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LE BILLET DU 26 MARS 2020 – FIN DE MATINEE– Être confiné et développer sa motricité fine.

Je rappelle que ce billet n’a pas vocation à se substituer aux enseignants. Enseigner est un métier exigeant. Cet épisode du Corona virus aura permis à ceux qui en auraient douté combien « nos » enseignants sont nécessaires à l’épanouissement de nos enfants.
Alors que des quantités de publications, de vidéos apportent des lots d’exercices pour « donner du travail » aux enfants en cette période de confinement, Le billet a pour objectif de proposer une passerelle entre l’avant et l’après en continuant sur un autre mode – ou le même – la pédagogie engagée dans les écoles en matière d’enseignement de l’écriture afin qu’il n’y ait pas de rupture mais qu’il n’y ait pas non plus de saturation. Il s’adresse à tous et tout particulièrement à ceux pour qui le prix d’un crayon ou d’une gomme compte, à ceux qui n’ont pas d’imprimante parce que les cartouches d’encre sont chères. Ne les oublions pas.

Tom a pris son petit déjeuner. Pour l’instant nous ne parlons que de la motricité fine. Le reste (la tenue du crayon, son maniement, la gestion de l’espace etc.) sera pour les autres jours. Il vous aide à desservir la table et il la lave à l’éponge ou à la lavette. Il frotte bien dans tous les sens (ce qui lui fait un exercice de mobilité de l’épaule). Ensuite il la rincera sous le robinet (en expérimentant eau chaude – mais pas trop, attention, sinon elle serait brûlante – eau froide – mais pas si froide que l’eau glaciale des bouteilles mises au réfrigérateur, ce qui donne l’occasion d’un exercice de langage) et il l’essorera le plus possible (ce qui contribuera à lui tonifier la main).

Après vous avoir aidé-e à balayer la maison – nous verrons pourquoi et comment après-demain – Tom vous aidera à faire une pâte brisée qui vous servira à faire des tartes, des quiches ou autres desserts ou entrées. Auparavant, il se lave les mains en insistant bien entre chaque doigt (qu’il nommera au passage) et en les massant, phalange après phalange (ce qui lui fait prendre conscience de sa main et de ses doigts tout en les assouplissant et les tonifiant à la fois).  A chaque extrémité des doigts il frottera bien autour des ongles.

Tom est prêt à vous aider à faire la pâte. Plus tôt auparavant, vous aurez sorti le beurre du réfrigérateur pour qu’il soit ramolli. (En lui faisant essayer de le couper en morceaux et en lui faisant essayer de le malaxer, vous aurez fait observer par Tom qu’à la sortie du réfrigérateur le beurre était dur et que, avec le temps, la chaleur l’a fait ramollir.)

Vous aurez sorti la farine, le sel, le sucre et un verre d’eau (250 g de farine, 125 g de beurre, 1 à 3 cuillérées à soupe de sucre, 1/2 cuillérée à café de sel et 50 ml d’eau). Vous aurez coupé le beurre en petits cubes avec l’aide de Tom. Vous commencez avec lui à émietter le beurre dans la farine puis vous le laissez faire jusqu’à ce que l’ensemble ressemble à du sable (d’où son nom – et vous en profitez pour faire des exercices de langage et de science). Je vous conseille de verser l’eau vous-même car le dosage va dépendre de l’humidité de la farine et si pas assez d’eau peut se corriger en en rajoutant, trop d’eau risque de conduire à des réajustements de beurre si une trop grande quantité d’eau a nécessité un gros ajout de farine.

Voilà donc la pâte faite (et un bel exercice de motricité fine – comme il s’en fait sur ce style à l’école). Lorsqu’elle aura un peu reposé la pâte pourra être abaissée au rouleau à pâtisserie (ou à la bouteille de verre si vous n’en avez pas). Tom vous aidera à appuyer sur le rouleau mais il ne le fera pas seul (cela contribuera à lui tonifier la main).

Nous poursuivrons demain sur la garniture de la pâte à tarte dans l’apprentissage de l’écriture et ce soir sur… la tenue et le maniement du crayon.

(Si on veut conserver une trace de l’évolution des compétences exercées dans ce billet on peut se référer au Cahier 1 (côté Latéralité, tenue de crayon) de la collection Les Cahiers d’écriture Maternelle aux éditions Hatier. On peut aussi voir Ma méthode d’écriture Danièle Dumont et Mon cahier d’écriture Méthode Danièle Dumont aux mêmes éditions Larousse)

Par |2020-03-28T20:21:04+01:0026 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 26 MARS 2020 – FIN DE MATINEE– Être confiné et développer sa motricité fine.

LE BILLET DU PETIT MATIN DU 26 MARS 2020– Être confiné et développer sa motricité fine.

Pour que l’écriture soit fluide il faut des doigts souples et toniques à la fois. En classe, l’enseignant met en oeuvre plusieurs pratiques pour développer la motricité fine. Pour l’heure, nous sommes tous à la maison dans un espace vaste ou restreint, avec ou sans beaucoup de matériel. C’est le matin, Tom, c’est ainsi que nous nommerons votre enfant, héros de l’histoire que je vous propose de suivre, Tom, donc, se réveille.

Vous l’aurez compris, cette histoire est en réalité une suite de consignes destinées à préparer votre enfant à apprendre à écrire. Nous l’avons dit hier, l’apprentissage de l’écriture comporte trois volets : la motricité fine, la gestion de l’espace, la forme des lettres. Aujourd’hui nous parlons de la motricité fine. Plus précisément des tout premiers exercices de motricité fine. Ils ne nécessitent aucun matériel autre que ce qui existe déjà dans un appartement ou une maison.

Je vous rappelle que ces exercices ne devront pas être présentés à votre enfant comme des exercices de classe mais comme des actes de la vie quotidienne. Les apprentissages seront implicites, c’est-à-dire que vous ne les présenterez pas à votre enfant en disant « maintenant nous allons apprendre … », au contraire vous présenterez l’activité comme une activité de la vie courante, ce qu’elle est d’ailleurs.

Rejoignons donc Tom dans son lit. Comme il ne part pas pour l’école, Tom a le temps de rester un peu au lit avant de se lever. Tout d’abord il s’étire. Il s’étire fort. Ses bras et ses jambes sont bien tendus, ses mains aussi. Puis il se détend jusqu’à se sentir tout mou. Il recommence : bien tendu, bien détendu, plusieurs fois. Il est alors bien réveillé et va se lever. Après le passage aux toilettes, il ira à la salle de bain. Il fera ces deux petits trajets à quatre pattes pour se tonifier les mains. Demain il fera les mêmes trajets sur les mains, les pieds étant solidement tenus par vous qui lui ferez faire la brouette. Un jour sur deux ce sera à quatre pattes ou la brouette. Cela lui tonifiera les mains et lui apprendra à les ouvrir. Ainsi il perdra plus facilement le réflexe primitif du tout petit de fermer la main en poing, réflexe qui gêne la préhension et la tenue du crayon.

Le voilà dans la salle de bain. Vous aidez Tom à prendre sa douche. Il se frotte la tête pour bien faire mousser le shampoing. Il frotte fort et se masse le cuir chevelu en utilisant tous ses doigts. Ensuite il s’assied dans la douche et se met en devoir de se laver les pieds. Il passe ses doigts entre ses orteils ; il les nettoie bien un à un. Un pied, puis l’autre. Vous le rincez bien et il sort de la douche. Il vient de faire des séries d’exercices de motricité fine qui, faits chaque jour, contribueront à lui assurer une bonne souplesse des doigts.

Il se sèche le dos en le frottant d’un mouvement de va et vient avec une serviette tenue par les deux bouts. Il mobilise ses coudes et ses épaules pour les assouplir.

Il est temps de déjeuner. Sous votre regard vigilant il sort ce qu’il lui faut pour le petit déjeuner.

Nous arrêterons là notre début de matinée avec Tom ; nous nous retrouverons tout à l’heure.

Par |2020-03-26T16:27:54+01:0026 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU PETIT MATIN DU 26 MARS 2020– Être confiné et développer sa motricité fine.

LE BILLET DU 25 MARS 2020– Être confiné et apprendre à écrire.

Bonjour et bienvenue à vous, les enseignants et enseignantes de maternelle ou d’élémentaire qui vous activez derrière vos ordinateurs. Bonjour et bienvenue à vous aussi les parents dont le rôle auprès de vos enfants s’est doublé tout à coup d’un rôle de précepteur. Et bienvenue à tous les autres bien sûr.

Ce billet arrive tard. Il était prévu de longue date mais n’avait pas encore été mis en place sous cette forme. Le site est en réaménagement comme vous l’avez vu. Les articles vont progressivement y être rapatriés mais en attendant vous pouvez toujours y accéder en activant la fonction recherche.

Compte tenu des événements, le billet aura peut-être une fréquence plus soutenue que prévue.
Ne déplorons pas son arrivée tardive ; elle vous offre le recul nécessaire pour envisager avec sérénité les actions proposées.
Les enfants sont donc à la maison et il va falloir les occuper tout en assurant la continuité pédagogique. Dure tâche que de se substituer au maître ou à la maîtresse ! Faire classe. Est-ce vraiment ce qui est attendu de vous ? Je ne suis pas persuadée. Chacun son métier. En revanche, vous pouvez … faire autrement chaque fois que c’est possible, tout en assurant la continuité pédagogique.
Je vous propose donc, dans ce billet que j’espère quotidien, de vous intéresser à l’écriture puisque c’est mon domaine. De temps en temps nous dériverons un tout petit peu vers d’autres domaines mais ce sera juste un plus… inclus dans la transversalité.
La transversalité ? Qu’est-ce que c’est ? C’est une façon de faire quelque chose sans en avoir l’air. Par exemple, nous verrons demain comment faire de la motricité fine en faisant sa toilette ou en aidant maman à la cuisine.
L’enfant fait quelque chose avec une intention (se laver, aider maman, aider papa…) et à travers cette action (= en transversalité) il acquiert une compétence qui lui servira pour bien écrire mais on ne le lui dit pas, d’une part pour ne pas gâcher son plaisir, d’autre part pour que l’apprentissage se fasse naturellement.

Pour commencer, un peu de théorie : pour enseigner correctement l’écriture, il faut savoir comment elle fonctionne. Elle fonctionne… avec les doigts (il faut donc qu’ils soient souples). Elle fonctionne sur un papier ou au tableau (il lui faut donc être posée sur un support). Elle fonctionne aussi en utilisant des formes (il faut donc que l’enfant connaisse ces formes).

Ce sont ces trois grands axes qui nous guideront.

(Ceux qui souhaitent en connaître plus sur ce « découpage » peuvent voir cette vidéo ci https://www.youtube.com/watch?v=Fw4jc19_03Y et celle-là https://www.youtube.com/watch?v=DQtjHxbqD7k  ou lire la première partie de la dernière édition de mon livre Le geste d’écriture Editions Hatier pages 9 à 72. )

Un mot me frappe lorsque je parcours les réseaux sociaux : c’est le mot travail. Alors que nous nous élevons, à juste titre, contre le travail des enfants à travers le monde, le mot « travail » ressort souvent dans cette situation particulière qui maintient les enfants à la maison : il faut leur donner « du travail » à faire. Je vous propose donc, si votre enfant en est encore à la préparation à l’apprentissage de l’écriture, d’écarter ce mot pour laisser toute sa place au vécu de tous les jours qui développera les compétences nécessaires.

Voilà pour l’introduction. Demain nous parlerons du début de la première étape : Être confiné et développer sa motricité fine.

Jour après jour, vous trouverez tous les billets en cliquant sur l’étoile rouge qui clignote sur la page d’accueil.

Par |2020-04-02T01:57:28+02:0026 mars 2020|Commentaires fermés sur LE BILLET DU 25 MARS 2020– Être confiné et apprendre à écrire.

1er trimestre de CP. Est-ce bien ou mal écrit ?

Est-ce bien ou mal écrit ?

Comme c’est bien écrit ! Voilà la réaction habituelle devant une telle écriture ou au premier trimestre du CP.

C’est vrai que l’enfant s’est appliqué. Il s’est appliqué à reproduire les lettres qui lui ont été données en modèle. Il s’est appliqué à bien tracer son écriture. A bien la dessiner. Pourtant cette écriture comporte de nombreux défauts. On pourrait passer outre et dire “cela s’arrangera avec le temps”. Malheureusement c’est l’inverse qui va se produire. Les anomalies plus ou moins masquées par l’application vont bousculer l’écriture dès qu’il s’agira d’accélérer le rythme.

Je remercie chaleureusement l’enseignante qui m’a autorisée à utiliser cette écriture. Je vous laisse la regarder et réfléchir et je reviens vers vous dans un instant pour la commenter.

Je vais continuer en bleu foncé pour différencier les étapes de la lecture.

L’une des toute premières choses qui va retenir notre attention, c’est le manque d’assurance du trait : le trait n’est pas très assuré ; on le voit bien sur les grandes boucles et sur le cabossage des lettres rondes. Le geste n’est donc pas automatisé – des quantités d’anomalies vont nous le confirmer. On a déjà un indice dans la différence entre la qualité du trait des formes de 1ère unité (celles qui passent par en bas pour aller de la gauche vers la droite, c’est à dire la boucle, l’étrécie et le rond) et celle des formes de deuxième unité (celles qui passent par en haut pour aller de la gauche vers la droite, c’est à dire le rouleau, le pont et les jambagesjambage bouclé et jambage bâtonné). Cette différence nous dit qu’il réussit mieux ce qui est renforcement de la contrainte – il faut faire un effort plus grand pour monter que pour descendre – alors que la maîtrise du geste d’écriture fluidifie l’écriture.

Redis sans les parenthèses et en raccourci : le trait n’est pas assuré donc le geste graphique n’est pas maîtrisé.

Vous me direz peut-être alors pourquoi s’embêter avec tous ces détails puisqu’une courte phrase suffit ?

C’est que ces observations permettent de supposer d’emblée que l’enfant n’a pas de problème de motricité, chose impossible à dire si on se contente d’un rapide coup d’œil pour “remplir une case”. 

Mais nous n’en avons pas fini avec la maîtrise du geste. On observe une instabilité de l’axe des lettres : les grandes boucles (lettres b et l) sont légèrement renversées de même que le a, le e et le r. Le u est vertical ; le n et le o inclinés. Il y a donc une instabilité de l’axe des lettres. Et là, compte tenu de la prédominance des renversements, il convient de s’interroger sur l’origine du problème. Cette instabilité des axes vient-elle du modèle ou de l’absence de maîtrise du geste d’écriture ou des deux ?
N’oublions pas que la définition du geste d’écriture, concept que j’ai créé il y a plus de 20 ans, englobe tous les processus qui interfèrent dans l’acte d’écriture. (Vous la trouvez en survolant l’expression).

Un coup d’œil sur le modèle (que je ne montrerai pas) dit que l’anomalie ne vient pas de là : ses lettres sont bien verticales. Le suivi d’un modèle aux lettres renversées aurait pu être l’origine du renversement. Ce n’est donc pas le cas.

Reste la tenue et/ou le maniement du crayon. Trait mal assuré, instabilité des axes. Il s’agit là très vraisemblablement d’un défaut de tenue du crayon : elle n’est pas ferme. Sans doute l’enseignante a-t-elle bien appris à l’enfant que le crayon se tient entre la pulpe du pouce et la dernière articulation du majeur et que l’index se pose sur le crayon. (Dernière phalange disent certains par erreur). Pulpe du pouce, dernière articulation du majeur, c’est bon, mais cela ne suffit pas. Pour que la prise soit solide, il faut lui en donner les moyens. 

Il faut donc qu’un point du pouce et un point du majeur entrent en contact en même temps avec le stylo pour le tenir (le pincer dit-on plus souvent? On pourrait dire aussi le prendre en étau). Pour cela je propose de faire deux points sur les doigts de l’enfant : un sur la pulpe du pouce, presque vers son extrémité (et pas sur le milieu), un sur la dernière articulation du majeur. Le crayon viendra se loger là et son corps reposera dans la commissure entre la base du pouce et celle de l’index.

Mais cela ne suffit toujours pas. L’enfant peut très bien tenir son crayon de cette façon (ce qui est tout à fait possible en ce qui concerne l’enfant dont nous parlons) et pourtant ne pas le tenir fermement ce qui semble certain pour cet enfant-là. Pourquoi ?

Voici donc l’histoire du mouchoir. Pour faciliter le positionnement des doigts afin d’assurer une bonne efficacité de la tenue du crayon, je propose de mettre dans la main une boule de coton à démaquiller sur laquelle on n’appuiera pas. Automatiquement, l’annulaire et l’auriculaire vont se placer derrière le majeur et si vous faites cela et que vous essayez d’appuyer avec le pouce contre l’articulation du majeur vous sentirez une forte résistance des trois doigts solidarisés. En revanche, si vous repliez ces deux doigts dans le creux de la main pour y maintenir un mouchoir finement plié, le majeur est seul à tenter de résister à l’appui de l’index. Le crayon s’en trouve en position instable à chaque mouvement des doigts.  Avec la pratique le crayon glissera plus ou moins sur la phalange. C’est alors sans importance pourvu qu’il reste contre l’articulation.

Voilà donc terminée cette première partie de l’observation. Nous y avons appris que l’enfant ne semble pas avoir de problème personnel de motricité fine et que sa prise de crayon demande vraisemblablement à être revue ce qui stabiliserait son trait et l’axe de ses lettres. Cela semble sans doute peu mais c’est énorme pour le confort d’écriture, l’accès à la fluidité du geste, donc aussi la confiance en soi.

Attention les explications données ici concerne cette écriture-là. Pour d’autres enfants les problèmes peuvent être autres.

Pour plus de détail je vous renvoie à l’édition 2016 de mon livre Le geste d’écriture Éditions Hatier et à cette vidéo

Pour la suite de mon cadeau de Noël, je vous dis à cette fin d’après-midi ou à ce soir.


Eh bien voilà, nous sommes jeudi soir, chose promise, chose due.

Voici donc la suite de l’observation qui vise à mettre en évidence et à expliquer ce qui pèche dans cette écriture afin de vous aider à éviter que ces anomalies se reproduisent. Revoilà ci-dessus l’écriture pour faciliter le suivi.

Ce qui frappe également très vite, c’est que le mot n’a pas son unité. On voit des lettres scrupuleusement tracées et scrupuleusement “attachées” les unes aux autres mais, hormis le o, aucune n’appelle la suivante : l’enfant écrit en attaché il n’écrit pas en cursive, il conçoit le mot comme une suite de lettres attachées les unes aux autres.

Comme son nom l’indique, l’écriture cursive court sur le papier, le passage d’une lettre à l’autre y est imperceptible. (CF. Le geste d’écriture, édition 2016 chapitres 6 et 7).

Ici on voit nettement que l’enfant a écrit u puis a écrit l. On peut couper le mot aux ciseaux entre u et l.
Y a-t-il une soudure ? Autrement dit le crayon aurait-t-il été levé entre les deux puis le l aurait été soudé à la finale du u ? Peu importe dans le cas de cette écriture. Ce qui importe, c’est que les lettres sont tracées pour elles-mêmes et non recodées pour s’intégrer à leur environnement (cf. Le geste d’écriture chapitre 6). La même anomalie est présente entre a et n, puis entre e et r avec en plus une double malformation du r (mais nous reviendrons sur les formes elles-mêmes plus tard).

Nous voyons donc clairement que l’enfant n’anticipe pas l’écriture du mot. Il l’écrit lettre à lettre. Si le mot était perçu comme un tout et non comme une suite de lettres, la fin du u et le début du l fusionneraient ce qui nécessiterait un léger recodage des deux. De même la fin du a et le début du n mais avec un recodage plus important pour assurer la fluidité du geste.

Une autre anomalie de ductus entrave la fluidité : la formation des lettres a et g. Les ronds sont attaqués par le dessus donc impossible de fermer le rond par une petite étrécie pour assurer la continuité du mouvement dans l’écriture du a (cf.voir cette vidéo et Le geste d’écriture page 106 et 122). De même impossible de recoder le rond pour enchaîner sur le début du jambage dans la lettre g.

On voit donc avec cette analyse du ductus à quel point il est important de montrer aux enfants le processus de création des formes et le processus de formation des lettres. (Le tableau figure à la fin du cahier 1 CP Apprentissage Éditions Hatier. Vous pouvez aussi en afficher le poster. Il est disponible chez le même éditeur).

Comprendre que la formation des lettres s’adapte à leur environnement donne à l’enfant la liberté d’ajuster son geste donc d’anticiper pour que le mot ait son unité donc que l’écriture soit fluide. L’intégration précoce de mots dans l’apprentissage d’une lettre facilite cet ajustement

Je m’arrêterai là pour ce soir

Que reste-t-il à voir dans cette écriture ?  Eh  bien, ce que l’on a l’habitude de voir en premier : la forme.

La forme des lettres répond à une définition. C’est cette définition qui en fait la lisibilité.  Elle doit donc être respectée au moment de l’apprentissage afin qu’elle puisse progressivement se personnaliser de façon pertinente, c’est à dire en préservant la lisibilité du texte.
Nous allons commencer par la dernière lettre du mot, la lettre r.

Un r est formé d’une attaque de grande boucle (comme si on voulait écrire un l), d’un pont et d’un début d’étrécie  cf. explications ici  ou dans Le geste d’écriture page 108). Ici il forme une sorte de rectangle planté droit dans l’interligne et qui aurait perdu l’un de ses côtés.  Son attaque rigide et verticale impose un arrêt après le e alors qu’il devrait s’enchaîner avec aisance.  Il se poursuit par un plateau légèrement concave au lieu d’un pont ce qui provoque un angle en haut à droite.  L’ensemble de son tracé gêne la fluidité de l’écriture.

Je reviens maintenant tout au début du mot avec la lettre b dont  l’oeilleton renvoie la finale tout en bas presque sur la ligne de base.  Un œilleton est une façon de négocier le passage d’une forme à une autre. Il tend à renvoyer le tracé vers le bas. Ici il ne s’impose pas : la lettre qui suit n’impose pas que la finale du b descende. Il est tellement injustifié que, dans la copie suivante du même mot, l’enfant le fait totalement disparaître le boulanger devient le loulanger (voir illustration ci-dessous)

Je poursuivrai avec une remarque sur la lettre e. Le e a des allures de e apraxique, c’est à dire avec une cassure au début. En réalité il n’est pas apraxique, il faudrait pour cela une cassure juste au niveau de la boucle (ce qui existe sur le modèle) et c’est mieux ainsi, cela évite de bloquer le mouvement.  On y voit poindre une belle intelligence graphique qui se trouve confirmée par les autres e de la page : ils ne sont pas apraxiques non plus alors que ceux du modèle le sont.

Je terminerai avec la lettre o qui tend vers une forme ovoïde comme si l’écriture s’impatientait d’être bloquée dans l’imperfection de sa maîtrise.  Tout comme le e, cette déformation laisse augurer d’une écriture de bonne qualité si l’enfant est bien pris en main pour réduire les anomalies que nous venons de voir ensemble.     

Nous voilà presque arrivés au terme de l’essentiel de ce qui peut être dit des anomalies de l’écriture de ce mot. 

Presque, car je voudrais en effet revenir sur l’absence de fluidité du geste. Si nous comparons ce mot avec le mot qui le suit sur la ligne nous voyons que le “dos bien droit” recherché dans le premier entrave la fluidité. Lorsque l’enfant se laisse aller à un geste plus naturel qui arrondit un peu les grandes boucles, une certaine fluidité commence à apparaître. Cela aussi, c’est de bon augure. 

J’espère que vous avez pris plaisir à la lecture de ce “cadeau de Noël”.

Je vous souhaite, chers lecteurs et lectrices, une excellente fin d’année.

Par |2020-04-05T21:41:12+02:005 décembre 2019|Commentaires fermés sur 1er trimestre de CP. Est-ce bien ou mal écrit ?

Planning des formations et conférences – Année scolaire 2019 / 2020

Depuis de nombreuses années les formations et conférences se succèdent sur l’hexagone, outre mer et parfois même à l’étranger.
Voici le planning pour l’année scolaire 2019/2020.  Vous le verrez plus clairsemé qu’à l’accoutumée, c’est que j’ai décidé d’en réduire le rythme.

Pour des informations sur  l’heure et le lieu des conférences pédagogiques, merci de vous adresser à la circonscription concernée indiquée sur le planning.

Planning_2019-2020

 

Par |2020-02-03T19:17:06+01:0023 juillet 2019|Commentaires fermés sur Planning des formations et conférences – Année scolaire 2019 / 2020

A l’heure de la lecture

En arabe lecture et écriture sont deux mots construits sur une même racine. En français lecture et écriture sont étymologiquement étrangers l’un à l’autre.  Le fait que le lien qui les unit ne soit pas perceptible dans les mots  a permis que l’écriture se soit trop souvent trouvée réduite au dessin de lettres (suite…)

Par |2020-05-30T17:06:05+02:001 juillet 2019|Commentaires fermés sur A l’heure de la lecture

COURS D’APPROFONDISSEMENT DE L’ENSEIGNEMENT DE L’ECRITURE MÉTHODE DUMONT

INSCRIPTIONS AU COURS D’APPROFONDISSEMENT DE L’ENSEIGNEMENT DE L’ECRITURE MÉTHODE DUMONT – SESSION 2020

Le cours en quelques mots 

Le cours d’approfondissement de l’enseignement de l’écriture  méthode Dumont s’adresse aux professeurs des écoles.

Il leur donne les connaissances et compétences nécessaires pour enseigner efficacement l’écriture à leurs élèves et participer dans le cadre de leur école à des actions de groupes ayant cet objectif .

Son déroulement 

Cours par correspondance de février à avril 2020
Cours oraux du 15 au 17 avril 2020 pour les zones B et C
Cours oraux du 20 au 22 avril 2020 pour la zone A

 Son prix 

750 euros payables en trois versements  (Les frais de déplacements et d’hébergement sont pris en charge directement par l’apprenant.)

 Pour obtenir le descriptif détaillé et le dossier de pré-inscription adressez-nous une lettre de motivation manuscrite, un CV et un document attestant de votre situation professionnelle.

Cours Danièle Dumont   8 Rue Ferdinand de Lesseps   21000  DIJON

Vous doublerez votre envoi par courrier d’un envoi par mail (y compris de votre lettre manuscrite) à daniele.dumont@orange.fr

Par |2020-09-15T09:44:31+02:0012 juin 2019|Commentaires fermés sur COURS D’APPROFONDISSEMENT DE L’ENSEIGNEMENT DE L’ECRITURE MÉTHODE DUMONT

Au catalogue des formations

Au catalogue des formations :

  • Formation à la rééducation graphique

Public concerné : toute personne professionnellement habilitée à mener une action visant à améliorer l’écriture et/ou les conditions de l’écriture : enseignant, enseignant spécialisé, psychomotricien, ergothérapeute, orthophoniste, kinésithérapeute…

Initiateur : Cours Danièle Dumont

Inscriptions individuelles auprès du Cours Danièle Dumont

  • Approfondissement de l’enseignement de l’écriture méthode Dumont en maternelle

Public concerné : Professeurs des écoles maternelles publiques ou privées

Initiateur : Cours Danièle Dumont

Inscriptions individuelles auprès du Cours Danièle Dumont

  • Approfondissement de l’enseignement de l’écriture méthode Dumont en élémentaire

Public concerné : Professeurs des écoles élémentaires publiques ou privées

Initiateur : Cours Danièle Dumont

Inscriptions individuelles auprès du Cours Danièle Dumont

  • Formation à l’enseignement de la pédagogie méthode Dumont

Public concerné : Cette formation est destinée exclusivement aux rééducateurs méthode Dumont

Initiateur : Cours Danièle Dumont

Inscriptions individuelles auprès du Cours Danièle Dumont 

  • Conférences pédagogiques

Public concerné : Professeurs des écoles toute circonscription

Initiateur : Circonscriptions, Éditions Hatier

Inscriptions auprès de la circonscription organisatrice

  • Conférences tout public

Public concerné : Associations de parents d’élèves, tout public

Initiateur : Divers

Inscriptions auprès de l’organisme organisateur

  • Formation à l’enseignement de l’écriture – Sauf exception, cette formation est assurée par des professeurs des écoles, rééducateurs en écriture méthode Dumont, formés spécialement à cet effet

Public concerné : Écoles privées, Professeurs des écoles publiques ou privées

Initiateur : Écoles privées, formateur méthode Dumont

Inscriptions auprès de l’organisme organisateur / Inscription en individuel auprès de l’organisme de formation méthode Dumont. (lien ci-dessus).

Par |2019-06-12T15:11:11+02:0011 juin 2019|Commentaires fermés sur Au catalogue des formations

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