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Un deuxième BILLET DU 1er JUIN – Crayons et stylos

Pourquoi un deuxième billet ce premier juin ?

Parce que revient régulièrement, comme le monstre du Loch Ness, la question de la tenue et du maniement du crayon.  Celle-ci est assez régulièrement liée à la question du choix du stylo.

J’ai rapatrié ces jours-ci sur mon site la plupart des articles concernant la tenue et le maniement du crayon ainsi que le choix du stylo. Parmi les choix vous ne trouverez pas le critérium dit aussi porte-mine. En revanche, vous le trouverez toujours sous la rubrique : “le crayon et le stylo” mais sous l’intitulé “l’usage du porte-mine”  et non “le choix”

Pourquoi ?  et qu’elle importance cela a-t-il ?
Parce que cet outil scripteur est utilisé par certaines personnes comme un moyen d’éviter que l’enfant appuie c’est à dire, plus concrètement d’empêcher l’enfant d’appuyer : lorsque l’enfant appuie trop fort sur le papier, la mine casse.  En fait il ne s’agit pas de lui apprendre à faire mais au contraire de le contraindre à ne pas faire.

Il est bien évident que nous ne préconiserons jamais ce type de dressage, car c’est bien là un dressage comparable à l’exploitation du réflexe pavlovien.

C’est d’ailleurs à cause du stress provoqué par cette situation de dressage que j’ai connu l’existence de cette pratique il y a déjà un certain nombre d’années. J’ai en effet reçu un SOS d’une maman s’inquiétant du refus de son fils de faire sa rentrée de CE2. J’ai mis ici la partie écrite de nos échanges.

J’ai développé aussi la question du critérium dans Le geste d’écriture Edition 2016, page 237.

Ce thème vous intéresse ? Merci de ne pas recopier ni plagier cet article, pas plus que tous ceux du site ou le contenu de mes publications en librairie ou sur la toile. En revanche c’est avec plaisir que j’apprendrai  que vous avez mis un lien sur votre site. 

 

Par |2020-06-01T20:39:02+02:001 juin 2020|Commentaires fermés sur Un deuxième BILLET DU 1er JUIN – Crayons et stylos

LE BILLET DU 1er JUIN – Les lettres rondes à l’école et à la maison… pour bouger un peu.

C’est la fin du confinement. Le soleil est de la partie pour les promenades en forêt, au bord de l’eau, dans les parcs grands ou petits…
Les enfants ont envie de bouger. Et demain ce sera la rentrée avec toutes les consignes liées à la situation sanitaire. Et pourquoi pas, demain, les faire bouger, courir, pour apprendre à écrire ?

Je rappelle que le contenu de ce billet comme tout le contenu du site et de l’ensemble de mes publications est couvert par les lois sur la propriété intellectuelle. Merci de ne pas le publier ni le plagier. En revanche vous pouvez mettre un lien sur votre site. 

Que faire faire à l’école ou à la maison pour poursuivre l’apprentissage de l’écriture où nous l’avions laissé ? Nous avions parlé des soubassements ( la tenue et le maniement du crayon, la gestion de l’espace, le sens de dotation des boucles…) et des premières lettres : celles qui n’utilisent que des boucles et/ou des étrécies, e, l, i, u, t pour les plus jeunes, e, l, f, i, u, t , b, pour ceux qui sont déjà au CP.

Le relais de hockey sera une bonne occasion de faire bouger les enfants. Je vous en ai parlé déjà dans le billet. Pour plus d’informations je vous ai renvoyé aussi au Geste d’écriture (édition 2016) et à des articles du site  (  j’ajoute ce lien-ci  pour les petits groupes ) et bien sûr je vous ai expliqué par quoi et comment remplacer le relais de hockey à la maison.

Les enseignants trouveront ici plus de détail (les articles anciens sont rapatriés progressivement sur le site).

Le relais de hockey est donc une bonne occasion de faire bouger les enfants tout en respectant la distanciation et en apprenant le lieu d’attaque et le sens de rotation de la boucle.

Comment passer de la boucle au rond  ? On sait que, utilisant le même mouvement que la boucle mais étant attaqué en haut à droite, le rond est une boucle fermée.  Il sert tout d’abord à écrire les lettres c, o, a et d 

Pour attaquer une lettre ronde, le stylo saute donc de la fin d’une lettre au début de la lettre ronde qui suit, comme ça         

C’est ce que je propose, à l’école comme à la maison : sauter pour aller démarrer une lettre ronde. Mais la raison pour laquelle on saute quand on entend “feu rouge” devra rester “secrète” jusqu’à la démonstration sur papier.

Comme on s’arrête avant d’attaquer la lettre et comme elle est ronde, je l’ai rapproché de l’image du feu rouge et j’ai énoncé la règle suivante :

“On conduit son écriture comme on conduire sa voiture. On ne s’arrête pas au milieu de la route (=au milieu du mot) mais on s’arrête au feu rouge (= aux lettres rondes). Contrairement à ce qui se passe en voiture, lorsqu’on est au feu rouge on fait descendre ses passagers (les points sur les i, les barres de t et les accents). S’il n’y a pas plus de feu rouge on les fait descendre à la fin du parcours (= à la fin du mot). On s’assure qu’il n’y a plus de passager avant de repartir ou de s’arrêter définitivement. “ Le geste d’écriture Edition 1999 page 128 , Editions 2016 page 128 également.

En quoi cela va-t-il nous servir dans l’apprentissage de l’écriture à ce moment où les enfants éprouvent comme une libération le besoin de bouger ?

Donc à la maison comme à l’école on laisse courir l’enfant où il veut, comme il veut et tout à coup on dit “feu rouge” et l’enfant doit sauter en avant puis continuer sa course. Il n’est surtout pas question de dessiner un parcours en forme de boucles ou de rond mais seulement de susciter la réaction : feu rouge = je saute droit devant. Droit devant signifie sans détour mais aussi dans l’élan de la course, sans blocage avant de sauter.

Une fois  cette habitude encodée on pourra commencer à faire écrire des mots comportant des lettres rondes (plus, pour l’instant, uniquement : e, l, u, u, i, f et/ou b)

A bientôt pour la suite.

 

Par |2020-07-21T04:26:01+02:001 juin 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 1er JUIN – Les lettres rondes à l’école et à la maison… pour bouger un peu.

Lieu d’attaque et sens de rotation des boucles et des ronds

Du mouvement à la forme. Comment apprendre à l’enfant à former dans le bon sens la boucle, l’étrécie et le rond. Cet article date de près de 10 ans… Depuis le relais de hockey a remplacé le jeu de croquet pour plus de facilité de mise en place et plus d’intérêt pour l’enfant mais tout le contenu de l’article reste (suite…)

Par |2020-06-01T14:51:55+02:0030 mai 2020|Commentaires fermés sur Lieu d’attaque et sens de rotation des boucles et des ronds

LE BILLET DU 1er AVRIL 2020 – Être confiné et observer comment se forment les lettres.

Bonjour les enseignants, bonjour les parents et bonjour aussi à vous les enfants. Vous avez peut-être vu dans mon dernier billet comment se forment les lettres de l’alphabet.

C’est vrai qu’il remonte au 29 mars. Je vous ai abandonnés pendant 2 jours mais me revoilà.

Pendant ce temps les enfants ont continué leur préparation à l‘écriture. C’est que c’est la répétition qui fixe en mémoire les apprentissages !

Donc, parents, n’hésitez pas à faire faire tous les jours les activités que nous avons vues. Mais chut ! pas un mot aux enfants, ne leur dites pas que tout cela leur servira à apprendre à écrire.  Je vous dirai quand vous pourrez le faire. Il reste à compléter la tenue et le maniement du crayon et à voir comment se débrouiller avec la feuille avec ou sans rayures.

Dans le billet du 28 mars après-midi cf. ici je vous ai dit que l’écriture des minuscules cursives latines comporte 26 lettres, cela vous le saviez, je vous ai dit aussi que ces 26 lettres n’utilisent que 7 formes.

Je vous avais promis que j’y reviendrais. Nous y revoici donc.

Le gros problème, ou plutôt l’un des gros problèmes, est comment fait-on pour apprendre aux enfants à tourner les lettres dans le bon sens. Je veux dire comment fait-on quand on est à la maison ? Pour l’école l’enseignant peut se référer au livre Le geste d’écriture et, s’il le  souhaite, compléter sa lecture des articles “avant d’en arriver aux boucles sur papier, histoire d’un pari “  et « histoire d’un pari suite. »  

Donc, à la maison, en attendant de poursuivre les apprentissages déjà en route, on peut toujours faire le ménage. Pour illustrer ce que je vais vous dire je reviens à Tom. Aujourd’hui c’est papa qui balaye la maison. Avec le virus, pas d’aspirateur car il disperse les poussières. Donc papa balaye (ou bien maman si vous préférez, ou la grande sœur, ou le grand frère … peu importe). Comme il veut aussi faire participer Tom, il ne suit pas trop les bords du mur. C’est Tom qui le fera. Tom balayera le long des murs de chaque pièce. Dans chacune, il commencera là où on lui aura dit. Ce sera de façon à ce qu’il pousse son balai de la gauche vers la droite. Mais là non plus, on ne lui dit pas pourquoi.

Une fois toutes les pièces balayées, Tom peut regarder les petites vidéos qui vont suivre et on suscitera la comparaison avec le balayage. Vous me suivez ?

Vous vous souvenez que je vous ai montré l’écriture des lettres de l’alphabet et que je vous ai dit qu’il y avait un autre ordre que l’alphabet pour présenter les lettres. C’était ici.

A demain pour la suite…

Par |2020-04-02T00:37:32+02:001 avril 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 1er AVRIL 2020 – Être confiné et observer comment se forment les lettres.

LE BILLET DU 28 MARS 2020 – FIN DE JOURNÉE – Être confiné et apprendre à tenir et manier le crayon.

Outre la parenthèse pour visiter la formation des lettres avec vos plus grands, je vous ai laissé-s hier en train de montrer à Tom comment il peut améliorer sa technique pour jouer au ping-pong des bouchons. Au fil des billets nous reviendrons aux activités familiales de la journée.
Il fait nuit. Il va falloir penser à aller se coucher. Un dernier jeu après la toilette du soir : les ombres chinoises. Tout le monde connait. Je ne vous explique donc pas la technique
Tom, papa et maman sont installés pour jouer. Ils sont trois. Il y aura donc trois personnages : le lapin, l’oiseau et le loup.

Les ombres chinoises – Extrait du cahier 1 maternelle – Latéralité et tenue de crayon Editions Hatier.

Le petit lapin, c’est Tom. L’oiseau, c’est maman. Le loup, c’est papa. Ou l’inverse. En tout cas, le petit lapin c’est Tom.

Voici donc comment faire – grâce aux dessins de la page 12 du Cahier d’écriture n°1 Latéralité et tenue de crayon, que j’ai fait aux éditions Hatier (il s’agit d’une nouvelle édition du cahier qui sort maintenant). Ici ils sont déplacés les uns par rapport aux autres pour montrer les correspondances.

Pour jouer au ping-pong des bouchons, Tom coinçait son majeur contre son pouce (voir billets précédents). Pour faire l’ombre chinoise du lapin, il décoince son majeur, fait glisser son pouce en remontant le long du majeur et vient caller l’extrémité de son pouce contre la dernière phalange du majeur. Le jeu peut commencer. Voici un scénario possible. Vous pouvez en inventer d’autres. Un conseil évitez que le loup soit méchant sinon votre enfant risque de faire des cauchemars. Le petit lapin se promène dans la forêt. Il arrive dans une clairière. Là il voit un oiseau qui n’arrive pas à s’envoler. Il bat des ailes.

– Que t’arrive-t-il ? dit le lapin à l’oiseau

– Je me suis coincé la patte dans des herbes. Impossible de me dégager, dit l‘oiseau en battant des ailes.

– Je vais t’aider, dit le lapin

Le lapin attrape la touffe d’herbe avec ses dents. Il tire dessus mais il ne tire pas assez fort pour l’arracher.
– Ne t’inquiète pas, nous allons y arriver dit le lapin.

Tout à coup une grosse ombre les recouvre. C’est le loup. Le lapin lâche la touffe d’herbe. L’oiseau arrête de battre des ailes.  Le loup s’approche.

– Que faites-vous ? dit le loup.

– L’oiseau s’est coincé la patte dans l’herbe, bredouille le lapin.

– Laissez-moi faire ! dit le loup.

Il s’approche tout près de l’oiseau, ouvre tout grand sa gueule… et il attrape la touffe d’herbe. Il tire fort et l’herbe cède libérant l’oiseau.

– Merci dit l’oiseau en se retournant. Mais voila que le loup est reparti bien vite. C’est vrai qu’il est si peureux !

Voilà l’histoire – une histoire – que vous pouvez mimer en faisant les ombres chinoises avec votre enfant.

Demain nous poursuivrons avec la façon de prendre le crayon. Cela n’empêche pas de refaire chaque jour ce que je vous ai déjà montré car pour apprendre il faut beaucoup s’entraîner.

(Un plus  : si les contes sur le loup vous intéressent, vous pourrez utiliser bientôt le cahier Le loup pour que votre enfant travaille les diverses compétences nécessaires à l’apprentissage de l’écriture 

Cahier Le loup Différenciation et transversalité
– Editions Hatier

)

 

Par |2020-03-28T22:32:24+01:0028 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 28 MARS 2020 – FIN DE JOURNÉE – Être confiné et apprendre à tenir et manier le crayon.

LE BILLET DU 27 MARS 2020 – Être confiné et apprendre à tenir et manier le crayon.

Bonjour,

Pas de surprise pour ce 5ème billet. Nous sommes toujours en confinement, je vous parlerai donc toujours de ce qui peut se faire à la maison pour assurer une passerelle entre l’avant Coronavirus et l’après Coronavirus dans l’apprentissage de l’écriture (avec parfois de petits à-côté). De nombreux sites ou groupes Facebook proposent des activités diverses. Ces propositions ont leur rôle et il n’est pas question de les discuter ici.

Ce billet, quant à lui, propose à toutes les familles des suggestions pour donner à leur-s enfant-s les moyens de bien apprendre à écrire à travers les actes de la vie quotidienne, et pour commencer sans leur parler ni d’écriture, ni de travail, ni même d’école. On est confiné en famille à la maison et chacun vaque à ses occupations. C’est à travers ces occupations que vont se consolider les compétences nécessaires à l’apprentissage de l’écriture.

Donc rituels quotidiens avant de se lever, pour se déplacer, dans la salle de bain… Je n’en redis pas le détail ici pour ne pas alourdir le billet. En revanche je vais apporter une précision au sujet du lavage de mains. Je vous avais dit qu’il était l’occasion de masser les doigts, d’en connaître le nom. Je n’ai pas attiré votre attention sur deux choses : une qui servira au maniement du crayon, l’autre qui sera utile pour la socialisation de votre enfant.

La première, donc, concerne le maniement du crayon.  Je vous ai proposé de faire jouer votre enfant aux chenilles pressées et au ping-pong des bouchons. J’ai insisté sur l’importance de l’appui du poignet sur la table, un appui normal, pas excessif mais un appui tout de même.
Votre enfant comprendra mieux encore de quoi il s’agit s’il a conscience de ce qu’est le poignet. Lui demander de bien frotter ses poignets lorsqu’il se lave les mains, l’aidera à prendre conscience de cet appui lorsqu’il jouera aux chenilles pressées ou au ping-pong des bouchons puis, plus tard, lorsqu’il devra écrire.

La deuxième chose non dite hier est qu’il vaut mieux fermer le robinet d’eau pour se frotter les mains.  Les mains sont mouillées ; elles sont savonnées. Ensuite on fait mousser en frottant les mains, puis chaque doigt l’un après l’autre, en les nommant. On frotte aussi le poignet. Inutile que l’eau coule pendant tout ce temps. En fermant le robinet, on évitera ainsi du gaspillage. Si on craint une contamination, on prendra un papier essuie-tout pour le fermer, de même qu’on aura pris papier essuie-tout pour l’ouvrir.

Je vous ai montré hier la position à adopter pour jouer au ping-pong des bouchons. Je voudrais insister aujourd’hui sur cette position car je vous ai surtout parlé de la position des doigts et de la position de la main par rapport à la table. Vous l’aurez compris, la main doit être très légèrement soulevée du côté gauche pour le droitier, du côté droit pour le gaucher de façon à ce que la seule partie du pouce qui touche la table soit le côté de son extrémité.

La bonne position des doigts entre eux et la bonne position de la main sur la table ne sont pas suffisantes à assurer un maniement correct du crayon. En effet, si la main est en crosse (images 2 ci-dessous) non seulement le bouchon risque de partir de travers, mais encore et surtout au passage à l’écriture, le crayon sera planté tout droit dans la main au lieu que son corps repose dans la commissure entre le pouce et l’index (image 3 ci-dessous) Chaque mouvement fait pour écrire risquera alors de faire se soulever le poignet ce qui provoquera une instabilité du crayon et un appui trop fort sur la mine pour tenter de compenser.

1                2

3

En conclusion, et ce sera le dernier mot du billet d’aujourd’hui, si l’on veut que le crayon soit placé correctement dans la main et que le poignet ne se soulève pas à chaque mouvement la main doit donc être placée dans l’axe de l’avant-bras lors du jeu des chenilles pressées et lors du ping-pong des bouchons (cf. image 1 ci-dessus).

Comme tout apprentissage, celui du bon positionnement des doigts et de la main nécessite de nombreuses répétitions. Cette période de confinement est favorable à la répétition chaque jour des mêmes activités ; raison de plus pour présenter toutes ces actions comme des jeux et pour s’y impliquer avec joie au lieu de les présenter comme « du travail » ou des obligations scolaires.

La suite demain samedi 28 mars, toujours sur le thème de la tenue et du maniement du crayon.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus la question : vous pouvez vous reporter au livre Le geste d’écriture Editions Hatier 2016 qui consacre plus de 30 pages à a question.

Vous retrouverez aussi des informations utiles sur le sujet sur ma chaîne YouTube https://www.youtube.com/watch?v=1pHldJEIT8w

Par |2020-04-01T13:44:05+02:0028 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 27 MARS 2020 – Être confiné et apprendre à tenir et manier le crayon.

LE BILLET DU 25 MARS 2020– Être confiné et apprendre à écrire.

Bonjour et bienvenue à vous, les enseignants et enseignantes de maternelle ou d’élémentaire qui vous activez derrière vos ordinateurs. Bonjour et bienvenue à vous aussi les parents dont le rôle auprès de vos enfants s’est doublé tout à coup d’un rôle de précepteur. Et bienvenue à tous les autres bien sûr.

Ce billet arrive tard. Il était prévu de longue date mais n’avait pas encore été mis en place sous cette forme. Le site est en réaménagement comme vous l’avez vu. Les articles vont progressivement y être rapatriés mais en attendant vous pouvez toujours y accéder en activant la fonction recherche.

Compte tenu des événements, le billet aura peut-être une fréquence plus soutenue que prévue.
Ne déplorons pas son arrivée tardive ; elle vous offre le recul nécessaire pour envisager avec sérénité les actions proposées.
Les enfants sont donc à la maison et il va falloir les occuper tout en assurant la continuité pédagogique. Dure tâche que de se substituer au maître ou à la maîtresse ! Faire classe. Est-ce vraiment ce qui est attendu de vous ? Je ne suis pas persuadée. Chacun son métier. En revanche, vous pouvez … faire autrement chaque fois que c’est possible, tout en assurant la continuité pédagogique.
Je vous propose donc, dans ce billet que j’espère quotidien, de vous intéresser à l’écriture puisque c’est mon domaine. De temps en temps nous dériverons un tout petit peu vers d’autres domaines mais ce sera juste un plus… inclus dans la transversalité.
La transversalité ? Qu’est-ce que c’est ? C’est une façon de faire quelque chose sans en avoir l’air. Par exemple, nous verrons demain comment faire de la motricité fine en faisant sa toilette ou en aidant maman à la cuisine.
L’enfant fait quelque chose avec une intention (se laver, aider maman, aider papa…) et à travers cette action (= en transversalité) il acquiert une compétence qui lui servira pour bien écrire mais on ne le lui dit pas, d’une part pour ne pas gâcher son plaisir, d’autre part pour que l’apprentissage se fasse naturellement.

Pour commencer, un peu de théorie : pour enseigner correctement l’écriture, il faut savoir comment elle fonctionne. Elle fonctionne… avec les doigts (il faut donc qu’ils soient souples). Elle fonctionne sur un papier ou au tableau (il lui faut donc être posée sur un support). Elle fonctionne aussi en utilisant des formes (il faut donc que l’enfant connaisse ces formes).

Ce sont ces trois grands axes qui nous guideront.

(Ceux qui souhaitent en connaître plus sur ce « découpage » peuvent voir cette vidéo ci https://www.youtube.com/watch?v=Fw4jc19_03Y et celle-là https://www.youtube.com/watch?v=DQtjHxbqD7k  ou lire la première partie de la dernière édition de mon livre Le geste d’écriture Editions Hatier pages 9 à 72. )

Un mot me frappe lorsque je parcours les réseaux sociaux : c’est le mot travail. Alors que nous nous élevons, à juste titre, contre le travail des enfants à travers le monde, le mot « travail » ressort souvent dans cette situation particulière qui maintient les enfants à la maison : il faut leur donner « du travail » à faire. Je vous propose donc, si votre enfant en est encore à la préparation à l’apprentissage de l’écriture, d’écarter ce mot pour laisser toute sa place au vécu de tous les jours qui développera les compétences nécessaires.

Voilà pour l’introduction. Demain nous parlerons du début de la première étape : Être confiné et développer sa motricité fine.

Jour après jour, vous trouverez tous les billets en cliquant sur l’étoile rouge qui clignote sur la page d’accueil.

Par |2020-04-02T01:57:28+02:0026 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 25 MARS 2020– Être confiné et apprendre à écrire.

1er trimestre de CP. Est-ce bien ou mal écrit ?

Est-ce bien ou mal écrit ?

Comme c’est bien écrit ! Voilà la réaction habituelle devant une telle écriture ou au premier trimestre du CP.

C’est vrai que l’enfant s’est appliqué. Il s’est appliqué à reproduire les lettres qui lui ont été données en modèle. Il s’est appliqué à bien tracer son écriture. A bien la dessiner. Pourtant cette écriture comporte de nombreux défauts. On pourrait passer outre et dire “cela s’arrangera avec le temps”. Malheureusement c’est l’inverse qui va se produire. Les anomalies plus ou moins masquées par l’application vont bousculer l’écriture dès qu’il s’agira d’accélérer le rythme.

Je remercie chaleureusement l’enseignante qui m’a autorisée à utiliser cette écriture. Je vous laisse la regarder et réfléchir et je reviens vers vous dans un instant pour la commenter.

Je vais continuer en bleu foncé pour différencier les étapes de la lecture.

L’une des toute premières choses qui va retenir notre attention, c’est le manque d’assurance du trait : le trait n’est pas très assuré ; on le voit bien sur les grandes boucles et sur le cabossage des lettres rondes. Le geste n’est donc pas automatisé – des quantités d’anomalies vont nous le confirmer. On a déjà un indice dans la différence entre la qualité du trait des formes de 1ère unité (celles qui passent par en bas pour aller de la gauche vers la droite, c’est à dire la boucle, l’étrécie et le rond) et celle des formes de deuxième unité (celles qui passent par en haut pour aller de la gauche vers la droite, c’est à dire le rouleau, le pont et les jambagesjambage bouclé et jambage bâtonné). Cette différence nous dit qu’il réussit mieux ce qui est renforcement de la contrainte – il faut faire un effort plus grand pour monter que pour descendre – alors que la maîtrise du geste d’écriture fluidifie l’écriture.

Redis sans les parenthèses et en raccourci : le trait n’est pas assuré donc le geste graphique n’est pas maîtrisé.

Vous me direz peut-être alors pourquoi s’embêter avec tous ces détails puisqu’une courte phrase suffit ?

C’est que ces observations permettent de supposer d’emblée que l’enfant n’a pas de problème de motricité, chose impossible à dire si on se contente d’un rapide coup d’œil pour “remplir une case”. 

Mais nous n’en avons pas fini avec la maîtrise du geste. On observe une instabilité de l’axe des lettres : les grandes boucles (lettres b et l) sont légèrement renversées de même que le a, le e et le r. Le u est vertical ; le n et le o inclinés. Il y a donc une instabilité de l’axe des lettres. Et là, compte tenu de la prédominance des renversements, il convient de s’interroger sur l’origine du problème. Cette instabilité des axes vient-elle du modèle ou de l’absence de maîtrise du geste d’écriture ou des deux ?
N’oublions pas que la définition du geste d’écriture, concept que j’ai créé il y a plus de 20 ans, englobe tous les processus qui interfèrent dans l’acte d’écriture. (Vous la trouvez en survolant l’expression).

Un coup d’œil sur le modèle (que je ne montrerai pas) dit que l’anomalie ne vient pas de là : ses lettres sont bien verticales. Le suivi d’un modèle aux lettres renversées aurait pu être l’origine du renversement. Ce n’est donc pas le cas.

Reste la tenue et/ou le maniement du crayon. Trait mal assuré, instabilité des axes. Il s’agit là très vraisemblablement d’un défaut de tenue du crayon : elle n’est pas ferme. Sans doute l’enseignante a-t-elle bien appris à l’enfant que le crayon se tient entre la pulpe du pouce et la dernière articulation du majeur et que l’index se pose sur le crayon. (Dernière phalange disent certains par erreur). Pulpe du pouce, dernière articulation du majeur, c’est bon, mais cela ne suffit pas. Pour que la prise soit solide, il faut lui en donner les moyens. 

Il faut donc qu’un point du pouce et un point du majeur entrent en contact en même temps avec le stylo pour le tenir (le pincer dit-on plus souvent? On pourrait dire aussi le prendre en étau). Pour cela je propose de faire deux points sur les doigts de l’enfant : un sur la pulpe du pouce, presque vers son extrémité (et pas sur le milieu), un sur la dernière articulation du majeur. Le crayon viendra se loger là et son corps reposera dans la commissure entre la base du pouce et celle de l’index.

Mais cela ne suffit toujours pas. L’enfant peut très bien tenir son crayon de cette façon (ce qui est tout à fait possible en ce qui concerne l’enfant dont nous parlons) et pourtant ne pas le tenir fermement ce qui semble certain pour cet enfant-là. Pourquoi ?

Voici donc l’histoire du mouchoir. Pour faciliter le positionnement des doigts afin d’assurer une bonne efficacité de la tenue du crayon, je propose de mettre dans la main une boule de coton à démaquiller sur laquelle on n’appuiera pas. Automatiquement, l’annulaire et l’auriculaire vont se placer derrière le majeur et si vous faites cela et que vous essayez d’appuyer avec le pouce contre l’articulation du majeur vous sentirez une forte résistance des trois doigts solidarisés. En revanche, si vous repliez ces deux doigts dans le creux de la main pour y maintenir un mouchoir finement plié, le majeur est seul à tenter de résister à l’appui de l’index. Le crayon s’en trouve en position instable à chaque mouvement des doigts.  Avec la pratique le crayon glissera plus ou moins sur la phalange. C’est alors sans importance pourvu qu’il reste contre l’articulation.

Voilà donc terminée cette première partie de l’observation. Nous y avons appris que l’enfant ne semble pas avoir de problème personnel de motricité fine et que sa prise de crayon demande vraisemblablement à être revue ce qui stabiliserait son trait et l’axe de ses lettres. Cela semble sans doute peu mais c’est énorme pour le confort d’écriture, l’accès à la fluidité du geste, donc aussi la confiance en soi.

Attention les explications données ici concerne cette écriture-là. Pour d’autres enfants les problèmes peuvent être autres.

Pour plus de détail je vous renvoie à l’édition 2016 de mon livre Le geste d’écriture Éditions Hatier et à cette vidéo

Pour la suite de mon cadeau de Noël, je vous dis à cette fin d’après-midi ou à ce soir.


Eh bien voilà, nous sommes jeudi soir, chose promise, chose due.

Voici donc la suite de l’observation qui vise à mettre en évidence et à expliquer ce qui pèche dans cette écriture afin de vous aider à éviter que ces anomalies se reproduisent. Revoilà ci-dessus l’écriture pour faciliter le suivi.

Ce qui frappe également très vite, c’est que le mot n’a pas son unité. On voit des lettres scrupuleusement tracées et scrupuleusement “attachées” les unes aux autres mais, hormis le o, aucune n’appelle la suivante : l’enfant écrit en attaché il n’écrit pas en cursive, il conçoit le mot comme une suite de lettres attachées les unes aux autres.

Comme son nom l’indique, l’écriture cursive court sur le papier, le passage d’une lettre à l’autre y est imperceptible. (CF. Le geste d’écriture, édition 2016 chapitres 6 et 7).

Ici on voit nettement que l’enfant a écrit u puis a écrit l. On peut couper le mot aux ciseaux entre u et l.
Y a-t-il une soudure ? Autrement dit le crayon aurait-t-il été levé entre les deux puis le l aurait été soudé à la finale du u ? Peu importe dans le cas de cette écriture. Ce qui importe, c’est que les lettres sont tracées pour elles-mêmes et non recodées pour s’intégrer à leur environnement (cf. Le geste d’écriture chapitre 6). La même anomalie est présente entre a et n, puis entre e et r avec en plus une double malformation du r (mais nous reviendrons sur les formes elles-mêmes plus tard).

Nous voyons donc clairement que l’enfant n’anticipe pas l’écriture du mot. Il l’écrit lettre à lettre. Si le mot était perçu comme un tout et non comme une suite de lettres, la fin du u et le début du l fusionneraient ce qui nécessiterait un léger recodage des deux. De même la fin du a et le début du n mais avec un recodage plus important pour assurer la fluidité du geste.

Une autre anomalie de ductus entrave la fluidité : la formation des lettres a et g. Les ronds sont attaqués par le dessus donc impossible de fermer le rond par une petite étrécie pour assurer la continuité du mouvement dans l’écriture du a (cf.voir cette vidéo et Le geste d’écriture page 106 et 122). De même impossible de recoder le rond pour enchaîner sur le début du jambage dans la lettre g.

On voit donc avec cette analyse du ductus à quel point il est important de montrer aux enfants le processus de création des formes et le processus de formation des lettres. (Le tableau figure à la fin du cahier 1 CP Apprentissage Éditions Hatier. Vous pouvez aussi en afficher le poster. Il est disponible chez le même éditeur).

Comprendre que la formation des lettres s’adapte à leur environnement donne à l’enfant la liberté d’ajuster son geste donc d’anticiper pour que le mot ait son unité donc que l’écriture soit fluide. L’intégration précoce de mots dans l’apprentissage d’une lettre facilite cet ajustement

Je m’arrêterai là pour ce soir

Que reste-t-il à voir dans cette écriture ?  Eh  bien, ce que l’on a l’habitude de voir en premier : la forme.

La forme des lettres répond à une définition. C’est cette définition qui en fait la lisibilité.  Elle doit donc être respectée au moment de l’apprentissage afin qu’elle puisse progressivement se personnaliser de façon pertinente, c’est à dire en préservant la lisibilité du texte.
Nous allons commencer par la dernière lettre du mot, la lettre r.

Un r est formé d’une attaque de grande boucle (comme si on voulait écrire un l), d’un pont et d’un début d’étrécie  cf. explications ici  ou dans Le geste d’écriture page 108). Ici il forme une sorte de rectangle planté droit dans l’interligne et qui aurait perdu l’un de ses côtés.  Son attaque rigide et verticale impose un arrêt après le e alors qu’il devrait s’enchaîner avec aisance.  Il se poursuit par un plateau légèrement concave au lieu d’un pont ce qui provoque un angle en haut à droite.  L’ensemble de son tracé gêne la fluidité de l’écriture.

Je reviens maintenant tout au début du mot avec la lettre b dont  l’oeilleton renvoie la finale tout en bas presque sur la ligne de base.  Un œilleton est une façon de négocier le passage d’une forme à une autre. Il tend à renvoyer le tracé vers le bas. Ici il ne s’impose pas : la lettre qui suit n’impose pas que la finale du b descende. Il est tellement injustifié que, dans la copie suivante du même mot, l’enfant le fait totalement disparaître le boulanger devient le loulanger (voir illustration ci-dessous)

Je poursuivrai avec une remarque sur la lettre e. Le e a des allures de e apraxique, c’est à dire avec une cassure au début. En réalité il n’est pas apraxique, il faudrait pour cela une cassure juste au niveau de la boucle (ce qui existe sur le modèle) et c’est mieux ainsi, cela évite de bloquer le mouvement.  On y voit poindre une belle intelligence graphique qui se trouve confirmée par les autres e de la page : ils ne sont pas apraxiques non plus alors que ceux du modèle le sont.

Je terminerai avec la lettre o qui tend vers une forme ovoïde comme si l’écriture s’impatientait d’être bloquée dans l’imperfection de sa maîtrise.  Tout comme le e, cette déformation laisse augurer d’une écriture de bonne qualité si l’enfant est bien pris en main pour réduire les anomalies que nous venons de voir ensemble.     

Nous voilà presque arrivés au terme de l’essentiel de ce qui peut être dit des anomalies de l’écriture de ce mot. 

Presque, car je voudrais en effet revenir sur l’absence de fluidité du geste. Si nous comparons ce mot avec le mot qui le suit sur la ligne nous voyons que le “dos bien droit” recherché dans le premier entrave la fluidité. Lorsque l’enfant se laisse aller à un geste plus naturel qui arrondit un peu les grandes boucles, une certaine fluidité commence à apparaître. Cela aussi, c’est de bon augure. 

J’espère que vous avez pris plaisir à la lecture de ce “cadeau de Noël”.

Je vous souhaite, chers lecteurs et lectrices, une excellente fin d’année.

Par |2020-04-05T21:41:12+02:005 décembre 2019|Commentaires fermés sur 1er trimestre de CP. Est-ce bien ou mal écrit ?

A l’heure de la lecture

En arabe lecture et écriture sont deux mots construits sur une même racine. En français lecture et écriture sont étymologiquement étrangers l’un à l’autre.  Le fait que le lien qui les unit ne soit pas perceptible dans les mots  a permis que l’écriture se soit trop souvent trouvée réduite au dessin de lettres (suite…)

Par |2020-05-30T17:06:05+02:001 juillet 2019|Commentaires fermés sur A l’heure de la lecture

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