrite impossible donc d’accomplir de nombreux actes simples de la vie sociale.

Celui qui n’écrit pas de sa main a donc besoin d’assistance pour les accomplir. Ne pas apprendre à un enfant à écrire de sa main en fait un futur handicapé social : celui qui n’écrit pas de sa main*  ne peut pas être à part entière un citoyen autonome. ( *de ses coudes, de son pied ou de sa bouche, bien évidemment pour les quelques personnes que la vie a privé de main)

Pourquoi apprendre à écrire correctement ?

Pour être efficace, l’écriture doit être lisible sinon elle ne remplit pas son rôle. A quoi sert d’écrire si personne n’arrive à vous lire ? La réplique habituelle est que beaucoup de médecins sont illisibles. Certes. Mais que ferait de l’ordonnance un pharmacien qui ne connaitrait ni le nom ni les propriétés des médicaments ? Il lui serait impossible de la déchiffrer. Écrire pour que seuls ceux qui connaissent très bien le sujet puissent lire n’a qu’un intérêt très limité. Pour être pleinement un acte de communication sociale, l’écriture doit être lisible. Bien que la pratique déforme naturellement l’écriture au fil de l’adolescence et des débuts dans la vie d’adulte, apprendre à écrire correctement depuis le début favorise la lisibilité quel que soit l’âge.

Pour être efficace, l’écriture doit être rapide. S’appliquer à tracer chaque lettre l’une après l’autre prend du temps et fait parfois perdre le fil de sa pensée. Comment prendre note de ce qu’on entend si on le fait trop lentement ? Comment ne pas agacer son interlocuteur si on met trop de temps à écrire devant lui ? La calligraphie est d’abord un art. L’écriture est d’abord un moyen de communication. Pour être efficace, l’écriture doit donc être réalisée dans les conditions normales de la communication.

Pour remplir correctement son rôle de moyen de communication, l’écriture doit pouvoir être présentable. Chacun adapte son comportement, sa présentation, ses attitudes pour se sentir à l’aise dans une relation. Il en va de même pour son écriture. Il y a l’écriture des brouillons, celle des notes prises à la volée pour soi, celle d’un papier écrit pour un ami, celle aussi qu’on peut laisser dans une boite à lettres pour signaler son passage à un client sans se sentir mal à l’aise.

Pourquoi apprendre correctement à écrire ?

L’objectif de l’écriture manuscrite est de laisser une trace personnelle de sa pensée (quel qu’en soit l’objet). C’est un moyen de communication différée. Écrire c’est donc tout d’abord produire du sens.  En toute petite section, en PS, et au début de la MS l’enfant ne produit pas encore du sens en écrivant de sa main. Il apprend ce qui lui servira à écrire correctement : tenue et maniement du crayon, tenue de la ligne, respect des proportions, sens de déroulement de ce qui sera très bientôt l’écriture. Muni de tout ce qu’il faut pour pouvoir techniquement écrire correctement  et ayant été abondamment confronté à l’écrit, l’enfant va alors pourvoir commencer à écrire. Il va découvrir peu à peu chaque lettre,  de quelle(s) forme(s) elle est composée, comment elle s’enchaîne aux autres déjà apprises, mais immédiatement il va utiliser cette lettre pour “produire du sens”, c’est à dire écrire, écrire en réfléchissant à ce qu’il écrit et non dessiner des lettres.

En effet, puisqu’écrire c’est produire du sens,  au fur et à mesure qu’on écrit on pense ce qu’on écrit, on ne pense pas au cheminement du crayon sur le papier. Pour qu’il y ait écriture, il faut donc qu’il y ait réflexion. Et cela dès le début (sinon il s’agit d’un dessin de lettres). On comprendra donc l’avantage qu’il y a de mettre l’enfant en situation de réfléchir à ce qu’il veut écrire avant d’écrire et de penser ce qu’il écrit au fur et à mesure qu’il écrit.

Il s’agit donc pour l’enfant , non plus de réfléchir à la façon dont il va tracer les lettres (il l’aura fait à la découverte de la lettre), mais de réfléchir à ce qu’il veut dire. Réfléchir à ce qu’il veut dire, ce n’est pas participer (ou pas, d’ailleurs, car il peut être distrait) à une réflexion collective sur ce que la classe veut exprimer, mais bien réfléchir seul à ce qu’il a l’intention de dire, lui. Apprendre correctement à un enfant à écrire, c’est lui apprendre non pas qu’on tourne à droite ou à gauche, qu’on monte ou qu’on descend pour écrire tel mot choisi collectivement, c’est, après lui avoir appris ce qui lui servira à écrire correctement, lui demander d’écrire en réfléchissant. Au tout début, la réflexion est limitée car les possibilités sont réduites, il ne connait que peu de lettres et il lui faut le temps de s’habituer à ce nouveau savoir-faire, mais très vite l’enfant va avoir compris comment fonctionne l’écriture et comment écrire en utilisant ce qu’il savait déjà et ce qu’il vient d’apprendre.

Apprendre correctement à écrire favorise l’autonomie de pensée en la libérant d’une part de la focalisation sur le geste, d’autre part de l’attachement systématique et obligatoire à une réponse collective.

Pour résumer d’une phrase, je dirais que : apprendre à écrire de sa main, apprendre à écrire correctement et apprendre correctement à écrire favorisent l’autonomie dans les démarches de la vie sociale, l’adaptation au contexte relationnel et l’autonomie de pensée.

Je n’aborde pas là la question fondamentale de la liberté d’expression et de communication face au numérique ; je l’ai développée dans un article dédié uniquement à la question :

 L‘écriture manuscrite et le numérique : nécessité et intimité de l’écriture manuscrite.

On peut lire aussi  :

l’école face à ses objectifs.

la place d’un enseignement structuré de l’écriture dans la prévention de l’illettrisme

On peut lire encore :

forme, geste et rééducation.

et pour visualiser les formes constitutives de l’écriture :

la forme et le geste.

Par |2019-02-21T15:04:26+01:0030 août 2015|1 Commentaire

Les formations du Cours Danièle Dumont

Sous quelles formes se font mes interventions?

  • sous forme de conférences pédagogiques pour les enseignants organisées par les circonscriptions comme à Baume de Venise

    Beaumes de Venise – 14 novembre 2018

  • ou encore comme à Pollestre , près de Perpignan, où plus de 600 personnes s’étaient déplacées , plus de 300 enseignants de maternelle le matin, plus de 300 enseignants d’élémentaire l’après-midi. 
  • ou pour leurs formateurs (inspecteurs, conseillers pédagogiques comme à Chalons en Champagne) et bientôt à Saint-Denis de la Réunion.

J’interviens aussi

  •  sur des forums, des blogs, des pages Face-Book et bien sûr en réponse à vos questions sur le site.

Les cours de rééducation graphique

 

 

Par |2019-02-22T14:41:16+01:0023 août 2015|2 Commentaires

Le rouleau, forme nouvelle ou reconsidération d’une forme déjà répertoriée

Au début de mon travail sur l’écriture j’étais bien ennuyée avec ce que j’appelle désormais le rouleau. Je n’arrivais pas à analyser sa place dans “le système”. C’est qu’en fait je n’avais pas encore vu que le système était … un système, donc devait fonctionner comme tel, à savoir qu’il devait être constitué d’éléments entretenant tous entre eux des relations fonctionnelles et/ou hiérarchiques. Je l’expliquais bien pour le 1ère unité, mais pour la 2ème, je séchais. A partir du moment où j’ai entrepris une thèse sur le système d’écriture, j’ai dû aller au coeur du problème et ne plus considérer le mot “système” comme une étiquette (comme on le fait couramment en matière d’écriture). Du coup, ce qui n’était pas encore pour moi “le rouleau” (et qui, dans ma position du tout début n’avait qu’une existence secondaire) ne pouvait plus être “un électron libre”. Je l’ai donc intégré en percevant son lien avec le pont et, de ce fait, en en faisant sa dérivée (pont refermé) mais le système fonctionnait mal. Il fallait donc réanalyser les relations intrasystémiques. Ce que j’ai fait après ma thèse. Je me suis alors rendu compte que, loin d’être d’importance secondaire, ce qui devint alors le rouleau avait une importance capitale, puisque c’était LA forme de base (de 2ème unité). L’enseignement de l’ensemble du système s’en trouve grandement facilité. De plus, avec l’accès à s et x son apport est d’un grand intérêt pour la production de texte.

Par |2019-02-21T22:54:03+01:0022 août 2015|0 commentaire

Nouvelle publication : les posters à afficher en classe.

Les posters méthode Dumont viennent de paraître (chez Hatier)

En voici des extraits :

Extraits de l'abécédaire, des chiffres. Processus de formation des lettresExtraits de l'abécédaire, des chiffres. Poster du processus de formation des lettres.

Ils comportent :

– le poster du processus de formation des lettres. Il montre comment former les lettres à partir des formes de base et de leurs dérivées. C’est l’idéal pour comprendre et montrer aux enfants comment on passe de la forme à la lettre de façon à avoir une écriture fluide.

– un abécédaire qui présente toutes les lettres dans les 4 formes avec des dessins illustrant le son au début et à la fin d’un mot. La présence du son à la fin du mot est précieuse pour sentir ce qui se passe dans la bouche quand on prononce une consonne : en début de mot le bruit de la consonne est provoqué par le point d’ouverture au passage du son de la voyelle ; en fin de mot il est provoqué par le point de fermeture après passage du son de la voyelle. Le point d’ouverture est difficile à percevoir pour un enfant ; le point de fermeture est plus facile.

– des réglettes pour chaque élève de la classe

– la présentation des chiffres avec une amorce vers la construction du nombre : l’enfant peut y découvrir qu’un nombre est le précédent augmenté de un.

– une notice de présentation.

Pour préparer à l’écriture en maternelle, vient également de paraître le cahier Le cirque, premier de la collection Les cahiers d’écriture Différenciation et transversalité qui complète la collection existante Les cahiers d’écriture.

Par |2019-02-21T22:50:44+01:0015 juillet 2015|4 Commentaires

Ecrire à la maison / Ecrire à l’école maternelle

Lorsqu’on est parent, il est tentant de commencer à apprendre à écrire à son enfant avant-même qu’il aille à l’école. Est-ce une bonne chose ? Faut-il au contraire l’éviter ? Mais aussi, du point de vue de l’enseignant, vaut-il mieux alors tout reprendre ? Doit-on tenir compte des acquis ? Si oui, comment le faire ?

Je reçois une demande inquiète d’une enseignante qui me dit :

j’ai eu l’occasion de lire et de travailler avec votre méthode que j’ai vivement recommandée autour de moi.
Il y a 4 ans j’ai été en charge de l’écriture dans une classe de GS. J’ai lu votre ouvrage et expliqué en gros aux parents d’élèves que l’écriture en cursive s’apprenait à l’école et que je préférais que les enfants n’apprennent pas à écrire à la maison. Je l’ai spécifié aussi aux enfants en début d’année. Et puis nous avons démarré le travail sur l’horizontalité, la tenue de la ligne, les espacements, les capitales et en février il me semble nous avons commencé à écrire les petits mots du cahier bleu je crois (le, elle, celle …)
Ai-je commis une erreur en demandant de ne pas écrire à la maison même si certains enfants notamment une en particulier écrivaient déjà? Ai-je commis une erreur en reprenant la méthode au début et donc en commençant l’écriture en attaché “tard” dans la GS?
Merci de lire ce message et d’avance merci pour votre réponse.
Merci pour votre partage également et votre disponibilité.

Voici donc ma réponse :

Le problème essentiel de l’écriture à la maison est que les parents y voient surtout le respect du dessin des lettres. Sauf exception, ils oublient donc tout ce qui fait les fondements d’une écriture réussie : tenue de ligne, verticalité des axes, régularité des espaces, homogénéité des formes, préparation à la tenue du crayon, préparation à l’écriture des premières lettres, pour passer directement à l’écriture elle-même.

Si tel est le cas soit l’enfant gère mal l’ensemble des contingences spatiales de l’écriture ( il tient mal sa ligne, les lettres sont mal positionnées, mal proportionnées…), soit il concentre toute son attention et toutes ses forces pour suivre le trajet de la lettre, ce qui n’est pas la bonne façon d’aborder l’écriture.

Lorsque l’écriture est véritablement réussie, la production de la trace graphique ne demande aucun effort ; l’enfant peut alors se consacrer à la réflexion sur le contenu de l’écrit. C’est l’objectif en fin de GS ; c’est de toute évidence l’objectif que vous vous êtes fixé.

Pour cela, il vous fallait donc passer par la mise en place de la tenue de ligne, de la régularité des espaces etc. et vous l’avez fait.  Les capitales ne sont pas indispensables mais elles offrent une solution d’attente tant que l’enfant n’écrit pas en cursive. Vous ne dites rien de la mise en place de la forme de base de 1ère unité de mouvement (la boucle) ni de la tenue du crayon, mais je suppose que vous vous y êtes consacrée également. Donc il me semble que vous n’avez pas de raison d’être inquiète. Mais on s’inquiète toujours, n’est-ce pas, lorsqu’on a cette belle et lourde charge d’enseigner…

Une précision en ce qui concerne les lettres : l’habitude a consacré l’expression ”écriture en attaché”. C’est une grossière erreur qui empêche certains enfants de comprendre que l’écriture est un continuum : on s’arrête entre les mots pour qu’ils soient séparés pas entre les lettres pour les attacher. Forts de l’idée qu’ils écrivent “en attaché” beaucoup d’enfants tracent une lettre, s’arrêtent puis tracent la suivante, parfois même avec un petit trait de liaison.  Dire écriture cursive plutôt qu’écriture en attaché n’est pas une pédanterie, c’est une expression qui rend compte du fait que l’écriture court sur le papier.

Consciente que la formation des lettres n’est pas une évidence, consciente qu’il est bien légitime que les parents veuillent faire le maximum pour leurs enfants, je sors ces temps-ci deux nouveaux produits chez Hatier :

– un quadruple poster : abécédaire, réglettes individuelles, chiffres, processus de formation des lettres.

– un cahier dans la collection Les cahiers d’écriture – Différenciation et transversalité :  Le cirque.

Le premier est destiné à être affiché en classe. (Mais pourquoi pas aussi l’avoir à la maison ?)

Le deuxième est destiné à la classe mais aussi à la maison pour le cas où des parents voudraient préparer leur enfant à l’apprentissage de l’écriture.  Les enfants peuvent en effet y faire des productions différentes selon les besoins du moment. Il est conçu pour réconcilier les envies des parents et les exigences légitimes de l’école.

J’espère avoir répondu à votre question et avoir levé vos inquiétudes.

Par |2019-02-21T22:55:36+01:004 juin 2015|1 Commentaire

L’écriture manuscrite et le numérique

A l’occasion de son congrès annuel, cette année 2015 sur le thème de numérique, la Mission laïque française m’a demandé une conférence sur la nécessité et l’intimité de l’écriture manuscrite.

Cette nécessité ressentie par la MLF, qui met en place des classes trilingues depuis quelques années, de faire le point sur l’écriture manuscrite dans notre monde du numérique n’est pas une interrogation de circonstance appelée par le thème du congrès . Elle correspond à une interrogation de fond qui permet de (suite…)

Par |2021-11-26T15:27:15+01:003 juin 2015|2 Commentaires

Bilans de mise en pratique de la méthode Dumont en classe

BILANS DE MISE EN PRATIQUE EN MATERNELLE  D’UNE  MÉTHODE D’ENSEIGNEMENT STRUCTURÉ DE L’ÉCRITURE FONDÉ SUR L’ANALYSE FONCTIONNELLE DU PROCÈS D’ÉCRITURE

 BILAN APRES ENVIRON DEUX ANS  DE MISE EN PRATIQUE DE LA METHODE EN MATERNELLE – 

Y D, 38 ans, institutrice depuis 1982, dont 12 années en Seine st Denis (ZEP).  1 année de pratique en CP, petite et moyenne section pendant 7 ans et 11 ans en grande section .

Depuis que j’enseigne à des “ 5 ans “, je suis confrontée à une demande très motivée des élèves quant à la nécessité de laisser trace de leur pensée, de leur imaginaire personnel .

Guidée par mes aînés, les I.O,  les fiches pratiques et autres rails, je parvenais à ce que les élèves atteignent leur but : écrire pour être lus ; ou simplement écrire pour être grand.

Néanmoins, malgré mes efforts pratiques et personnalisés, guidant telle main, traçant des pointillés, adoptant le script…je laissais aux maîtresses de CP le soin de codifier et de systématiser l’écriture ; puisque mes élèves ne semblaient décidément pas tous prêts à écrire lisiblement (malgré leur désir et mes efforts , je le répète ).

Monsieur Reymond (IEN)  fit intervenir Mme Dumont dans notre circonscription début 2001.

Aussitôt je décidais de tester cette méthode innovante, cadrée et complète .

2000/2001: (à partir de l’exposé de la conférence pédagogique ) grande section

Les courses aux zig-zag  désinhibent de suite les plus hésitants.

La séquence courte à recopier soulage .

Les alternances de gestes diversifient les exercices .

En bref, les progrès furent notoires, rapides, les élèves allégés d’un poids, fluidifiés dans leur geste ( et leur pensée !).

2001/2002 : grande section

On s’essaie avec les exercices préparatoires proposés dans le livre “ gestes d’écriture “ puis on “teste”  les cahiers d’éciture courante de février à juin .

A leur entrée en CP:   tous les élèves écrivent couramment, lisiblement et sans fatigue .

On note un séquençage et un déchiffrement des syllabes plus rapides.

– “N’écrire que ce que l’on sait” 1  rassure, fait patienter les plus audacieux : ils savent qu’ils apprennent réellement et qu’ils réussissent en toute conscience .

Mon bilan de fin de grande section et le bilan des maîtresses de CP ( testant en suivant les cahiers de CP) se rejoignent pour souligner une meilleure discrimination visuelle, une meilleure oralisation du geste d’écriture ( ex: grande boucle, coupe …) apportant une meilleure compréhension du langage écrit.

Les moyennes sections travaillent aussi  en suivant la méthode .

2002/2003 :

Dès septembre, les élèves de grande section sont donc prêts à apprendre les lettres, les alternances et les premiers mots ( bien plus tôt que l’an passé ):

Ils sont latéralisés et savent déplacer leur main de gauche à droite .

Tous peuvent tracer ou nommer les gestes graphiques de base .

Tous peuvent enchaîner des séquences de 4 gestes alternés sans avoir besoin de recours répétés au modèle  .

 

En janvier, dans ma classe 18 élèves sur 22 peuvent écrire lisiblement une phrase avec repérage mot à mot sur leur répertoire personnel : Tous peuvent copier une phrase simple en isolant graphiquement et sémantiquement chaque mot .

La méthode de Mme Dumont apporte un cadre à ma pratique par sa conception réfléchie, organisée et adaptée à chaque âge .

L’originalité des élèves y est respectée … ceux-ci peuvent très vite et très bien utiliser ce qu’ils savent faire pour écrire, décorer de manière simple, naturelle , spontanée mais résolue .

Ainsi l’effort demandé auparavant pour atteindre leur but est toujours là, c’est vrai mais progressif, adapté et gratifiant . On écrit pas à pas, sûrement et allègrement .

Parallèlement d’autres domaines ont été agréablement modifiés, sans apprentissage spécifique (autre que cette nouvelle méthode d’écriture ) :

  • Organisation spatio-temporelle
  • Perception visuelle et auditive
  • Attention motrice et motricité fine
  • Confiance en ses capacités
  • Confiance en ses auto-remédiations
  • Désir de réussir
  • Désir de soigner ses productions diverses

La réussite quotidienne des élèves en écriture renforce la perception positive qu’ils ont d’eux-mêmes : ils se sentent davantage capables de réussir dans tous les domaines .

Pouvoir expliquer, nommer ce qu’ils ont appris à gérer, à écrire, dans un mode de communication de “grands “ les rassure dans leur nouveau statut où ils s’ancrent plaisamment avant de se libérer pour lire (déjà bien armés ).

D. Juin 2003.

1- N’écrire que ce que l’on sait signifie ici ne jamais être contraint par l’enseignant d’écrire ce qu’on n’est pas prêt à écrire. En terme piagétien nous pourrions dire : ce sur  quoi on n’est pas en mesure de fonder des hypothèses à partir de ses propres connaissances ou observations. Nous pourrions encore dire : ne jamais être contraint par l’enseignant d’écrire ce qui nous mettrait en insécurité faute de repères

*  *  *  *  *  *  *

BILAN APRES ENVIRON DEUX ANS

DE MISE EN PRATIQUE DE LA METHODE EN MATERNELLE

M B– Grande section

La méthode de Mme Dumont est utilisée depuis deux ans environ dans notre école. Les changements ont été rapidement perceptibles dans le comportement des enfants et  leur manière d’écrire, dans les activités de lecture et dans d’autres domaines de compétences.

I – L’écriture

A-    Latéralité et tenue du stylo

Cette méthode fournit un outil agréable pour apprendre à reconnaître sa main droite, à bien tenir son crayon, à utiliser correctement le pouce, l’index et le majeur ainsi qu’à déplacer le bras qui écrit. Elle a l’avantage de s’appliquer sans distinction aux droitiers comme aux gauchers. Ainsi, un adulte droitier ne se sent plus démuni face à un enfant gaucher.

B-    La gestion statique

Mme Dumont distingue la gestion statique qui concerne l’organisation des chaînes graphiques sur une feuille et la gestion dynamique qui s’intéresse aux mouvements de l’écriture.

La gestion statique contribue à une bonne gestion de l’espace. Les enfants savent que l’on commence à écrire en haut à gauche, que l’on se déplace vers la droite et que, arrivé au bout de la ligne, on repart à gauche. D’autre part les mots sont bien écrits horizontalement et ne sont pas collés entre eux lorsque l’on écrit une phrase (phénomène couramment observé auparavant).

 

C-    La gestion dynamique

Cette méthode met en œuvre quatre gestes de base (les boucles, les coupes, les ronds et les ponts) qui permettent d’écrire rapidement les premiers mots et les premières phrases. Le fait de lever le crayon uniquement avant les lettres rondes implique une fluidité de l’écriture et donc une rapidité à écrire.

Les enfants n’ont pas peur d’écrire car ils n’éprouvent pas de grosses difficultés. L’écriture n’est plus un dessin fait pour reproduire un ensemble de lettres mais le résultat d’une analyse préalable du mot en gestes à accomplir pour écrire une chaîne graphique.

Tous ces apprentissages se font d’une manière ludique à l’aide de comptines et d’activités motrices qui permettent de s’imprégner des différentes compétences indispensables à l’écriture.

II- Les améliorations apportées à la lecture

Cette méthode comporte un certain nombre d’exercices qui favorisent la discrimination visuelle des lettres et des mots.

De plus, les enfants apprennent le nom des lettres qu’il est possible d’écrire avec chacun des gestes (par exemple, quand ils savent écrire les boucles et alterner leur taille, ils apprennent que la petite boucle est un « e », la grande boucle est un « l » et ils peuvent écrire les mots « le » et « elle »). Cette connaissance des lettres leur permet d’avoir davantage de repères lorsqu’ils voient un mot et ainsi de le mémoriser plus facilement. Enfin cette méthode leur fait acquérir une organisation spatiale de la feuille qui est la même en écriture et en lecture : sens de lecture ou d’écriture, organisation des mots en chaînes graphiques et retour à la ligne.

 

III- Autres avantages de la méthode

Grâce à l’utilisation des cahiers les enfants acquièrent très vite une autonomie dans le travail d’écriture. Pour les Grandes Sections, l’organisation répétée des deux pages qui se travaillent en même temps permet à l’élève de savoir ce qu’il doit faire après quelques séances. Ainsi, il peut prendre son cahier et faire son travail d’écriture sans avoir recours à l’adulte. Si l’écriture ne lui pose aucun problème, il peut avancer plus rapidement qu’un enfant qui a besoin de plus de temps et de répétitions et, s’il a été absent, il peut continuer à son rythme.

Lorsqu’un enseignant a plusieurs niveaux dans sa classe, cette méthode pose une base commune pour l’apprentissage de l’écriture qui est très agréable puisqu’elle est sous forme de chansons. L’utilisation des cahiers facilite la gestion des différents niveaux et permet à l’adulte de voir rapidement où en est chaque enfant et de retravailler ponctuellement avec les élèves qui ont plus de difficultés.

La méthode de Mme Dumont est donc très appréciable. Il n’existait concrètement aucune méthode concernant l’écriture, juste des progressions et quelques modèles de sens d’écriture des lettres . Maintenant, il existe un véritable outil qui permet aux enseignants d’apprendre aux enfants comment on tient un crayon, comment la main se déplace, comment les doigts agissent sur le crayon, quels gestes il faut maîtriser et dans quel ordre il faut les apprendre. Tout ce travail se fait, au départ, à l’aide de chansons que les enfants apprécient beaucoup. Avec cette méthode, les enfants apprennent à écrire avec plaisir.

 

  1. D. juin 2003

 

Par |2021-04-13T13:34:20+02:0015 mai 2015|0 commentaire

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